Le kyudo cible le stress

Le kyudo : la pratique de l’art

Plusieurs étapes émaillent la pratique du kyudo :

• Ashibumi : l’archer se positionne sur la ligne d’où les flèches seront tirées. De profil par rapport à la cible, il tourne de manière à faire face à la cible. L’arc repose dans la main gauche, à hauteur de la hanche et la flèche, dans la main droite, à la même hauteur.

• Dozukuri : l’archer vérifie son équilibre et l’alignement de son bassin avec ses épaules.
• Yugamae : cette phase est divisée en 3 temps. Torikake, saisie de l’arc avec la main droite grâce au Gake (gant porté par l’archer pour tirer la corde), Tenouchi, la main gauche est placée d’une nouvelle manière sur la poignée de l’arc pour tirer et enfin, Monomi, l’archer tourne sa tête et regarde fixement la cible. Le tireur se saisit de la corde et de l’arc avec la flèche et maintient cette saisie jusqu’à la fin du tir.

• Uchiokoshi : l’archer soulève l’arc au-dessus de sa tête pour préparer le tir en maintenant une respiration régulière pour se préparer à l’union.

• Hikiwake : l’archer commence à abaisser l’arc vers la gauche tout en écartant ses bras. Le tireur pousse simultanément l’arc avec son côté gauche et tire sur la corde avec le côté droit, jusqu’à ce que la flèche soit au niveau de sa bouche et contre sa joue.

• Kai : l’harmonie, l’unité entre le lieu, le corps, l’esprit, l’arc, la flèche et la cible. L’archer semble faire une pause pour viser mais en réalité il continue l’extension du corps et de l’esprit dans toutes les directions pour créer une unité entre le corps, l’esprit, le coeur, l’arc, la flèche, la cible…

• Hanare : lorsque l’archer atteint l’union parfaite, la corde se libère de la main droite pour propulser la flèche. La flèche part grâce à l’extension du corps et à l’accumulation de l’énergie.

Les flèches (ya) sont traditionnellement en bambou et empennées de plumes d’oiseaux de proie. Elles vont toujours par paire et sont élaborées de manières différentes : l’une a l’empennage penché vers la droite, et l’autre vers la gauche. Cette astuce évite (théoriquement) de tirer sur la flèche précédente.

Kyudo : un ennemi, soi-même

Le kyudo permet un travail sur soi-même par introspection. Comme le souligne Patricia Stalder «une des grosses différences avec les autres arts martiaux, c’est qu’on ne combat pas les autres, on se bat contre soi-même».

Le kyudo est ainsi une discipline personnelle, une voie où l’adversaire n’est autre que soi-même.

L’art constitue donc une discipline à la fois corporelle, mentale, émotionnelle ou encore spirituelle.

Corporelle, car la pratique du tir à l’arc permet d’améliorer la santé. En effet, elle permet de respirer par le ventre, de détendre et tonifier les muscles et encore, de redresser le squelette et le dos.

Mentale, puisque tirer à l’arc permet de mieux se concentrer, faire le vide mental pour mieux développer son intuition.

Emotionnelle, car le kyudo permet de mieux gérer son stress et ses peurs, ainsi que ses désirs tout en développant son affirmation de soi, sa bonté, son ouverture plus sereine au monde.

Enfin, pour certains pratiquants, le kyudo est en plus, une discipline spirituelle qui permet de réduire peu à peu l’importance de son « petit moi » (ego) et de s’en détacher pour favoriser l’apparition de son « moi véritable », sa « véritable nature ». Alors, aimeriez-vous tester le kyudo ?

Le kyudo est parfois nommé « méditation debout ». Il désigne une discipline et un chemin d’accomplissement. Cette discipline se singularise de sa contrepartie occidentale par les influences mélangées propres à la culture japonaise : le zen, le confucianisme, mais aussi le taoïsme et shintoïsme.

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