Quelle est la meilleure eau à boire ? Pas celle que vous pensez !

Quelle eau boire ? Peut-on boire l’eau du robinet sans risques pour la santé ? Y a-t-il vraiment une meilleure eau à boire ? Voici quelques conseils pour choisir votre eau de boisson.

Rédigé par Lise Dominguez, le 28 Sep 2022, à 8 h 24 min

C’est une question qui revient régulièrement : quelle eau boire ? Pour l’environnement, mais aussi pour la santé, les enjeux sont importants. Que vous préfériez boire l’eau en bouteille ou du robinet, vous avez probablement de très bonnes raisons personnelles. On a voulu en savoir plus sur l’eau à boire, afin de vous présenter des données objectives pour vous aider si vous hésitez toujours. Yann Olivaux, auteur de La Nature de l’eau, a livré son avis sur la consommation de l’eau et les questions de l’eau dans l’alimentation en général.

Quelle eau boire ? Un spécialiste vous répond !

Les statistiques de l’eau sur terre sont formelles : l’eau douce correspond à une petite partie de l’eau disponible sur Terre. Pour notre consommation, nous nous tournons de toute façon naturellement vers des moyens faciles d’accès. Le débat est courant : faut-il préférer l’eau du robinet ou l’eau en bouteille ? Faut-il préférer l’eau minérale ou l’eau de source en bouteille ? L’eau filtrée est-telle idéale ?

Yann Olivaux s’intéresse depuis plusieurs années aux différents « mondes de l’eau » (hydrologie, gestion de l’eau, écologie, sciences de l’eau…) et poursuit avec d’autres scientifiques, spécialistes de l’eau à boire, ses recherches sur les questions sanitaires liées aux eaux à boire.

Biophysicien de formation, ancien enseignant et formateur en biologie, conférencier, il est l’auteur du livre de référence La nature de l’eau paru aux éditions Marco Pietteur en 2007.

Son point de vue nous éclaire sur les certitudes acquises, les idées reçues et les nombreuses questions irrésolues concernant le domaine des eaux de boisson.

Eau du robinet – le saviez vous ?

Selon une étude UFC-Que choisir de mars 2019, plus de 2 millions de consommateurs reçoivent une eau du robinet polluée par les pesticides ou les nitrates(1). Pour comparaison, la situation s’est dégradée en France puisqu’en mars 2015, un million et demi de personnes ne recevaient pas une eau conforme à la réglementation.

Selon le baromètre TNS-SOFRES/CIEAU « Les Français et l’eau », publié en fin d’année 2018, près de la moitié des Français (47 %) considèrent ne pas être suffisamment informés de la qualité de l’eau.

boire l'eau du robinet quelle eau boire

L’eau du robinet est très surveillée en France – © wavebreakmedia

Avec 12 millions d’analyses par an, l’eau du robinet est le produit alimentaire le plus surveillé de France. Des contrôles effectués chaque jour par l’État, les collectivités et par les exploitants du service public de l’eau, pour fournir aux Français une eau saine.

Pourtant ce produit vital, essentiel au quotidien n’a pas d’étiquette qui puisse renseigner l’usager sur sa nature, sa composition. De plus, le sujet est complexe, tout à la fois scientifique et technique, ce qui explique la difficulté, pour le grand public, à accéder à une information « juste. » 

Quelle eau de boisson devrait-on boire aujourd’hui ?

À ce jour, il n’est pas possible de répondre intégralement à cette question car l’eau est une substance structurellement très complexe.

Ensuite, le débat sur les qualités des eaux de boissons est « brouillé » par le fait que son commerce est l’objet d’énormes enjeux économiques.

L’évaluation de l’eau potable reste compliquée

De plus, il faut s’accommoder de l’absence d’évaluation satisfaisante de l’impact sanitaire sur le long terme de la qualité de l’eau par les normes actuelles. Il est à ce titre important de prendre conscience que « l’eau que nous polluons sera un jour notre eau intérieure, notre eau intime ».

Quelles eaux de boisson ou alimentaires trouve-t-on sur le marché actuellement ?

On dispose aujourd’hui de trois types d’offres d’eaux alimentaires.

L’eau du robinet (ou du réseau)

Elle est traitée pour satisfaire aux quelques dizaines de paramètres de limites et de références de qualité des EDCH (Eaux Destinées à la Consommation Humaine).

Les eaux embouteillées

Les eaux de source répondent aux normes EDCH. Pour les eaux minérales, seuls les agréments de l’Académie nationale de médecine et de L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Aliments) sont requis.

Les eaux filtrées

…à partir essentiellement de l’eau du robinet, par des Procédés de Purification de l’Eau (PPE). Ceux-ci ne font pas l’objet à ce jour d’un encadrement législatif spécifique.

