Cette semaine, Paris reçoit la 7e session de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques). Un nouveau rapport sur l’état de la nature et des écosystèmes va être présenté aux représentants de 132 États. Ces derniers devront décider des politiques et actions à mener pour la biodiversité dans les 10 prochaines années.
Près d’un million d’espèces pourraient disparaître dans les prochaines années
Scientifiques et politiques se penchent sur l’état de la biodiversité dans le monde, à partir de ce lundi 29 avril 2019 et jusqu’au 4 mai à l’Unesco, à Paris, durant la session de l’IPBES, véritable Giec de la biodiversité.
Le rapport de l’IPBES, établi par 150 experts internationaux issus de 50 pays, concilie les sciences naturelles et sociales et s’appuie sur plus de 15.000 documents, émanant des scientifiques et des gouvernements. Pour la première fois, il prend aussi en compte les savoirs, problématiques et priorités des populations autochtones.
Par ailleurs, cette évaluation mondiale présente 6 scénarios représentant les trajectoires possibles dans les 30 ans à venir, si les tendances actuelles se poursuivent.
Tous disent vouloir contribuer à améliorer les politiques et les actions en faveur de la biodiversité pour les 10 prochaines années. Si rien n’est fait, ce sont près d’un million d’espèces qui pourraient disparaître dans les prochaines décennies.
En un demi-siècle, l’humanité a détruit ce que la planète Terre a mis en place pendant des millions d’années
Pour Pierre Cannet, porte-parole de l’ONG WWF France, les hommes sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Il dresse un constat terrible sur franceinfo : « En un demi-siècle, l’humanité a détruit ce que la planète Terre a mis en place pendant des millions d’années et cet impact, malheureusement, l’humanité va le ressentir car pour se nourrir, pour vivre, l’humanité a besoin de cette nature »(1).
L’expert se base sur le rapport « Planète vivante » publié en 2018.
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Un texte pour produire moins de déchets et mieux les trier
Pour rappel, le WWF estimait que 60 % des populations d’animaux sauvages avaient disparu depuis 1970. Arnaud Gauffier, autre responsable du WWF, s’appuyant lui aussi sur ce rapport, explique : « Ce résultat est plausible parce qu’on a perdu plus de la moitié des zones de mangroves, parce que la déforestation ne cesse de s’amplifier. Si on regarde les zones de pêche, 90 % des stocks sont surexploités ou exploités au maximum ». Et d’estimer : « Les impacts sont donc majeurs et concernent l’ensemble des écosystèmes. »
Jusqu’à samedi, cette session de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) aura pour but d’analyser le texte, synthèse mondiale sur l’état de la nature et des écosystèmes pour étudier les causes de ces changements de la biodiversité et les conséquences pour les populations. Au final, ces experts devront envisager les solutions pour produire moins de déchets, mieux les collecter et les recycler et limiter les pesticides dans l’agriculture.
Illustration bannière : Vue aérienne de ma forêt amazonienne – © Gustavo Frazao
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