L’association réclame d’interdire immédiatement les transports d’animaux de plus de 8 heures, par voies maritimes et les exportations d’animaux vers les pays tiers.
Transport des veaux – Un parcours interminable
Ils auront parcouru 2.000 km, fait plus de 50 heures de voyage, et traversé quatre pays, dont la France. Tel est le calvaire vécu par les 200.000 veaux exportés chaque année de l’Irlande vers les Pays-Bas, et ce en pleine épidémie de Covid-19.
C’est pourquoi l’association L214 exige l’arrêt des longs transports d’animaux. Elle a en effet suivi des bétaillères remplies de veaux au départ de l’Irlande. « Après avoir traversé la Manche, elles arrivent au port de Cherbourg en France. Là, les veaux sont déchargés dans un centre de transit et nourris dans la précipitation. Les veaux y reçoivent des coups de pied et de bâton. Ils sont rechargés dans les camions après une douzaine d’heures d’arrêt ». Un véritable calvaire pour ces veaux âgés de quelques semaines !
Comme le montrent les images de Eyes on Animals et de L214, le parcours interminable s’achèvera aux Pays-Bas, où ils resteront environ six mois en élevage intensif avant d’être expédiés à l’abattoir. « Aujourd’hui, ces transports prennent une dimension scandaleuse supplémentaire avec le coronavirus, dénonce l’association. Si l’objectif est d’en réduire autant que possible la propagation, comment justifier, en période de pandémie, que des transports non indispensables circulent en Europe sur de si longues distances ? Il est urgent d’arrêter les longs transports d’animaux ».
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Un vecteur de diffusion du virus
Plus largement, cet exemple reflète ce que vivent des millions d’animaux transportés plus de 8 heures entre pays européens ou pays tiers.
« En temps ordinaire, cette situation est déjà inacceptable et révoltante, nombre d’enquêtes le démontrent », juge L214. Mais ces transports prennent une dimension scandaleuse supplémentaire avec la pandémie de Covid-19. « Les chauffeurs, services vétérinaires, douaniers, employés des centres de transit, éleveurs ou employés d’abattoirs sont autant de personnes exposées ou vectrices du virus sur ces longs trajets ».
Malgré les fermetures de frontière et les mesures prises pour « réduire les contacts et déplacements au strict minimum sur l’ensemble du territoire », « l’export de milliers de veaux nourrissons se poursuit comme en temps normal ».
Une abérration pour les associations puisque ce transport n’est pas essentiel pour prévenir une pénurie alimentaire : ces animaux ne seront abattus que dans 6 mois… Une prise de risque inutile donc !
L’association a donc décidé de lancer une pétition et de déposer plainte auprès de la Commission européenne contre trois États, dont la France. Rejoignant les revendications de 38 ONG et de 42 eurodéputés, elle demande à la Commission européenne d’interdire immédiatement les transports d’animaux sur plus de 8 heures. Mais aussi de stopper les transports d’animaux par voies maritimes et les exportations d’animaux vers les pays tiers.
Pour en savoir plus et signer la pétition, rendez-vous ici
Illustration bannière : Le transport des veaux, une horreur inhumaine – © Photoagriculture Shutterstock
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