Les Landes devraient bientôt retrouver leur vrai « visage ». Victimes de la tempête Klaus qui avait ravagé le Sud-Ouest de la France en 2009, puis envahis par les scolytes, les 220 000 hectares du massif landais devraient être repeuplés d’ici 5 ans.
40 millions de pins d’ici 2017
Les sylviculteurs Landais vont pouvoir se remettre à sourire. Les travaux de nettoyage presque terminés, la plantation de jeunes arbres qui a débuté à la fin de l’année dernière bat son plein. Et quelle ampleur pour ces travaux : l’Office National des Forêts (ONF) a eu pour mission de nettoyer, stocker et vendre 350 000 tonnes de pins au lendemain de la tempête dévastatrice Klaus. Trois ans après la catastrophe, une partie des stocks est toujours là à attendre d’être vendue. Le volume est tel que des sites de stockage par aspersion comme celui de Fargues-sur-Ourbise dans le Lot-et-Garonne doivent faire appel à des entreprises étrangères pour éviter que le bois ne se perde.
Depuis fin 2011, ce sont 40 000 hectares qui ont été reboisés dans les Landes, en Gironde et dans quelques communes du Lot-et-Garonne.
Le reboisement s’effectue à vitesse grand V : un grand pépiniériste comme Planfor qui plante habituellement 9 millions d’arbres sur une saison va mettre les bouchées doubles en 2012-2013 avec 18 millions de pins. Ceci est rendu possible grâce à la nature même du pin dont le cycle est extrêmement rapide. Après avoir été semés entre mai et juillet, les plants qui ont germé (soit 95 % des graines) mettent seulement 4 mois pour atteindre les 10 centimètres règlementaires.
Mais les performances de l’espèce sont aussi dues aux sylviculteurs qui s’emploient depuis des années à l’améliorer génétiquement. « Depuis deux générations d’arbres, soit trente ans environ, nous croisons les individus qui sont les plus beaux. Nous avons ainsi obtenu un gain de 40 % en termes de croissance et de rectitude de l’espèce », explique Eric Dumontet, secrétaire adjoint du Syndicat des sylviculteurs du sud-ouest.
La tempête Klaus en chiffres
- 234 000 ha affectés à plus de 40 %
- 42,5 Mm3 de chablis dont 37 Mm3 de pin maritime, équivalent à 5,4 années de récolte
- 88 % des dégâts en Aquitaine
- 87 % de forêts privées
- 38 000 ha de forêt communale affectés
Source : ONF
Les arbres poussent, l’administration ne suit pas
Si la forêt est gérée de main de maître grâce à la sélection des espèces et à un bon entretien pour qu’elle se développe correctement, c’est bien l’administration qui ralentit la cadence.
« Le calendrier du reboisement est imposé par la cadence et le montant des subventions que l’Etat verse aux propriétaires. Or, il y a d’importants freins administratifs et financiers au déblocage de ces aides », regrette Patrick Sadot, dont l’entreprise dépose et suit les dossiers d’indemnisation pour le compte de clients privés et publics. « Aujourd’hui, en raison du nombre de demandes, il faut attendre deux ans entre le dépôt des dossiers de nettoyage et l’octroi qui autorise à commencer les travaux, puis deux années supplémentaires pour le reboisement. Et dans tous les cas, les paiements ne sont effectués qu’une fois chaque tranche de travaux achevée. »
Si toutefois tous les paiements sont bien effectués ! La région Aquitaine a en effet perçu 10 millions d’euros de moins que ce qui avait été établi par le plan chablis au lendemain de la tempête, soit 80 millions au lieu de 90. Les professionnels s’inquiètent et leurs craintes sont justifiées : après tout, le même scenario s’était déroulé après la tempête de 1999, où les aides publiques avaient déjà baissé par rapport aux engagements pris. Si une telle situation devait arriver, les sylviculteurs n’auraient d’autre choix que de mettre la main à la poche, ce qui ne sera pas concevable pour nombre d’entre eux.
Touchons du bois pour que cela n’arrive pas.
Source : LeMonde.fr
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Les Landes, hélas, depuis plus d’un siècle ont perdu l’écosystème qui fut le sien.
Les conifères sont des destructeurs de sol et, par ailleurs, sont très loin d’avoir l’esthétique des feuillus. Nous avons, aussi, besoin de zones humides que les conifères sapent dangereusement.
Une catastrophe comme celle vécue il y a 12 ans aurait pu amener à reboiser les Landes avec des essences nobles comme le châtaignier dont le rendement est bien plus performent que celui du pin ou à se lancer dans une gigantesque bambouseraie. On aurait ainsi apporté d’oxygène à l’Aquitaine et des valeurs sûres pour l’économie.
Le sol des Landes, très pauvre en nutriments et en humus, paraît il, peut il accueillir d’autres essences ?? Pas sûr, sinon les forestiers, qui ne sont pas idiots, auraient déjà diversifié leurs plantations.
Il faut savoir qu’une grande partie de l’argent public ( issu des impôts sur les Français) a été versé aux ACHETEURS de bois Allemands et Autrichiens, au lieu d’aider les FORESTIERS français.