Le jardin est un refuge plébiscité en France, même en ville. Véritable cinquième pièce de la maison, le jardinage évolue et confirme sa place parmi les passions françaises. Et, bonne nouvelle, le jardin naturel, laissant la place à la vie sauvage, se développe également, même s’il faut encore former particuliers et professionnels aux techniques non polluantes.
Le jardin naturel, une passion française
« La crise ? Oui, on la ressent au jardin, mais il est tout de même devenu la 5ème pièce de la maison. Au fond la crise a poussé le jardin naturel en France ». Malicieuse, la voix émane d’un confrère et drôle de personnage, Alfred R., consultant en jardinage à l’allure de dandy, crinière noire flottant au vent. Alfred possède une double casquette, côté chiffres et côté pratique, à la fois militant convaincu du naturel et formateur à l’agriculture bio. Selon lui, la crise n’a pas été une mauvaise chose pour le jardinage, bien au contraire.
Le jardinier de formation avance un chiffre : « On parle tout de même de 13 millions de jardins créés à la fin du XXème siècle. Depuis, le marché connaît des hauts et des bas et, si les études se contredisent, on peut en déduire qu’il reste relativement stable malgré la crise et serait même plutôt en hausse. Les jardineries ont de beaux jours devant elles et il reste une belle part de marché à conquérir puisqu’on sait que tous les propriétaires et locataires ne mettent pas de plante sur leur balcon ou leur terrasse. Pour le moment. »
Côté chiffre d’affaires, l’association Promojardin avançait le chiffre de 7,256 milliards d’euros TTC en 2009 et plus de 7,5 milliards d’euros pour 2013. Avec la précision qu’effectivement les cultures, quelles qu’elles soient, sont loin d’être l’apanage des campagnes et ce depuis longtemps. La pratique du jardinage urbain s’est généralisée à tel point que 9 Français sur 10 se déclarent adeptes du jardinage, encourageant des tendances telles que l’urbaculture et les micro-jardins.
Jardin naturel
Le jardin naturel respecte cinq grands principes. Il s’agit de :
- Ne pas avoir recours aux produits chimiques ;
- Laisser les plantes arrivées d’elles-mêmes pousser spontanément ;
- Donc préférer les espèces indigènes et réduire la place données aux espèces exotiques ;
- Lutter contre le développement des espèces exotiques invasives ;
- Renoncer aux travaux détruisant les milieux naturels : assèchement des zones humides, remblais, déchargement sauvage (sic) d’eaux usées…
290 euros par personne pour le jardin naturel
Selon Willemse, le budget moyen consacré à l’aménagement, l’entretien du jardin naturel et la culture est proche de 290 euros, soit plus que pour le bricolage. « Il faut considérer que tous les Français ne vont pas s’attacher aux mêmes aspects, comme pour l’aménagement intérieur, précise Alfred. Certains vont s’intéresser à l’outillage et aux cultures, d’autres aux plantes, d’autres seulement à la décoration en plaçant quelques pots de fleurs avec un minimum d’entretien. Certains voudront une belle pelouse, d’autres préféreront une flore luxuriante sur le modèle des jardins anglais ».
Ces différences se ressentent sur la consommation des Français : sur 70 % possédant un jardin, 80 % d’entre eux le voient comme un lieu de détente, 68 % comme un lieu de jardinage, 38 % comme un endroit pour cultiver des fruits et légumes.
Le marché du jardinage se décline en 4 familles de produits et articles :
Vivant : végétaux d’extérieur – ornement ou potager -, les plantes d’intérieur.
Produits de jardin : amendements, supports, engrais, phyto.
Produits manufacturés : outils – motoculture, outillage portatif à moteur, outils à main – et équipement – arrosage, pulvérisation, protection du jardin et du jardinier -.
Aménagement, décoration et loisirs : contenant, mobilier barbecue, clôture, aménagement décoration, loisirs jardin, hors marché piscine.