Les Allemands relâchent des lynx, la France en profite !

Le lynx est ce que l’on appelle un grand prédateur. De par sa taille et son mode de chasse, c’est un félin emblématique de la vie sauvage. Si en Allemagne, on semble avoir compris la valeur de cette espèce pour la biodiversité, à quand sa réintroduction en France ?

Rédigé par Julien Hoffmann, le 7 Nov 2018, à 8 h 00 min
Les Allemands relâchent des lynx, la France en profite !
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La population de lynx français ne se porte pas particulièrement bien si ce n’est dans le Doubs. En Alsace et dans les Vosges, malgré des réintroductions, il semblerait que l’espèce ait à nouveau disparu. Un programme allemand de réintroduction de l’espèce a cependant vu le jour près de la frontière française et permettra peut-être au lynx de recoloniser cette partie de l’hexagone.

Quand les lâchers de Lynx en Allemagne ramène le lynx en France

Le lynx qui ne fréquente plus que certains de nos massifs montagneux était, au XVe siècle encore, présent absolument partout sur le territoire (plaines, moyenne montagne, etc.). Déboisement, chute des effectifs de ses proies et sa chasse l’ont fait disparaître de France au XIXe siècle hormis quelques individus qui ont subsisté jusqu’au tout début du XXe siècle.

lynx Allemagne

Lynx adulte © Peter Fodor

Dans les années 70, alors qu’il n’y avait plus de lynx en France et suite à des réintroductions de lynx du côté suisse, des spécimens ont commencé à repeupler « naturellement » le Jura français. Un peu comme les loups italiens ont repeuplé les Mercantour.

S’en est suivi un programme de réintroduction du côté français, dans les Vosges, mené par l’ONCFS et qui a vu 21 lynx réintroduits. Débuté en 1983 ce programme n’a malheureusement pas porté ses fruits pour l’espèce.

La survie des lynx et la croissance de leur population est actuellement soumise  à trois problématiques différentes :

  • Les collisions automobiles qui sont les premières causes de décès chez les jeunes lynx
  • Le braconnage, qui vient juste après.
  • La fragmentation de leur milieu avec des réseaux routiers infranchissables notamment du fait des barrières qui sont érigées tout du long.

Les allemands ne baissent pas les bras

Si plus aucune démarche de réintroduction n’a été engagée en France depuis lors, nos voisins allemands n’en sont pas moins persuadés de l’intérêt d’un retour de ce magnifique grand prédateur.

C’est dans le cadre de la réserve de Biosphère transfrontalière Vosges du Nord/Pfälzerwald (reconnue par l’UNESCO en 1998) que, porté par l’administration allemande, des lynx originaires des Carpates slovaques sont relâchés depuis le 30 juillet 2016.

Si Kaja, Luna et Lucky ont été les premiers relâchés sur les 20 lynx prévus au total dont certains proviennent également de la Suisse voisine, certains sont déjà arrivés en France, y trouvant un territoire propice à leur installation. Arcos, BellRosaCyrilLabka et Alosa ont ainsi été relâchés en 2017 !

Des lâchers de lynx portés par la Palatinat allemand, soutenus par le parc des Vosges du Nord

Avec une population globale d’environ 500 lynx, l’Europe se doit d’être solidaire sur la question de la préservation et de la stimulation de cette espèce. Le parc alsacien des Vosges du Nord s’est donc totalement associé à la démarche et ce depuis le début, prenant également à son compte tout le volet médiation et pédagogie (ce sont les enfants des deux côtés de la frontière qui ont choisi le nom des animaux relâchés).

Ce projet de réintroduction est mené en toute transparence et financièrement porté, en partie, par l’union européenne à travers un « Life Lynx Pfälzerwald ». Avant même le lancement officiel du projet s’y étaient associés les éleveurs d’ovins et de caprins de Rhénanie-Palatinat ainsi que la Fédération des Chasseurs de Rhénanie-Palatinat. Concernant cette typologie de partenaires du côté français il y a cependant bien moins d’informations.

Espérons que ce programme soit un vrai succès et que, cette fois encore, l’Europe verte soit au rendez-vous des challenges de demain.

Illustration bannière : Famille de lynx en Allemagne – © Bildagentur Zoonar GmbH
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Dommage , les LYNX le Boréal en Vosges aurait du se multiplier ,sans les chasseurs ‘ encore et toujours ‘ or le Lynx boréal ‘ tue surtout des animaux ‘malades ,handicapés ‘ donc un prédateur sélecteur! comme le Loup ailleurs ‘ une chaine ‘brisée !

  2. Bonjour !
    Concernant le programme de réintroduction du Lynx dans les Vosges , il faut rétablir certaines vérités . Je résidais dans département du Haut-Rhin , à proximité de Guebwiller , lorsque les premiers spécimens ont été relachés dans la vallée de Thann par Dominique Herrenschmidt . Un 1° animal avait été abattu par un chasseur à proximité du Grand Ballon quelques mois plus tard .
    La population s’est bien développée , car 20 ans plus tard j’avais un spécimen dans une forêt où je travaillais à côté d’Epinal . Mais ce sont les chasseurs qui ont fait capoter le programme de réintroduction de cet animal , en tirant sur lui en battue , lorsqu’il montait dans un arbre , acculé par la meute de chiens courants . La règle officieuse entre 1990 et 2000 c’était : On tire , on tue et on enterre ! C’était appliqué dans le département 88 . L’état français et les représentants de l’ONC ont fermé les Yeux sur ces faits dans les départements 67 – 68 – 70 – 88 . Je pense que les Faits vont continuer sur les nouveaux animaux relâchés . C’est comme pour les ours dans les Pyrénées , il faut Y croire . Heureusement pour eux , le relief plus escarpé que les Vosges les protègent . Je dispose encore d’articles de presse sur ces opérations effectuées vers 1983-84 , il faudrait un réseau de surveillance qui couvre tout le massif , et des sanctions très fermes . Les chasseurs n’ont jamais accepté le Lynx , car il prélève des chamois et des chevreuils sur le Massif Vosgien .

Moi aussi je donne mon avis