Il n’est pas toujours simple de déterminer quelle eau boire – © Andrey_Popov

Comment faire un choix entre ces trois offres pour déterminer quelle eau boire ?

Aucune solution idéale, simple et universelle n’existe pour choisir quelle eau boire. Cependant, faisons un comparatif entre les eaux du réseau et les eaux embouteillées à l’aide de trois critères majeurs de sélection afin de faciliter le choix de chacun en fonction de ses priorités.

1 – Quelle eau boire ? Le critère économique 

L’eau du réseau est de loin la plus économique car elle coûte, en tenant compte du prix moyen du m3 au robinet, au minimum 50 fois moins chère que le premier prix d’une eau de source en bouteille. Les PPE requièrent une carafe filtrante ou une installation sur robinet et des consommables.

2 – Quelle eau boire ? Le critère écologique

Les eaux en bouteilles nécessitent du pétrole pour fabriquer le contenant plastique (PET) mais ont surtout un bilan carbone lourd en raison du transport.

Les filtres pour les PPE sont peu recyclés et recyclables et nécessitent trois litres d’eau pour produire un litre d’eau purifiée. L’avantage est encore ici en faveur de l’eau du robinet.

Un accès à l’eau inégal en France et dans le monde

Selon Que Choisir, il y aurait en France 2 millions de personnes qui ne reçoivent pas une eau du robinet conforme aux critères réglementaires. Ce chiffre est issu d’une étude menée à partir d’analyse de l’eau potable dans diverses communes et qui ont relevé des polluants, notamment issus de l’agriculture : nitrates, pesticides, sélénium.

Dans le monde, plus de 2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable en 2019. Selon les chiffres de l’ONU, 80 % des personnes ayant accès à une eau malpropre sont en zone rurale. L’accès aux sanitaires est encore largement insuffisant.

Quelle eau boire ? Le critère sanitaire de l’eau

3 – Vous proposez un troisième critère sanitaire ? Pouvez-vous expliquer ?

C’est à ce niveau que les choses se compliquent. Quelle est la définition réglementaire d’une eau potable ? C’est une eau conforme aux normes EDCH. Mais selon notre point de vue, une définition médicale devrait compléter la première avec le paramètre suivant : une eau potable est une eau qui, consommée tout au long de la vie, ne doit pas nuire pas à notre santé.

Or, il est légitime de s’interroger sur l’impact sanitaire à terme des eaux du réseau comme des eaux embouteillées au regard de l’inquiétante flambée des maladies de civilisation (cancers, diabète, pathologies neurodégénératives…) depuis plusieurs décennies.

Des traces de nombreux polluants dans l’eau potable

En effet, qu’elles soient de surface ou souterraines (eaux brutes), les eaux du robinet et embouteillées,  suite à la dégradation de l’environnement, contiennent dans des proportions variables, des traces de nombreux polluants (résidus médicamenteux et hormonaux, pesticides, métaux lourds, bactéries non pathogènes mais porteuses de gènes d’antibiorésistance…).

quelle eau boire polluants dans l'eau potable

Il y a encore trop de polluants dans l’eau potable, quelle que soit sa forme – © Gladskikh Tatiana

De plus, pour les eaux embouteillées, on constate qu’il y a possibilité de migration de substances agissant comme des perturbateurs endocriniens entre le récipient en plastique (PET) et son contenu. Je milite donc, avec d’autres scientifiques, pour la promotion de nouvelles normes de la qualité des eaux, pour une eau réellement « bio-compatible » que nous allons définir plus loin.

Quels sont donc ces procédés de filtration qui améliorent la qualité de l’eau ?

Il en existe principalement trois.

Le premier niveau de filtration est celui du charbon actif

…en granulés(2)  présent dans les carafes filtrantes. Celui-ci a un fort pouvoir d’adsorption, c’est à dire que cette matière retient les molécules en surface.

Il s’agit d’un filtre de confort qui élimine le goût du chlore, certains métaux lourds et les pesticides non solubles dans l’eau. Il faut veiller à remplacer régulièrement le filtre pour éviter le risque de désorption du charbon actif(3).

Le second niveau est celui de la colonne filtrante

Elle se raccorde au robinet avec un filtre contenant du charbon actif compressé ou fritté (réduit en poudre puis compacté en bloc) dont l’efficacité est très largement supérieure à celle de la filtration sur granulés. On en trouve sur le marché entre 100 et 150 euros.

Quel est le troisième niveau de filtration ?

