En 2015, 26 % des 18-30 ans intervenaient de manière ponctuelle dans une association. En 2016, ils sont dorénavant 35 %. Autre augmentation : le bénévolat régulier (au moins une fois par mois) avec 23 % des jeunes interrogés. Une surprise ? Pas vraiment puisque d’après des travaux de la Commission européenne, les jeunes Français sont « plutôt plus engagés » que ceux des autres pays européens(1). En 2011, la France était deuxième, après l’Islande.
Plus de bénévolat chez les jeunes
Pourtant, la recrudescence du bénévolat au sein de la jeunesse française en 2016 peut trouver une autre explication. En effet, un jeune sur cinq cite « les attentats du 13 novembre 2015 à Paris » comme déclencheur de leur engagement.
Le bénévolat attire de plus en plus les jeunes, que ce soit dans le cadre d’une association, d’un parti politique, d’un syndicat… L’étude du Crédoc signale d’ailleurs l’influence de l’engagement citoyen.
S’engager oui, mais comment ?
Les causes investies par la génération Y ne manquent pas mais les plus citées par les sondés sont le sport, l’environnement, la santé, l’éducation, la paix dans le monde et la solidarité.
Autre constat : les jeunes privilégient davantage des formes « d’engagement protestataires ». Ces engagements citoyens ne sont pas toujours associés à des groupes politiques ou associatifs mais peuvent venir directement de la société civile. Le boycott, l’occupation de lieux ou encore la signature de pétitions en ligne sont des méthodes appréciées des 18-30 ans.
Sans oublier l’outil privilégié de la Génération Y : Internet. La pétition en ligne, la recherche d’information, le financement participatif à des campagnes, le partage public d’opinion…, « ces formes d’engagement à travers le numérique, plus souples et moins hiérarchisées, élargissent indéniablement l’espace public ».
Des inégalités dans l’engagement des jeunes ?
« La jeunesse ne constitue pas un tout homogène, et si une partie des jeunes cumule les modalités de la participation citoyenne, d’autres restent en retrait de toutes formes d’inscription dans la vie sociale ». L’enquête du Crédoc soulève cette année encore, la question de « l’accès » à l’engagement citoyen.
D’après les résultats de l’étude, « l’engagement a tendance à s’accroître à mesure que le niveau d’études s’élève ». Les études, certes, mais aussi « le capital financier et le bagage culturel » : « qu’il s’agisse de l’emploi, du niveau de diplôme, de leur origine sociale ou de leur niveau de vie, on observe un niveau de participation bénévole plus fort chez les jeunes plus favorisés ». Le rapport avance qu’ils seraient environ 17 % de jeunes « en retrait de la vie citoyenne ». Or, d’après les témoignages des jeunes sondés, plus ils sont engagés, plus leur confiance en l’avenir et leur sentiment d’être reconnus et écoutés est important.