D’origine méditerranéenne, le lapin de Garenne ou lapin commun est présent sur l’ensemble de la France, sauf dans les montagnes au-dessus de 800-1000 m d’altitude et dans les grands massifs forestiers de l’est. Il figure parmi les principales proies de nombreux prédateurs terrestres de notre biodiversité ordinaire comme le renard, le putois, la fouine et la martre.
Connaître l’espèce pour mieux protéger le lapin
Organisé en groupes sociaux, le lapin (Oryctolagus cuniculus) est un animal bien plus exceptionnel qu’il n’y parait ne serait-ce déjà par sa capacité à courir aussi vite que les meilleurs sprinters humains (environ 40 km/h) alors qu’il n’en a pas du tout la taille.
Pouvant vivre jusqu’à quatre ans (contre deux ans pour un lapin en captivité), il se sert de ses oreilles pouvant mesurer jusqu’à neuf centimètres pour écouter son environnement mais aussi pour réguler sa température.
Si les lapins ne font pas partie de la grande famille des rongeurs mais de celle des lagomorphes (comme le lièvre ou leur cousin le pika), cela ne les empêche pas d’avoir des incisives qui poussent à toute vitesse, 2 millimètres par semaine… pour mieux se nourrir.
Le saviez-vous – Quelles différences entre un lapin et un lièvre ?
Le lapin est plus petit que le lièvre : 50 cm pour 1,5 kg environ avec une silhouette ramassée contre 70 cm pour 4 kg et un corps longiligne. Observez aussi leurs longues oreilles : celles du lièvre sont plus grandes (plus de 11 cm) et se terminent par une tache noire triangulaire tout au bout. D’autre part, les yeux du Lapin de Garenne sont entièrement noirs alors que le lièvre a l’iris jaune.
Particularités du lapin : Une espèce qui mange pas que des carottes !
Le lapin sont des herbivores et, comme tous les herbivores, ils ont dû trouver des stratégies pour tirer un maximum d’énergie (protéine, vitamines, etc.) d’une matière première qui n’en a que peu : l’herbe.
Animaux à activité principalement crépusculaire ou nocturne, les lapins grignotent tout au long de leur journée de manière à ingérer un maximum d’herbe bien grasse de préférence, ne dédaignant pas quelques fleurs au passage. Mais cela ne suffisant toujours pas à combler son besoin énergétique, le lapin à décidé un jour qu’il serait bon de recycler certains éléments déjà en partie digérés.
Plutôt que de prendre beaucoup de temps pour digérer, son système digestif fait le tri entre ce qui est définitivement exploité et n’a plus d’intérêt pour lui, et ce qui pourrait encore en avoir. Le lapin a ainsi deux sortes de crottes différentes, une première qui n’a plus aucun intérêt alimentaire pour lui et une deuxième qui peut être redirigée une seconde fois ! Cette activité lui prend tout de même une bonne demie heure par jour…
Statut actuel de l’espèce
L’espèce est classée « en danger » sur la liste rouge de l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature) car ses effectifs globaux diminuent depuis bien des années.
Comme souvent avec les espèces communes, la situation globale n’est pas inquiétante, mais localement et à de nombreux endroits dans le monde les populations de lapin se fragmentent ou disparaissent.
Les menaces qui planent sur le lapin
S’il est difficile d’avoir une estimation juste des populations de lapins en France, plusieurs menaces pèsent sur l’espèce et rendent sa pérennité plus ou moins fragile.
Une espèce chassable
Le lapin peut causer des dégâts aux cultures ce qui l’a amené à devenir un habitué des fusils… du mauvais côté de l’engin.
Considéré encore comme nuisible dans bien des lieux en France, il est régulièrement tiré sans forcément faire l’objet d’une vraie gestion des effectifs ce qui peut et lui a porté préjudice.
Les maladies
Le lapin est sujet à plusieurs maladies qui peuvent se transmettre comme une traînée de poudre de lapin en lapin et causer des taux de mortalité effroyables. On peut ainsi citer la tristement célèbre myxomatose ou encore la maladie hémorragique virale du lapin qui ont fait chuter drastiquement les effectifs de lapins dans certains endroits.
L’exemple de l’Espagne est en cela très intéressant car, le lapin ayant disparu de certaines zones géographiques du fait de la myxomatose, c’est le lynx ibérique qui a disparu aussi car il ne trouvait plus de proies. Un programme de sauvegarde du lynx a ainsi vu le jour qui a commencé par… réintroduire du lapin !
Collisions routières
Comme tous les animaux, le lapin n’est pas équipé pour lutter contre les voitures et est très sensible à leur bruit et à la lumière ce qui peut lui faire prendre des décisions fatales, quand il croise un véhicule.
Les chiffres sur le sujet n’existent tout simplement pas car, contrairement à d’autres mammifères plus imposants, le lapin ne cause habituellement pas de dégâts au véhicule.
Comment aider le lapin ?
Comme pour toute la biodiversité ordinaire, son observation, la transmission aux jeunes publics et le soutien aux associations de protection de la faune sauvage est essentiel.
Il faut aussi, sur le sujet du lapin, prendre un peu les choses à l’envers, comme le suggère l’exemple du lynx ibérique plus haut, et regarder quel est son rôle écologique. La présence de lapins et le fait qu’il « tondent » l’herbe limite les incendies, mais ils servent également de proie à de nombreux mammifères et oiseaux, sans compter que leurs terriers sont régulièrement utilisés par d’autres espèces.
Voila de quoi réfléchir aux différents sujets de biodiversité qui animent localement les débats et voir si le lapin n’y tient pas un rôle auquel personne n’aurait forcément réfléchi.
Enfin, les centres de soins à la faune sauvage reçoivent régulièrement des lapins victimes de collisions ou de maladies, et ils ont toujours besoin d’un petit coup de patte sous quelque forme que ce soit !
Article mis à jour et republié