Les laboratoires sont vent debout contre la demande d’économies qui leur est faite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023.
Le financement des laboratoires devrait être amputé en 2023, et plus encore en 2024
Les négociations entre le gouvernement et les laboratoires de biologie médicale sont au point mort. Face à cette situation sans issue, les laboratoires ont décidé de mettre en oeuvre leur menace de grève, à compter du 14 novembre 2022 pour une durée de trois jours, reconductibles. Au coeur de la discorde, les demandes d’économies imposées aux laboratoires par le gouvernement, jugées trop élevées par les premiers intéressés.
Initialement, dans son rapport « Charges et Produits » publié en juillet 2022, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) proposait d’obliger les laboratoires à réaliser une économie de 180 millions d’euros sur l’année 2023. Puis, en lisant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 (PLFSS), les laboratoires ont découvert que l’effort qui leur serait demandé se chiffrerait plutôt à 250 millions d’euros. Les laboratoires ont alors entamé des négociations avec la CNAM. Mais au lieu d’obtenir des concessions, ils ont au contraire vu la demande d’économies s’envoler pour atteindre désormais 280 millions d’euros sur 2023. S’y ajoute une demande d’économies de 332 millions d’euros par an en 2024, 2025 et 2026.
Le coup de rabot sur les laboratoires impactera in fine la qualité des soins
Si le gouvernement ne retire pas ses demandes d’économies, les petits laboratoires de proximité risquent de fermer, tandis que ceux qui resteront seront obligés de tailler dans leurs effectifs, retarder des investissements dans l’innovation (renouvellement et achat de nouvelles machines), ce qui aura pour conséquence un accès aux soins limité (plages horaires réduites) et une baisse de la qualité de service, met en garde l’Alliance de la Biologie Médicale.
Pour le gouvernement, cette demande d’économies est justifiée dans la mesure où les tests Covid ont été du pain béni pour les laboratoires : au titre de l’année 2020, leur chiffre d’affaires avait ainsi bondi de 37,4 %, pour s’établir à 6,2 milliards d’euros. Ainsi, à l’heure où le gouvernement souhaite réaliser une économie globale de 20 % sur le budget de la Sécurité sociale, il estime que les laboratoires doivent être les principaux contributeurs de ce chantier. Or, pour l’Alliance de la Biologie Médicale, « une profession […] représentant à peine 2 % des dépenses de santé ne peut tout simplement pas supporter de porter à elle seule 20 % des économies demandées sur le projet de la Sécurité Sociale ».
La grève touchera les actes non urgents : prélèvements sanguins, analyses d’urine et autres actes « classiques » et non-impératifs seront être reportés.
A lire absolument
Ils ont multiplié par 7 leurs benefices pendant la crise Covid… Et ils en veulent encore plus… J’espère que Macron restera ferme.. Mais j’en doute..
C’est ça, on va les plaindre !