Le régulateur européen veut s’assurer que la fusion des deux producteurs de pesticides, si elle a lieu, ne constituera pas une entrave à la concurrence.
Une fusion entre Monsanto et Bayer pourrait changer la donne du marché des pesticides
Bayer, régnera-t-il bientôt sans partage sur le marché des herbicides ? Le fabricant allemand est aujourd’hui le seul à offrir une alternative aux produits de Monsanto à base de glyphosate, mais qu’en sera-t-il si les deux sociétés fusionnent ? Le nouveau géant, continuera-t-il à produire les mêmes solutions phytosanitaires et les agriculteurs, y auront-ils accès aussi facilement et aux mêmes prix qu’aujourd’hui ? C’est sur ces questions que planche en ce moment la Commission européenne. L’enquête devrait prendre de longs mois, la décision devant être rendue publique le 8 janvier 2018 au plus tard.
Des enquêtes similaires sont menées par le ministère américain de la Justice, ainsi que les autorités australiennes, brésiliennes et canadiennes.
Par le passé, deux fusions de ce type ont passé avec succès le filtre de la Commission européenne
Une telle fusion n’est pas chose nouvelle pour la Commission européenne. Après avoir enquêté en 2016 sur le projet de mariage entre Dow et DuPont, deux autres géants de la chimie, la Commission a approuvé l’accord, à condition que la nouvelle méga-société se scinde ensuite en trois, chacune d’entre elles ayant une activité différente (« sciences des matériaux », « produits spécialisés » et « emences et pesticides »). L’entrée de ChemChina au capital du suisse Syngenta, en mai 2017, a également passé le filtre de la Commission européenne, le chinois détenant aujourd’hui 82 % des parts de la société.
Les ventes de pesticides Roundup Monsanto sur le Planetoscope
Les chances de succès de ce mariage entre Bayer et Monsanto inquiètent les ONG et associations à travers l’Europe. Dans une lettre ouverte, Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a assuré entendre les préoccupations des citoyens. Cependant, elle a expliqué que son pouvoir de décision se limitait aux questions de concurrence.
Illustration bannière : Bayer et Monsanto : vers un monopole des pesticides ? – © oticki
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