L’osmose inverse est la technologie membranaire la plus performante et efficace pour purifier l’eau sans produit chimique.

quelle eau boire comment purifier l'eau pour la rendre potable

Des techniques existent pour purifier l’eau afin de la rendre potable – © KieferPix

Ce procédé est également utilisé dans les usines de dessalement de l’eau de mer ou dans le monde de l’aquariophilie. L’installation de ce système répond à la législation française avec délivrance par les fabricants d’une attestation de conformité sanitaire pour tout le matériel et les matériaux en contact avec l’eau.

Attention aux minéraux

Il faut toutefois veiller à reminéraliser cette eau qui purifiée est assez décapante avec par exemple une pincée de sel de mer brut. Ce procédé requiert un investissement entre 500 et 700 euros, sans la pose et l’entretien.

Le choix du consommateur entre l’un ou l’autre de ces procédés de filtration se fera selon ses priorités sanitaires et son budget.

Quelle eau boire ? L’eau biocompatible et l’eau osmosée

De notre point de vue, une eau de boisson biocompatible devrait respecter trois critères fondamentaux : la potabilité, la pureté et la structuration.

  1. Sur le premier point, nous avons vu que les critères de potabilité (normes EDCH) ne détectent que les polluants considérés comme les plus délétères pour la santé.  Mais finalement, vu leur nombre, peu importe la quantité de molécules polluantes à détecter, on ne pourra jamais tous les détecter ! Cette démarche analytique et quantitative ne nous renseigne pas sur une question essentielle à se poser : quel est leur effet sur le vivant à long terme ?
    .
  2. Le critère de la pureté de l’eau aborde les procédés de filtration garantissant une qualité satisfaisante.
    .
  3. Enfin, la structuration, ou dynamisation de l’eau représente plusieurs centaines de systèmes (Procédés de Structuration de l’Eau) qui attribueraient des vertus sanitaires à ces eaux modifiées.
peut-on boire l'eau du robinet sans risque santé

Dans de nombreuses villes, on peut boire l’eau du robinet sans risques pour la santé – © michaelheim

Une eau osmosée et dynamisée ne serait pas ainsi la meilleure solution ?

D’un point de vue sanitaire, je pencherais pour cette option en émettant les réserves suivantes. Premièrement, aucune méthode de dynamisation de l’eau n’a encore été scientifiquement validée de manière pluridisciplinaire et surtout indépendante.

Deuxièmement, il s’agit surtout d’être cohérent en termes économique, écologique  et sanitaire.

Ainsi, s’il apparaît logique en matière de précaution sanitaire de préconiser une filtration performante de l’eau du robinet, il faut, me semble t-il prendre conscience que cette démarche ne doit pas nous autoriser à polluer davantage les eaux brutes. Le réel progrès en matière de qualité de l’eau serait plutôt de se préoccuper de réduire les trop nombreux polluants hydriques à la source.

Un mot de conclusion ?

Je conclurais en parlant aussi des économies d’eau.

quelle eau boire économiser

La consommation en eau ne concerne pas que la boisson – © sebra

Un Français moyen consommerait environ 100 litres d’eau par jour pour ses usages domestiques (la part d’eau d’alimentation se situant entre 3 et 5 litre par personne et par jour).

Mais en fait, chaque personne utilise quotidiennement quelques 3 500 litres dont 3 400 ne sont pas visibles. En effet, ils correspondent à ce que l’on appelle l’eau virtuelle, c’est-à-dire l’eau utilisée pour produire nos biens de consommation. L’essentiel de cette eau virtuelle (75 % environ) est contenue dans nos aliments.

L’eau virtuelle, une donnée intéressante

À titre d’exemple, il faut 1 500 à 2 000  litres d’eau pour produire un kilogramme de blé, et environ 15 000 à 20 000 litres pour obtenir un kilogramme de viande de boeuf.

Par conséquent, si toute économie d’eau est à préconiser, diminuer notre « empreinte personnelle en eau » revient pour l’essentiel à réduire notre consommation de viandes !

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Lise est une journaliste professionnelle particulièrement intéressée par les questions environnementales et spécialiste des questions de puériculture.

39 commentaires Donnez votre avis
  1. Merci pour cet article, il est très intéressant. J’ai constaté une grande amélioration de mon homéostasie, mon hydratation cellulaire ainsi que mon tonus et ma vitalité. Je me suis procuré un fontaine Mélusine, qui cumule filtration, dynamisation, information lumière et son et la libération d’oligo-éléments. C’est une eau conseillée par le Pr Luc Montagnier, ainsi que d’autres médecins. Cette eau a été analysée par Mr Masaru Emoto qui a démontré la cristallisation sensible de cette eau.
    Pour moi qui fais très attention à ma santé, c’est un atout majeur.

  2. La meilleure eau à boire c’est celle de ma source que nous buvons depuis 30 ans sans aucun filtre, seulement en la faisant passer par une lampe UV……

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