Les jaguars d’Amérique du Sud sont de plus en plus souvent la cible de trafiquants sans complexes qui vendent des parties du corps de ces animaux pour alimenter le commerce chinois.
Des jaguars tués pour leurs vertus médicinales
Les jaguars seront-ils la prochaine espèce sacrifiée pour répondre à la demande de la médecine chinoise ? Après les tigres aujourd’hui en voie de disparition, de plus en plus de jaguars sont la cible de trafiquants qui tuent ces animaux pour en extraire les parties les plus intéressantes pour la médecine traditionnelle chinoise : la peau, les os et les dents. L’Amérique du Sud alimente ce commerce illicite.
Le lendemain de Noël, deux jaguars ont été retrouvés morts dans le canal de drainage du Belize rapporte la revue Nature : le premier n’avait plus de crocs, le second avait été décapité. Depuis l’année dernière, ce sont plus de 100 jaguars qui pourraient avoir été tués pour approvisionner et satisfaire les besoins du commerce chinois.
Les chantiers chinois dans le monde entier sont-ils en cause ?
Thaís Morcatty est chercheur en faune sauvage basé à l’Université Oxford Brookes. Elle a travaillé en Amérique du Sud et explique que « l’année dernière, il y a eu plus de cinquante saisies de colis contenant des pièces de jaguar au Brésil. La plupart d’entre eux semblent avoir été destinés à l’Asie et à la Chine en particulier. Il est également intéressant de noter qu’il existe d’importantes communautés chinoises au Brésil. »
En plus des problèmes de braconnage et de déforestation sauvage qui menacent les jaguars, les chercheurs pointent aussi du doigt les immenses chantiers menés par la Chine dans le monde entier et surtout en Amérique du Sud et en Afrique (Nigéria, Angola, Tanzanie, etc.) qui amènent sur place des travailleurs chinois, demandeurs de parties animales utilisées en ‘médecine traditionnelle’… « Ces projets sont dirigés par des ouvriers chinois et ils vont et viennent avec la population locale et envoient aussi des choses à leurs familles en Chine » explique Vincent Nijman de l’Université Oxford Brookes, avant de conclure : « Au bout du compte, presque tout ce qui peut être tué et échangé le sera. »
Illustration bannière : Le jaguar en danger pour ses crocs – © Adalbert Dragon
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Quand je pense que ce massacre de jaguars, en l’absence de tigres désormais, ne soigne strictement rien et que cette médecine chinoise qui utilise les cadavres de ces pauvres bêtes, n’est plus ni moins que de la « poudre de perlimpinpin ». Quand il n’y aura plus aucun jaguar sur cette planète, qu’elle sera l’alternative… des humains !