3ème focus – l’économie de la fonctionnalité
« C’est la fin de l’histoire d’amour entre le consommateur et la propriété« , affirme Jean-Marie Boucher, « on le voit dans tous les domaines » et il suffit de voir le succès du covoiturage. L’économie collaborative est basée sur le partage et donne la « préférence à l’usager » : « le lien est plus fort que le bien« . Les consommateurs « cherchent à faire des économies plutôt que de stocker une ressource« .
Jean Michel LEHEMBRE est le Dirigeant de CVP, qui vendait de l’abrasif. Récemment, l’entreprise a pris un virage important, en passant à la location des abrasifs industriels. Si de déchets, on peit passer à de nouveaux produits, l’économie de la fonctionnalité part sur une autre idée complémentaire : revenir à l’usage plutôt qu’à la propriété.
Du lien et des économies
« Pour le client, c’est moins cher » et il y a beaucoup moins de déchets : « les unités sont donc beaucoup plus propres au sein de l’entreprise, c’est un petit pas dans le développement durable » et cela « peut améliorer l’image de l’entreprise à l’interne et à l’externe« . Ce type de transformation est un « petit pas vers la mutation » mais il faut « développer la formation pour accompagner les entreprises vers l’économie de la fonctionnalité« .
Sur un modèle équivalent, Xavier Baron est consultant-chercheur aux laboratoires indépendants ATEMIS et a participé à leur transformation dans une véritable révolution économique. Selon lui, il faut « retrouver et construire une nouvelle valeur de l’économie« , une « valeur immatérielle« . Celle-ci est « porteuse de lien« , et « augmente les perspectives de croissance« . On diminue ainsi les usages matériels et ses conséquences (destruction).
L’économie de la fonctionnalité passe aussi par l’idée qu’un déchet a une valeur et qu’il faut combattre l’obsolescence programmée, suivant les principes de Pierre Rabhi et de la ressource infinie qui crée le bien-être, sur le modèle du Bhoutan
. Il s’agit de revoir notre « façon de mesurer notre développement » : « le PIB est insuffisant, il faut créer de nouveaux indicateurs« .
Un travail collaboratif
Pour cela, Jean-Michel Lehembre explique qu’il faut « beaucoup travailler avec les autres entreprises pour accélérer le processus« , et « beaucoup échanger avec ses collaborateurs« . Ce qui est aussi ressorti du travail de recherche commun au CCI et aux entreprise est qu’une « solution n’est pas que dans une seule tête » : il y a un véritable « enjeu autour de la mobilité, de l’habitat, de société » et il ne « s’agit pas que de produits mais de communautés de pensées et d’action« .
C’est ainsi que Philippe Vasseur souligne la « capacité des réseaux à se mettre en route » pour « travailler ensemble » vers la réussite. Myriam Cau renchérit : « il faut tisser des partenariats pour faire le lien entre entreprise, territoire et population« . C’est notamment dans ce but qu’a été créé le Club Noé, pour créer une « dynamique régionale« .
> Suite : 4ème focus – être accompagné dans le changement