Le traité de libre-échange entre l’Europe et le Japon, JEFTA (Japan-UE free trade agreement), a été signé le 17 juillet 2018. Prévu pour entrer en vigueur à la fin de l’année, il entraîne de nombreuses critiques et autres inquiétudes des défenseurs de l’environnement, au sujet notamment des produits agricoles français.
Après le CETA, le JEFTA, un accord de libre-échange entre l’Europe et le Japon
Le JEFTA, cet accord organisant une zone de libre-échange couvrant près d’un tiers du produit intérieur brut mondial, a été signé entre l’Union européenne et le Japon le mardi 17 juillet 2018 à Tokyo. En résumé, 85 % des produits agroalimentaires de l’UE pourront entrer sur l’île sans droits de douane, tandis que les Japonais obtiennent un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile. Ce traité n’entrera en vigueur qu’à la fin 2018.
Cet accord historique emboîte le pas au CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement). Pour rappel, ce traité international de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada avait été signé le 30 octobre 2016. Il s’agissait alors du premier accord commercial bilatéral de l’UE avec une grande puissance économique et il suscitait déjà de nombreuses critiques.
Des critiques quant aux engagements non tenus de la France
Le JEFTA entraîne lui aussi de vives réactions, notamment de la part de la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH). En effet, l’association alerte le grand public puisqu’elle considère que « les intérêts financiers et économiques passent avant la préservation de l’environnement et la régulation de la mondialisation ».
Selon la FNH, la France ne respecte pas ses engagements pris dans le cadre de son plan d’action CETA et de réforme de la politique commerciale. En effet, les seuls chapitres qui ne sont pas contraignants sont ceux qui portent sur le développement durable. Cet engagement figure pourtant dans le plan d’action du gouvernement qui s’engage à « assurer le caractère effectivement contraignant du chapitre développement durable ».
Le Japon, réputé pour sa chasse à la baleine, n’est pas interpellé sur cette pratique
Et ce n’est pas tout. La FNH craint, avec la diminution des droits de douane, le nivellement vers le bas des réglementations existantes « afin de faciliter les échanges pour les entreprises. Moins de contraintes pour plus de profits souvent fantasmés ». En outre, les consommateurs français vont avoir accès à des produits de qualité canadiens, japonais ou encore sud-américains grâce à tous ces accords. Mais quid alors de la consommation locale, nécessité dans la préservation de l’environnement ?
Japon : des pratiques conspuées par le monde entier (ou presque)
Enfin, le Japon reste l’un des seuls pays à autoriser la chasse à la baleine. Or, dans le JEFTA, aucune mention n’est faite de cette pratique pourtant interdite par un moratoire datant de 1986.
Et pendant ce temps…
Le pays de Shinzo Abe est également adepte de la surpêche, notamment du thon rouge. Or là aussi, l’article du texte reste vague selon la fondation. Cette dernière prône une renégociation du JEFTA pour permettre de reconnaître « l’exception agriculturelle » française et défendre « le principe de précaution ».