Le thème choisi pour cette journée mondiale des abeilles, célébrée ce 20 mai 2022, est on ne peut plus clair : « Volons au secours des abeilles – Célébrons la diversité des abeilles et des systèmes apicoles« . Il est en effet urgent de protéger ces insectes pollinisateurs, dont le rôle est fondamental pour la survie des écosystèmes, mais pas seulement. Le travail de millions d’apiculteurs, dans le monde entier, est également dépendant des abeilles.
Les abeilles, des insectes pollinisateurs indispensables pour la préservation de la biodiversité
Lorsque nous évoquons les abeilles, beaucoup pensent à leur rôle, certes indispensable, dans la reproduction des fleurs. Mais en réalité, ces insectes sont un véritable maillon de la biodiversité mondiale, puisque les abeilles assurent la pollinisation de plus de 75 % des espèces végétales dans le monde. Un chiffre qui grimpe même 84 % en ce qui concerne les cultures pour l’Europe.
En clair, sans la pollinisation assurée par les abeilles, mais également les autres pollinisateurs – papillons, oiseaux, chauves-souris… – notre alimentation serait bouleversée et surtout, bien moins variée en raison de la non-reproduction de nombreuses espèces végétales. La disparition des abeilles menace menace donc directement notre alimentation, car sans leur rôle, pas (ou si peu) de légumes, de fruits, mais aussi… de café comme de chocolat dans nos repas. Sans oublier les oléagineux et protéagineux (arachide, olives, colza, fèves, pois…), dont la reproduction est également assurée par les pollinisateurs tels que les abeilles.
En clair, sans le travail des abeilles, nos cultures se résumeraient alors aux végétaux pouvant être pollinisés par le vent : riz, blé, maïs, par exemple. Les abeilles assurent également la régénération des forêts, dont dépendent de nombreuses espèces animales comme végétales… Sans oublier leur rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les abeilles et autres pollinisateurs sont donc particulièrement indispensables et pourtant, il s’agit d’espèces en grand danger.
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Agissons maintenant pour préserver les abeilles et autres pollinisateurs
D’après les chiffres du Parlement européen, un tiers des espèces d’abeilles et de papillons sont en déclins. Les pollinisateurs souffrent ainsi d’un taux d’extinction 100 à 1000 fois plus élevé (selon les familles). Les pollinisateurs invertébrés comme les abeilles et les papillons sont 35 % à être menacés d’extinction. Une disparition qui menace également 17 % des pollinisateurs vertébrés, à l’image des chauves-souris.
La faute aux pratiques agricoles intensives, mais aussi l’emploi des pesticides, la monoculture, les changements d’affectation des terres et le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs (épisodes de sécheresse, hausse des températures, inondations, saisons de floraison perturbées, etc.)
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Les abeilles domestiques ont également un ennemi de taille redouté par les apiculteurs : le varroa, un parasite parvenant à se loger à l’intérieur même des ruches, dans les alvéoles. Cet acarien originaire de l’Asie du Sud-Est prive les abeilles de leurs protéines et de nombreuses cellules sanguines. La gelée royale produite par les nourrices est amoindrie en nutriments et c’est le développement du couvain entier qui est donc menacé.
En 2000, une Action mondiale en faveur des services de pollinisation pour une agriculture durable a été lancée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Son but : promouvoir à l’échelle mondiale des actions coordonnées pour surveiller le déclin des espèces pollinisatrices, évaluer l’incidence économique de cette baisse d’effectif, mais aussi partager au plus grand nombre les informations relatives aux rôles essentiels des pollinisateurs. Enfin, cette action mondiale a aussi pour ambition de rétablir la diversité de ces pollinisateurs dans les écosystèmes. Les apiculteurs peuvent aussi trouver assistance auprès des Nations Unies pour toute question pratique relevant de l’apiculture, de l’élevage des reines à l’exportation de leurs miels.
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Que faire pour préserver les abeilles et autres pollinisateurs ?
Pour lutter contre le déclin des abeilles et autres pollinisateurs, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture invite fortement les agriculteurs et apiculteurs à ne pas employer de pesticides toxiques pour les écosystèmes, planter des haies, mais aussi diversifier leurs cultures. Quant aux gouvernements, ils sont appelés à tenir davantage compte des communautés locales pour prendre leurs décisions, notamment les « populations autochtones qui connaissent et respectent les écosystèmes et la biodiversité ». Les changements souhaités pour préserver les pollinisateurs doivent être suffisamment incitatifs, y compris via des incitations monétaires. Enfin, les décideurs sont appelés à accroître leur collaboration pour « surveiller et évaluer les services de pollinisation. »
Et à notre échelle individuelle, que faire pour aider les abeilles ?
De notre côté, des gestes simples et bonnes habitudes permettent de préserver les pollinisateurs :
- Fleurissez vos balcons et jardins avec un ensemble diversifié de plantes ! C’est encore mieux si celles-ci fleurissent à différents moments de l’année.
- Si vous en êtes friand, achetez votre miel directement auprès d’un apiculteur local, engagé dans une pratique durable.
- Vous pouvez parrainer une ruche ! Via, par exemple, Un toit pour les abeilles, ou Adopte une ruche.
- N’utilisez pas de pesticides, herbicides et autres fongicides dans vos jardins, dans la mesure du possible.
- Vous pouvez également laisser dehors un petit bol d’eau propre, pour permettre aux abeilles de se désaltérer après une journée entière passée à butiner !
- Enfin, n’hésitez pas à parler autour de vous du rôle essentiel des pollinisateurs.
Pourquoi inversez les causes de la raréfactiobns des abeilles?
La première cause est de très loin le varroa!
Mais qui a importé des abeilles exotiques pour « accroître » les rendements en miel « bio »?