La croissance industrielle en Birmanie est si forte que les experts (1) estiment qu’elle pourrait bénéficier à toutes les strates de la société en créant des opportunités d’emploi un peu partout. Mais cela implique que le pays, si riche en ressources naturelles, adopte une stratégie globale de développement de manière à pouvoir concurrencer les autres champions asiatiques. Une manière de sortir de la dictature en douceur ?
L’économie pour faire suite à la dictature
La Birmanie semble avoir décidé d’emprunter le chemin du développement comme voie de sortie progressive de dizaines d’années de dictature. Il faut dire que ce pays a l’avantage d’une position géographique privilégiée proche des économies à croissance rapide de la Chine et de l’Inde. Ces deux voisins sont avides de matières premières et de minerais dont regorge la Birmanie. Sont également visées les grandes capacités hydroélectriques de la Birmanie.
Considérée comme l’un des pays les plus démunis de la planète, la Birmanie est au 132 ème rang sur 177 dans l’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Les Etats-Unis et l’Australie ont récemment levé leurs sanctions économiques sur la Birmanie pour récompenser les efforts d’ouverture de la Junte et offrant ainsi un boulevard aux généraux pour accélérer la croissance du pays. Et oubliant au passage les accusations de pillage des ressources naturelles portées contre la junte depuis des années. Par bonheur pour les Birmans, l’Indonésie et l’Australie ont de leur coté appliqué de nouvelles taxes sur les investissements étrangers se portant sur les activités minières . De quoi rendre la Birmanie encore plus attractive.
Le grand pillage illégal des ressources
Les généraux ne se sont pas gênés pour organiser la vente des richesses de leur pays à leur voisions : le jade vendu aux Chinois, les pierres précieuses (rubis, saphir, …) aux Thaïlandais, le teck à tout le monde, le pétrole aux Indiens, … Les rebelles Kachin dans le nord et le régime se font la guerre pour le contrôle des mines de jade. La rébellion se finance grâce à la déforestation et les exportations de teck vers le Yunnan chinois continuent à une cadence élevée. Entre octobre 2010 et avril 2011, plus de 40.000 tonnes de grumes sont ainsi entrées en Chine, malgré l’opposition officielle de la Chine. (2)
“La face cachée du massacre des musulmans en Birmanie” par Pierre Dortiguier
http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/la-face-cachee-du-massacre-des-36355