L214 dévoile ce mercredi 20 avril 2022 une nouvelle vidéo témoignant de maltraitance animale. Il s’agit de scènes tournées en caméra cachée dans cet élevage de veaux laitiers de boucherie et de nutrition, numéro deux en France.
Une courte vie de souffrances pour les 300 veaux du groupe Denkavit
Dans les 3 bâtiments de l’élevage du centre de recherche et d’innovation du groupe agroalimentaire Denkavit – lequel se situe au siège social français de l’entreprise à Montreuil-Bellay (Pays de la Loire) -, près de 300 veaux enfermés dans des conditions déplorables. Des animaux en provenance d’élevage laitiers, dont 55 % sont, en France, destinés à la boucherie, rappelle L214 dans son communiqué.
Ces jeunes veaux arrivent dans ces bâtiments à peine deux semaines après leur naissance. Ils se retrouvent alors enfermés dans de très petites cages dans lesquelles ils peuvent à peine bouger, sur un sol sans litière. Ils ne possèdent pas d’eau à disposition, souligne l’association de défense des animaux, puisqu’ils sont « nourris et abreuvés 2 fois par jour ». Un traitement qui dure jusqu’à leurs 8 semaines, après quoi ils sont, toujours dans ces mêmes bâtiments, regroupés à plusieurs avant d’être abattus à l’âge de six mois.
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Les images tournées par L214 sont d’une grande violence. On y voit à plusieurs reprises les veaux être frappés et malmenés par les employés. « Ces images de violences révoltent et indignent. Ces actes condamnables sont le fruit d’un système d’élevage qui optimise à tout prix sa production sans considérer la sensibilité des animaux », dénonce Sébastien Arsac, cofondateur de L214.
L’association demande au préfet du Maine-et-Loire « de diligenter une inspection vétérinaire d’urgence et d’appliquer des sanctions immédiates contre la société Denkavit. »
Une pétition est également en ligne, pour exiger des sanctions immédiates.
https://youtu.be/YfG7m8BCA3o
Des veaux largement « soignés » aux antibiotiques, dénonce également L214
L214 rapporte également le développement de pathologies digestives et respiratoires chez certains ces jeunes veaux. Diarrhée, fièvre, toux, écoulement nasal, voire même méningite et otite. Des pathologies « liées à la claustration et à la fragilité de ces très jeunes animaux », que l’entreprise Denkavit soigne à grand renfort d’antibiotiques.
Problème : un lancer d’alerte a relevé sur place 7 antibiotiques, dont 3 appartiennent à 2 familles « classées par l’OMS en priorité majeure dans le cadre de la surveillance des résistances aux antibiotiques (antibiorésistance). »
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90 % des veaux de boucherie ne sont pas nourris par leur mère
L214 profite également de la publication de cette enquête pour rappeler qu’en France, « 91 % des veaux de boucherie sont élevés en élevage intensif ». Ces veaux, pour la plupart de jeunes mâles qui ne sont pas jugés utiles au renouvellement du cheptel ou bien de jeunes femelles en surnombre, proviennent en majorité de l’industrie laitière. Une industrie qui engendre de trop nombreuses naissances d’animaux par rapport aux besoins réels de la filière du veau.
La France exporte donc près de 350 000 veaux par an. Des exportations qui concernent majoritairement l’Espagne. Parmi les veaux de boucherie destinés donc à être consommés, seuls 9 % sont élevés au pis.
Illustration bannière : © L214.
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