La quête de l’eau : un casse-tête perpétuel pour les Yéménites
Chacun des habitants du Yémen, au nombre de 23 millions, dispose de 120 mètres cubes d’eau par an.
Soit seulement 2 % de la moyenne mondiale, selon l’association internationale de développement (IDA), qui dépend de la Banque mondiale.
Ainsi, pour le Yéménite moyen, la quête de l’eau est une préoccupation quotidienne. C’est par exemple le cas à la capitale, Sanaa, où l’eau du robinet ne coule que 2 fois par semaine pour les foyers raccordés au réseau.
Or, selon le président de l’Autorité de l’eau, Ali Al-Sarimi, seuls 45 % le sont à Sanaa. Ainsi, il précise que le pays consomme 3 milliards de mètres cubes d’eau par an qui ne sont renouvelés qu’au tiers.
L’eau : le prix à payer pour les Yéménites
Malgré les difficultés à accéder à l’eau, les habitants doivent s’acquitter de leur facture pour payer le fameux or bleu inaccessible.
Un habitant de la capitale, Abdallah Massoud témoigne sur ce sujet en soulignant qu’il n’y a pas d’eau chez lui, mais pourtant la facture d’eau d’un montant de 17 500 rials (80 dollars), elle, est bien arrivée.
Il est donc contraint d’aller acheter de l’eau dans une station de pompage des environs de la ville.
D’autres comptent sur des puits, dont l’eau est offerte par de généreux donateurs. Mais il y a toujours foule et il faut des heures pour s’approvisionner.
Eau : faudra-t-il dessaler l’eau de mer pour le Yémen ne boive pas la tasse ?
Il n’existe pas moins de 4000 puits creusés sans autorisation pour irriguer les arbustes de khat au sein du gouvernorat de Sanaa, qui comprend la capitale et ses environs.
Or, comme l’indique Omar Madhaji, le pompage excessif de l’eau fait baisser le niveau de la nappe phréatique autour de Sanaa de 3 à 6 mètres par an.
Seule alternative à l’épuisement de la nappe phréatique ? Prendre des mesures urgentes pour interdire l’utilisation de l’eau pompée pour l’irrigation, précise le géologue Ismaïl al-Janad.
La solution à long terme, serait pour lui de recourir au dessalement de l’eau de mer. Mais c’est une option qui reste coûteuse pour un pays aux ressources financières limitées.
Un scénario similaire pourrait-il naître en France ?
Aujourd’hui, ce n’est plus un secret pour personne, des chiffres alarmants circulent quant à la consommation d’eau pour produire nos aliments.
On sait par exemple que pour produire un kilo de viande de boeuf, il faut 15 500 l d’eau, pour 1 kilo de poulet, 3900 l ou encore pour 1 kg de viande de porc, 4800 l. Des quantités énormes lorsque l’on sait que la Terre a des ressources en eau limitée.
Le parallèle avec le Yémen n’a pas encore de commune mesure aujourd’hui, mais demain ? Que vous inspire cela ? Pensez-vous que nous utilisons trop d’eau pour nos productions ?
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illustration bannière : © CC, Antti Salonen
Le problème de l’eau deviendra crucial en France dans les années à venir, c’est hélas, inéluctable ! c’est pourquoi il faut dès maintenant éduquer les enfants dès leur plus jeune age à ne pas gaspiller l’eau comme ils le font .