Tous les ans depuis 2007, l’Association pour le Droit à l’Initiative Économique (ADIE) décerne des prix aux plus belles réussites parmi les centaines de micro-entrepreneurs bénéficiant de ses prêts accompagnés. Dressant ainsi un portrait enthousiasmant de l’énergie entrepreneuriale française, dont on parle pourtant trop peu.
ADIE : ils montrent que c’est possible
Un jury composé de créateurs d’entreprises et de membres des équipes de l’ADIE, d’Azulis Capital et des Banques Populaires récompense chaque année huit entrepreneurs, parmi des dizaines de candidats régionaux. Parmi les huit lauréats nationaux, consoGlobe a choisi ses trois préférés, pour illustrer l’inventivité, l’énergie personnelle et l’impact économique et social positif que peut avoir la rencontre entre ces entrepreneurs et le microcrédit.
Il fallait y penser – service clé en main pour éleveurs de poulets
Pour Matthieu Cogners, proposer des services de soutien à la production agricole dans la Sarthe, région où l’agriculture, et en particulier l’élevage de poulets, est le poumon économique, est apparu comme une évidence lorsqu’il a eu besoin de créer son propre emploi pour sortir du chômage en 2013. Après deux ans d’activité, ce n’est pas un emploi – le sien – qu’il a créé, mais 25, grâce au développement de sa clientèle, qui est passée de quatre clients à une trentaine.
Ses employés étaient pour la plupart des chômeurs et peuvent, grâce à lui, reprendre pied dans le monde du travail. Par ailleurs, les éleveurs, à la recherche de main d’oeuvre qualifiée et soumis à des contrôles tatillons, sont très satisfaits de trouver une entreprise capable de leur fournir un service clé en main – baguage et ramassage des volailles, nettoyage des bâtiments, aide à la récolte et insémination des lapines. Matthieu a même mis en place un service de co-voiturage pour optimiser le déplacement de ses équipes chez les éleveurs !
Matthieu Cogners a obtenu le premier prix dans la catégorie développement économique, qui récompense un micro-entrepreneur dont l’activité a un fort impact en termes de chiffre d’affaires, du nombre de créations d’emplois, de rentabilité et/ou de l’impact économique positif sur son écosystème.
Laurent : de la rue à l’artisanat
Il y a des métiers d’antan qu’on croyait disparus, et qui finalement refont surface de façon tout à fait inattendue. Ancien SDF, Laurent faisait la manche dans le centre-ville de Strasbourg. Jusqu’à ce que, grâce au soutien de l’ADIE et à la solidarité des commerçants du quartier, il lance une petite entreprise de cirage de chaussures à l’ancienne.
Actuellement il cherche à acquérir un vélo-cargo afin que ses clients puissent profiter d’un cirage de chaussures à l’ancienne à l’abri et confortablement installés. C’était l’un des « coups de coeur » de l’ADIE cette année. Pour nous aussi.
L’intégration par l’initiative économique
Arrivé en France en 2001, Gaye est un jeune homme extrêmement investi dans la vie associative d’Aubervilliers. D’abord membre du Conseil Municipal des Jeunes de 16 à 25 ans, il donne actuellement des cours d’électricité trois heures par semaine dans une association de soutien d’Aubervilliers pour des candidats au CAP.
Créateur d’une micro-entreprise de climatisation, il souhaite maintenant embaucher un employé expérimenté pour développer son activité. L’ADIE l’a récompensé dans la catégorie « initiative économique ».
Tous les prix du micro-crédit 2015 de l’ADIE, et les dotations offertes par la société Azulis Capital, son partenaire, montrent un visage étonnamment énergique de la France, sur le terrain. Si vous souffrez des mauvaises économiques ambiantes, consultez-les !
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