La Nature n’est pas fascinante uniquement parce qu’elle est mignonne comme un chat qui vous regarde affectueusement ou un chiot qui remue de la queue pour attirer votre attention. La Nature est incroyable parce qu’elle est plurielle, parce que d’innombrables stratégies de survie y ont été développées. Prenons l’exemple du Coucou gris…
Qui est le Coucou gris ?
Le Coucou gris est un oiseau de bonne taille, à peu près comme celle d’une tourterelle turque par exemple et pesant tout de même un peu plus de 100 grammes. Son vol est assez étonnant pour le reste, car il ressemble à s’y méprendre à celui d’un épervier qui est un rapace, ce que n’est pas du tout le Coucou.
En effet le Coucou se nourrit d’insectes mais pas n’importe lesquels, quoi qu’il puisse s’adapter facilement en cas de besoin. Car oui, le Coucou gris adore les chenilles qui disent haut et fort qu’elles sont mauvaises à consommer comme les tristement célèbres chenilles processionnaires du pin contre lesquelles le Coucou gris devient un auxiliaire de choix !
Avec de 400.000 et 800.000 couples en France, le Coucou ne se porte pas trop mal mais ses effectifs souffrent de la chute des espèces dites « hôtes » dans les nids desquels ils pondent leurs oeufs.
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Comment fonctionne le parasitisme chez le Coucou gris ?
La femelle Coucou gris ne fait pas de nid, pas plus que son mâle d’ailleurs. Une fois fécondée elle va chercher un nid où pondre un oeuf puis recommencer l’opération avec plusieurs nids, des fois jusqu’à neufs nids différents.
Mais cette femelle ne choisit pas n’importe quel nid, elle va pondre dans le nid de l’espèce qui l’a élevé elle ! La démarche n’est pas aisée pour autant car elle doit trouver un nid où des oeufs sont déjà pondus pour qu’il y ait synchronisation de l’éclosion à peu de chose près et pour maximiser les chances de tromper l’espèce hôte.
À ce stade, plus d’angélisme. Une fois le petit éclos il n’aura qu’une seule chose en tête, éjecter tout objet qui se trouverait dans le nid, que ce soit d’autres oeufs ou des jeunes poussins éclos. Et lorsque le tour est joué, le couple de l’espèce hôte n’y voyant que du feu, ils nourriront un oisillon qui deviendra plusieurs fois plus gros qu’eux.
Coucou – Le saviez-vous ?
Les « Coucous » sont aussi des horloges allemandes originaires de la Forêt Noire (juste à l’est de l’Alsace). À l’origine, ces fameuses horloges murales utilisaient le coq, mais reproduire son chant était beaucoup plus compliqué que le simple « coucou » si célèbre de cet oiseau. C’est en 1738 que, pour la première fois, le coq fut alors remplacé par un Coucou !
Les espèces parasitées
L’évolution est ainsi faite que certaines espèces sont parasitées et d’autres non. Celles qui ne le sont pas ne le sont en réalité « plus ». En effet les espèces qui ne voient pas les oeufs pondus dans leur nid d’un bon oeil, ont développé toute une batterie de mécanismes pour se défendre contre le Coucou gris et ce de bien des manières différentes. C’est le cas des Traquets, des Pouillots, des Gobemouches ou encore des Alouettes.
A contrario donc, d’autres espèces ne se sont pas encore armées contre le Coucou gris qui les apprécie donc tout particulièrement, c’est le cas des Bergeronnettes grises, des Rouge-gorges, des Troglodyte mignons, des Rousserolles ou encore de la Pipit farlouse.
Enfin il y a toutes les espèces qui ne conviennent pas au Coucou gris parce que leur mode de fonctionnement n’est pas adéquat comme les espèces cavicoles (qui nidifie dans des cavités trop étroites) comme les Mésanges, les Sitelles ou encore les Grimpereaux des jardins ; ou parce que leur régime alimentaire n’est pas le même (beaucoup d’espèces sont granivores alors que le Coucou gris est insectivore).
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Impact du parasitisme sur les espèces hôtes
Les études sérieuses et complètes manquent, comme souvent d’ailleurs, mais des retours d’expériences à travers toute l’Europe et ce depuis bientôt quarante ans nous ont permis de bien mieux comprendre l’influence du parasitisme du Coucou gris sur les espèces qu’il vise.
Dans certains lieux géographiques le Coucou gris peut parasiter jusqu’à 60 % des nids de l’espèce hôte et pourtant, jamais ce parasitisme n’a eu un impact significatif sur les effectifs de ces espèces. En réalité la qualité du milieu et la présence de nourriture sont bien plus essentielles à la survie de ces espèces parasitées qui nidifient à nouveau après avoir élevé le poussin de Coucou !