Les zones protégées ne permettraient pas toujours de régénérer la biodiversité. C’est le résultat auquel sont parvenus des chercheurs des universités de Cambridge et d’Exeter en étudiant des milliers d’espèces d’oiseaux vivant dans ces zones.
Des zones protégées peu efficaces
Afin de préserver la biodiversité, des Réserves naturelles nationales et autres zones protégées ont été créées. Près de 16 % des terres et 7 % des océans sont actuellement des zones protégées. En France, les aires protégées couvrent plus de 20 % du territoire et ont pour but de conserver et restaurer les écosystèmes. Mais selon une étude publiée dans la revue Nature mercredi 20 avril 2022, ces zones ne permettraient pas de protéger correctement les animaux qui y vivent. Les chercheurs ont analysé comment les 1.506 zones protégées ont impacté les trajectoires d’environ 27.000 espèces d’oiseaux aux quatre coins du globe.
Afin de lutter contre l’érosion de la biodiversité, les zones protégées sont cruciales pour préserver les habitats de différentes espèces. Hannah Wauchope, autrice principale de l’étude et chercheuse au Centre d’écologie et de conservation de l’Université d’Exeter a déclaré : « Cependant, nous comprenons beaucoup moins l’impact des zones protégées sur la biodiversité. » En effet, il est difficile d’observer les bienfaits sur la faune locale.
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Une meilleure gestion des aires protégées
Les chercheurs ont utilisé un plan d’étude précis pour étudier les déplacements de 27.055 espèces d’oiseaux vivants, avant et après un contrôle. Ils ont également comparé les populations protégées et non protégées dans les années avant et après la mise en place d’une protection. « Nous montrons que les modèles d’étude généralement utilisés pour évaluer l’efficacité des aires protégées évaluent de façon incorrecte les effets pour 37 à 50 % des populations d’oiseaux – par exemple en classant à tort les populations impactées positivement comme étant impactées négativement, et vice versa. »
En utilisant un modèle plus robuste, les chercheurs ont constaté que les aires protégées ont un impact mitigé sur les oiseaux d’eau. « Nous ne disons pas que les zones protégées ne fonctionnent pas. L’idée essentielle est que leurs impacts varient énormément, et que celui-ci dépend en grande partie du fait qu’elles soient gérées en tenant compte ou non des espèces. Nous ne pouvons pas nous contenter d’espérer que les aires protégées fonctionnent toutes seules sans une gestion appropriée », affirme Hannah Wauchope dans des propos rapportés par Slate. Même si les États souhaitent conserver 30 % de la surface de la Terre d’ici 2030, les chercheurs ont montré que la protection à elle seule ne suffisait pas à obtenir des résultats satisfaisants afin de préserver la biodiversité. Pour les auteurs de l’étude, il en va davantage de la bonne gestion de ces zones protégées plutôt que de leur superficie.
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Faut-il étendre les aires protégées ?
« Il y a de fortes pressions, soutenues par des personnalités comme Emmanuel Macron, Boris Johnson et d’autres, pour étendre les zones protégées […] mais il est vraiment important de savoir si ces zones protégées sont réellement efficaces ou non » indique une autre autrice de l’étude, Julia Jones, professeure à l’université de Bangor. Pourtant si ces zones ne parviennent pas à régénérer la biodiversité, à quoi cela sert-il de les multiplier.
Comme l’indique le rapport de Stratégie nationale pour les aires protégées 2030, le gouvernement a pourtant pour objectif de classer « 30 % des écosystèmes terrestres et marins français » en zones protégées, « dont 10 % sous protection forte là où nous n’en comptons que 1,8 % aujourd’hui » comme l’a indiqué la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba.
Emmanuel Macron a d’ailleurs applaudi, lors du One Ocean Summit à Brest, cet objectif des 30 % déjà rempli. Il a cependant mentionné que « pour la protection forte, c’est plus compliqué. […] On va passer de 2 à 4 %, on est sur le bon chemin pour atteindre les 10 % en 2030. » Alors que les pays se réunissent pour convenir du nouveau Cadre mondial de la biodiversité, pour les auteurs de l’étude « les objectifs doivent se concentrer sur la création et le soutien d’aires protégées et conservées bien gérées qui profitent de manière mesurable aux populations ».
Ne vous inquiétez pas..les chasseurs le protègent…..??????
Et si nous parlions de la lande des Maures, dont plus du tiers de la réserve a été détruite à cause de décisions « écologiques » empêchant la protection passive contre les incendies, les tortues d’Hermann vous remercient!
Pour les réserves à destination des oiseaux d’eau, il suffit de comparer une réserve gérée par une ONG, en gros laissée à l’abandon, et une réserve entretenue par une fédération des chasseurs… où on trouve cent fois plus d’oiseaux