Le lac Klamath est un lac exceptionnel de 32 km de long et 13 km de large dans le sud de l’Oregon aux États-Unis. « Découvert » en 1826 par les explorateurs européens, ses pourtours étaient habités par trois tribus, les Klamaths, les Yahootskins et les Modocs.
L’eutrophisation naturelle du lac Klamath nous livre ses algues bénéfiques
L’algue extraite du lac est issue d’un phénomène naturel d’eutrophisation. Le lac Klamath était déjà naturellement eutrophisé avant l’arrivée des colons. Toutefois, le drainage des marécages avoisinant pour les convertir en terres agricoles a accentué le phénomène. Le lac Klamath est aujourd’hui hyper-eutrophisé, entraînant la formation d’une algue quasi-unique au monde.
L’algue principale est l’Aphanizomenon flos-aquae (AFA), elle ressemble à de l’herbe coupée. Cette algue bleu-vert forme de grandes colonies. Elle commence à apparaître dans le lac à la fin du printemps, et continue de croître jusqu’à atteindre des densités très élevées (aussi élevées que 30.000 filaments par ml) à la fin de l’été.
La multiplication des algues du lac Klamath : un phénomène naturel et durable
Les nutriments contenus en quantités considérables au fond du lac Klamath sont issus d’une éruption volcanique qui s’est produite à peu près au même moment que la formation du lac lui-même. Dans ce lac, il y aurait assez d’AFA pour nourrir tous les habitants de l’hémisphère occidental. En réalité, si vous deviez vider le lac de toutes ses algues, il serait en mesure de se régénérer en quelques jours. La récolte de l’AFA est donc tout à fait respectueuse de l’environnement.
La vidéo ci-dessous montre la majesté du lieu
La prolifération de l’algue en été donne une couleur vert intense au lac Klamath. Les algues mourant en automne, c’est à cette époque que se termine la récolte, pour notre bénéfice, mais pas celui des habitants du lac : la décomposition des algues bleu-vert en fin d’été dégage une odeur puissante et désagréable. Ce qui explique que le lac soit largement inhabité, contribuant à maintenir la pureté de ses eaux. Plusieurs études ont montré que les éclosions d’algues sont tout à fait naturelles et entretenues par les énormes approvisionnements en nutriments contenus dans les dépôts du fond du lac.
Les bénéfices des algues du lac Klamath
Les algues du lac Klamath sont depuis longtemps appréciées pour la large gamme de nutriments qu’elles offrent. Outre les avantages généraux pour la santé, ces microalgues ont été associées à des effets positifs sur l’énergie mentale, l’attention, l’humeur et l’anxiété.
Kristen Brooks, nutritionniste, témoigne : « En tant que nutritionniste qui utilise la Klamath sur elle-même et sur ses patients depuis un certain nombre d’années, j’ai exploré les nombreux avantages pour la santé de cette aliment. Je voudrais attirer l’attention des autres praticiens sur les données cliniques qui existent actuellement sur les composants uniques de la Klamath qui suggèrent qu’elle peut être l’un des aliments les plus puissants pour le cerveau et l’humeur ».
Elle explique en effet sur son blog : « l’AFA est une source précieuse de phényléthylamine (PEA) – une amphétamine naturelle qui est capable de moduler l’humeur. La PEA est aussi connue comme la ‘molécule d’amour’, car elle augmente les endorphines naturelles habituellement produites lorsque nous sommes dans un état amoureux ou pendant l’effort physique. La PEA fonctionne en activant la neurotransmission de la dopamine et d’autres catecholamines dans le cerveau. Contrairement aux amphétamines synthétiques, qui ne sont pas facilement métabolisés et contribuent à la sur-activation du système nerveux au point d’entraîner des dégâts, la PEA est considérée comme un neuro-modulateur naturel, qui peut être utilisé en fonction de nos besoins homéostatiques et est rapidement éliminé quand plus nécessaire. Ceci est la raison pour laquelle la PEA peut être pris en toute sécurité indéfiniment pour la maladie de Parkinson ou les patients atteints d’Alzheimer, qui ont un mauvais métabolisme des neurotransmetteurs, mais aussi une faible production de neurotransmetteurs en raison de la dégénérescence des neurones. »(1)
Une longue histoire
Les Améridiens des tribus des Klamaths, des Modocs et des Yahootskin continuent de vivre aux abords du lac.
Les premières années de cohabitation furent conflictuelles, comme dans le reste de l’Amérique du Nord. Les fréquentes attaques mutuelles conduisirent à un conflit armé en 1846, les Modocs attaquant un convoi militaire, et celui-ci répliquant en attaquant un village et faisant 14 victimes. Mais les Modocs ne purent résister à l’afflux d’Européens qui les relogèrent dans une réserve au nord du lac en 1873.