Avec le changement de la réglementation des déchets qui intervient dès le milieu des années 80, la consigne disparait progressivement de la grande distribution. Considérée comme « une entrave au commerce » par l’Union européenne, elle reste pourtant utilisée par les cafés, hôtels et restaurants. En effet, elle permettrait selon l’Ademe d’améliorer notamment l’écoconception des emballages de boisson.
L’intérêt environnemental de la consigne
En fonction de nombreux paramètres, comme sa distance de distribution ou son nombre de réutilisations, un emballage réutilisé peut diminuer considérablement la quantité d’énergie incorporée au produit.
Toutefois, le choix étant laissé aux producteurs de déléguer la gestion de leurs emballages ou de les consigner, ces derniers ont évidemment opté pour une simplification de la chaine de distribution et une concentration des centres de récupération, quitte à faire grimper les frais de gestion dont ils ne s’acquittent que partiellement.
Distribution de liquides en vrac : le projet Jean Bouteille
Animé par la conviction qu’il pouvait accroître la rentabilité du commerce des boissons tout en améliorant son impact environnemental, Gérard Bellet a lancé en 2013 le projet Jean Bouteille.
Au départ épicerie où l’on distribue des liquides en vrac, le projet s’implante dans plusieurs magasins et essaime dans le Nord de la France et en Belgique. Avec ses partenaires d’Esprit Planète, de Newcy et d’Ares Association, il propose « une alternative aux emballages à usage unique en s’inscrivant dans la logique de l’économie circulaire, de la fonctionnalité et de l’économie collaborative ».
Depuis, l’entrepreneur partage son constat avec un nombre toujours grandissant d’associatifs, d’industriels et de consommateurs : « en réduisant les frais de logistique, on compense le coût du service de lavage ».
Destinée aussi bien aux petits porteurs de projet qu’aux industriels locaux, son offre doit notamment permettre de limiter l’explosion des ordures ménagères tout en promouvant l’insertion de personnes en difficulté sur le marché de l’emploi.
Interview de Gérard Bellet, fondateur de Jean Bouteille
consoGlobe.com – Actuellement, quelle quantité d’emballages l’entreprise Jean Bouteille et ses partenaires permettent-ils de réintroduire sur le marché ? Et quels sont vos objectifs dans un avenir proche ?
Gérard Bellet – « A peine trois ans après le lancement de notre première station de lavage, nous réintroduisons en moyenne 5.000 emballages en verre par mois. Pour répondre à une demande grandissante, nous sommes actuellement en train d’investir afin d’acquérir une plus grande laveuse. A l’horizon de mi-2016, nous disposerons également d’un centre à Paris et à Bordeaux. »
consoGlobe.com – Quelle estimation faites-vous de l’impact sur l’environnement de votre démarche ?
GB – « Lorsqu’on s’intéresse à l’impact environnemental, on constate que le verre à usage unique est une ineptie. C’est le marketing qui a pris le pas sur le bon sens. Le verre dispose d’une propriété très intéressante : celle d’être lavable facilement, à la différence du plastique.
« En faisant le choix de réutiliser un emballage, plutôt que de le recycler et de consommer énormément d’énergie, on contribue à la sauvegarde de l’environnement tout en préservant les matières premières. En effet, en réalisant l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) d’une bouteille, l’Ademe s’est aperçue qu’il était avantageux d’augmenter le nombre de réutilisations d’une bouteille pour améliorer son bilan carbone.
« Je ne dis pas qu’il faille abandonner le recyclage, au contraire. Mais il y a la place pour plusieurs systèmes de gestion des emballages, pour plusieurs marchés et plusieurs typologies de produits. »
Le déploiement de l’initiative Jean Bouteille
Avec ses 4 salariés, Jean Bouteille propose des prestations à la carte, aussi bien pour les commerces de détails que pour les industriels. Spécialisée dans les liquides, l’entreprise surfe sur le développement de la vente en vrac pour proposer différentes prestations : soit la reprise des bouteilles consignées avec un service de lavage, soit la distribution de produits (vin, bière, huiles…) accompagnés de leurs contenants réutilisables. Avec ce business model, elle permet au passage de baisser les prix de vente entre 10 et 15 %.
Actuellement déployée dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Auvergne-Rhône-Alpes, l’entreprise projette de s’installer prochainement en Ile-de-France. Pour ouvrir une station de lavage dans la capitale, elle participe d’ailleurs au concours organisé par La Fabrique Aviva.
La France aura toujours une guerre de retard.En Allemagne toutes les bouteilles en verre sont consignées et dans les supermarchés il y a des containers , récupérateurs de ces bouteilles. Les bouteilles étant consignées, les clients récupère directement au container le prix des consignes en fonction de la nature de la bouteille. En France dès qu’il s’agit de donner des sous , ça n’est jamais faisable , chez les étrangers ça fonctionne toujours depuis des années , mais chez nous c’est toujours impossible.
et oui il faut le faire aussi avec les bouteilles plastique on en retrouverait moins dans les fossés des routes et dans la nature.