Tentez la Joualle : le compagnonnage des plantes au service de nos jardins

Rédigé par Paul Boucher, le 14 Mar 2015, à 15 h 36 min
Tentez la Joualle : le compagnonnage des plantes au service de nos jardins
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La milpa : la science Maya de l’association des plantes

maïs vapeur

Les premiers habitants d’Amérique étaient d’extraordinaires agriculteurs. Non seulement les deux tiers des légumes cultivés aujourd’hui en Europe nous viennent d’eux, mais ils ont aussi développé un mode de culture unique, appelée milpa [4], système de compagnonnage botanique proche de la joualle.

Une milpa est en effet un champ où on fait pousser un grand nombre de légumes différents ensemble : maïs, avocats, haricots, courges, tomates, piments, melons, etc. Cette pratique persiste encore aujourd’hui dans le sud du Mexique et certains essaient [5] de l’importer en Amérique du Nord.

Mayas de Mexique, cultivateurs occitans du XVIIe, et jardiniers ou agriculteurs du XXIème siècle, même combat ! Joualle, ou Milpa, essayez vous aussi ce compagnonnage botanique étonnant qui nous est parvenu à travers les siècles et par-delà les océans, pour des cultures plus respectueuses de l’environnement.

*

[4] Le mot milpa vient de l’expression Nahuatl mil-pa « au champ » (Nahuatl mil-li « champ » + -pa « vers »).
[5] Consulter le site themilpaproject.com pour des renseignements sur cette expérience américaine.

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Professeur d’université à la retraite, Paul aime observer le monde moderne et ses évolutions. Il s’intéresse tout particulièrement à l’économie...

5 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,

    merci pour votre bel article. Pourrais-je avoir la référence de la peinture representant une scène de vendange avec la femme en tunique bleu et l’homme foulant le raisin?

    merci

  2. Bjr
    N’est-il pas déconseillé de cultiver sous le noyer . En principe rien ne pousse dessous, j’en ai un et les framboisiers n’ont jamais rien donné et ont disparu.Toute végétation légumière rien .
    A +

    • Ou voyez-vous mention des noyers dans cet article? On parle de noisetiers, d’abricotiers mais point de noyers…

  3. Merci pour ce très bel article. Deux petites précisions.

    D’après Agroforesteries. La revue des arbres ruraux. N°1. Juillet 2008 et Les prés-vergers, Fiche pratique n°9, IBIS (Intégrer la BIodiversité dans les Systèmes d’exploitation agricoles.) Sans date, les principaux systèmes traditionnels de culture associant arbres et cultures étaient : oulières (vigne/céréales) ; hautains (vigne courant sur les arbres) ; joualles (vigne/arbres fruitiers) ; ou encore vigne puis oliviers/céréales.

    Le hautain, appelé arbustra dans les cours d’agriculture latins est le système illustré par la photo de l’article. Pour l’oulière, l’étymologie détecte une erreur. En effet, le mot oulière vient de l’occitan oliera qui signifie « qui donne de l’huile ». Il s’agit donc d’une argroforesterie fondée sur l’olivier, associée à une autre culture, vigne ou céréales. Enfin, le mot joualle n’existe pas en occitan. Le terme le plus proche est jalhada équivalent au français jale (http://www.panoccitan.org/diccionari.aspx?diccion=jale&lenga=fr). Ce mot vient du latin gerula « porteuse » et désigne une cuve de bois qui permet de vendanger. La « joualle » est donc historiquement une argroforesterie fondée sur la vigne, associée à une autre culture, arbres fruitiers ou céréales.

  4. Cela me rapelle un week-end « Foret nourricière » ou « Jardin-Foret » ou l’on apprenait a associer 7 couches de vegetaux (arbres, arbutes, plantes grimpantes, baies, jardin…), je recopie vulgairement ici ceci:

    – Sur le sol est d’abord plante un premier ≪ étage ≫ de fruits et légumes, voir de céréales.

    – On trouve au dessus les buissons, arbustes fruitiers qui peuvent donner des fruits, des baies.

    – La couche supérieure est constituée des arbres fruitiers, tels que les cerisiers, pommiers, pruniers etc (pour les climats tempérés).

    – Puis enfin la canopée, la couche d’arbres les plus hauts, dont le rôle peut être : remonter des nutriments pour ses congénères du sous-sol, fixer l’azote atmosphérique de l’air, produire des noix, du bois de chauffe, d’œuvre etc…

    – Les autres couches qui composent cette foret nourricière sont les racines, tubercules comme les carottes, topinambour… etc, les plantes grimpantes comme les vignes, lianes telles que les kiwis, et enfin les plantes rampantes.

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