Les Journées Annuelles Développement Durable et Entreprises à Lille (JADDE) ont eu lieu les 11 et 12 décembre à Lille. A cette occasion, Didier Copin de la CCI Grand Lille nous avait parlé longuement du développement durable en action en entreprise. Partenaire de JADDE pour ce 10ème anniversaire, consoGlobe était présent au salon. Compte-rendu.
Sommaire
- JADDE : le développement durable comme moteur pour construire l’avenir
- 1er focus : un nouveau modèle, l’économie circulaire
- 2ème focus – l’évolution des modèles de management et de gouvernance
- 3ème focus – l’économie de la fonctionnalité
- 4ème focus – être accompagné dans le changement
JADDE : le développement durable comme moteur pour construire l’avenir
Que doit-on faire aujourd’hui dans un temps de crise ?
Telle est la question majeure qui se pose dans les entreprises. Le message global des Journées Annuelles Développement Durable et Entreprises 2013 concernait donc l’optimisation et les modèles d’avenir puisque c’est bien par le développement durable qu’on peut aller vers le haut.
La conférence plénière, Perspectives économiques et nouveaux modèles de développement des entreprises et des territoires, était là pour remettre les choses en contexte. Il était ainsi temps d’examiner les perspectives pour 2014 mais également bien plus loin, et parler concret.
Des témoignages et retours d’expérience concrets
C’est ainsi que divers intervenants sont venus expliquer comment le développement durable avait transformé leur activité et la manière dont l’investissement sur l’avenir – à court, moyen et long terme – était d’ores et déjà perceptible.
Cela permit d’évoquer les grands axes de travail autour du développement durable à l’heure actuelle : l’économie circulaire et les ressources renouvelables, le management ou encore l’économie de la fonctionnalité et la Troisième Révolution industrielle.
1er focus : un nouveau modèle, l’économie circulaire
Du concret, et une nouvelle donne économique, voilà la thématique principale de ces Journées Annuelles Développement Durable et Entreprises 2013.
L’occasion pour Philippe Hourdain, Président de la CCI Grand Lille, de rappeler qu’il s’agit à l’heure actuelle de créer un « nouveau modèle d’entreprise » et « un nouveau modèle de société« . C’est ainsi que la CCI a fait former ses employés et collaborateurs au développement durable.
« Des choses se faisaient déjà dans la région Nord-Pas-de-Calais« , rappelle Philippe Vasseur, Président de la CCI de Région Nord de France.
A présent, il s’agit de réduire la facture énergétique en développant de « nouveaux modes de production« , avec « Jeremy Rifkin comme totem« . De la même manière qu’Internet a révolutionné le monde, « l’impression 3D bouleverse le paysage » avant d’autres choses : il faut donc « être mobile, flexible, innovant« .
Un travail d’adaptation constant
Selon Myriam Cau, Vice-présidente du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais – en charge du développement durable, de la démocratie participative et de l’évaluation -, c’est un « travail de résilience« , soit d’adaptation constante à un environnement changeant. Et travailler sur des modèles différents selon les projets, de différente ampleur : la « 3ème révolution industrielle ne se décrète pas« , rappelle Philippe Vasseur, « il s’agit d’un accompagnement. »
On ne peut pas faire de copier-coller de méthodes qui ont marché mais plutôt travailler sur « l’accompagnement, l’orientation« . Pour cela, il faut que « tout le monde s’approprie les pratiques du développement durable dans l’entreprise » afin d’imaginer de nouveaux débouchés, les économies à faire, la nouvelle clientèle à toucher, et ainsi de suite.
L’évolution des marchés et des clients
Comme le rappelle également Jean-Marie Boucher, Président fondateur de consoGlobe, la première révolution est celle de « l’internet social et communautaire » : le « tropisme local est très fort » et le consommateur « a envie de circuits courts et de proximité« .
Il n’est d’ailleurs « pas dupe face au greenwashing » : il « vote avec sa carte bleue ». En outre, le consommateur devient peu rationnel et cherche constamment des valeurs qui sont les siennes. Au lieu du greenwashing, mieux vaut donc opter pour « une démarche sincère et durable dans le temps« .
L’herbe Rouge, un exemple d’intégration du développement durable réussi
Arielle Levy est Directrice associée de l’Herbe Rouge, marque de mode éthique à présent si connue qu’elle était notamment présente lors de la Fashion Week d’Amsterdam. Originaire de la région Nord-Pas-de-Calais, Arielle Levy a constaté les « méfaits de la désindustrialisation de Roubaix« , jadis « ville la plus riche de France« .
Son constat était que la mode « utilise beaucoup de ressources et des moyens peu écologiques« . Avec L’Herbe Rouge, elle a donc voulu y poser « un oeil neuf » et « mettre en applications [leurs] connaissances » dans l’optique de « redynamiser des filières proches » : travailler sur les « matières premières » ou encore « l’impact CO2« .
Pour cela, le travail s’est effectué sur plusieurs plans :
- la création : « regarder dans notre proximité la manière dont vivent les gens » ;
- la distribution : « éviter au maximum les intermédiaires« , « améliorer le process à chaque étape » ;
- « replacer la valeur ajoutée sur le produit« .
Vers la transition économique
Le vrai défi, selon Jean-Marie Boucher, est la « transition économique« . Néanmoins « parfois le produit est plus cher mais aussi plus séduisant que d’autres produits« . Selon Arielle Levy, il faut « replacer l’échelle de la valeur« , créer des « produits de qualité à un prix accessible » et « remplacer » les modèles pour « recréer un modèle économique« .
« Un salon comme JADDE montre que c’est possible« , affirme Philippe Vasseur, « les entrepreneurs en témoignent« . « Il est vrai que le marketing est plus compliqué, mais le consumérisme va à sa perte (…) Il faut créer de la proximité avec le consommateur« . Sur un autre plan, en entreprise : les salariés. Il faut que le travail ait un sens, que « la valeur du travail soit autre que leur fiche de paye ou leur carrière« .
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