Le nucléaire a ses petits défauts notamment ceux de générer tellement d’argent qu’il est bien difficile d’amener une discussion sur ce type d’énergie sur la place publique. Si le réseau « Sortir du Nucléaire » ne cesse de grossir avec plus de 600 associations, la parole est plus dure à prendre, preuve en est cette interdiction d’approcher les déchets nucléaires pour Greenpeace.
Interdiction pour Greenpeace d’approcher les convois nucléaire – Une décision qui n’a pas de sens
Tous les salariés et les bénévoles de Greenpeace France se voient donc contraints de respecter cette décision du 19 juillet du Tribunal de Grande Instance de Paris qui veut qu’ils ne puissent s’approcher à moins de 250 mètres des convois de déchets nucléaires, qu’ils ont interdiction de bloquer l’accès et la sortie des sites de départ ou de destination, ou d’entraver les opérations de chargement ou de déchargement des matières et déchets nucléaires et radioactifs.
D’après Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, cela revient inévitablement à mettre leurs salariés et membres dans l’illégalité car les convois ferroviaires et routiers sont si nombreux qu’il y aura obligatoirement des croisements.
Pourquoi Greenpeace ?
Certainement pour sa représentativité et ses capacités médiatiques… Car le réseau « Sortir du Nucléaire » dans son ensemble a déjà mené énormément d’actions notamment de blocages de convois banalisés.
Ceci étant dit, des membres de Greenpeace ont récemment (le 12 juin), repeint cinq cuves d’un train chargé d’uranium de retraitement en gare de Vierzon afin de pointer du doigt la quantité incroyable de déchets nucléaires qui transite sur les voies ferrées et routes de France.
Greenpeace France a également publié une carte à priori complète des déchets nucléaires français et de leur transport : Inutile de vous demander si vous en avez près de chez vous car tout le territoire, ou presque, en est quadrillé.
Un moment choisit pour incriminer Greenpeace
Car l’ordonnance du Tribunal de Grande Instance de Paris fait courir cette interdiction jusqu’à la fin du débat national sur le sujet à savoir le 25 septembre de cette année.
« La référence au débat national pour justifier une interdiction contre Greenpeace montre une volonté des entreprises du secteur nucléaire de nous empêcher d’informer correctement le public sur ce domaine particulièrement opaque », explique la juriste de l’ONG Greenpeace.
On aurait tendance à la croire étant donné tous les cas de figure du même acabit qui ont émaillés les décisions de justices ces 20 dernières années sur le sujet.
Pour soutenir Greenpeace et surtout faire avancer le débat démocratique et nécessaire quant au nucléaire, son avenir et la gestion publique des déchets qui en découlent, participez ici