Le grand cormoran, entre protection et menace : une décision controversée
Un nouvel arrêté publié le 26 février 2025 autorise les chasseurs à abattre les grands cormorans, une espèce protégée

Un nouvel arrêté publié le 26 février 2025 autorise les chasseurs à abattre les grands cormorans, une espèce protégée, afin de protéger certaines espèces de poissons vulnérables. Cette mesure suscite l’indignation des associations environnementales, notamment la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), qui la considère comme une réponse injustifiée.
Espèces protégées : entre le cormoran et les poissons, la priorité est désormais aux poissons
Depuis plusieurs années, à la recherche de nourriture, le grand cormoran, s’est déplacé vers les terres. En raison de son régime alimentaire piscivore, il consomme des poissons d’eau douce comme le brochet et l’anguille européenne, espèces classées vulnérables. Pour répondre à la pression des pisciculteurs et des pêcheurs, qui dénoncent des pertes importantes, le gouvernement a pris la décision de réguler cette population d’oiseaux. Les autorités estiment que la population de grands cormorans est « satisfaisante » et qu’il est nécessaire de protéger les poissons en danger.
Les tirs seront donc permis dans les zones de pisciculture et sur les cours d’eau, ont décidé les ministères de la Transition écologique de l’Agriculture. Des quotas départementaux viennent d’être fixés. Ils correspondent à un maximum de 20 % de la population de cormorans hivernants, mais peuvent être augmentés à 30 % dans certains cas. Les tirs seront autorisés durant la saison de chasse, et les préfets pourront également décider de détruire les nids et les oeufs.
La Ligue de protection des oiseaux vent debout contre l’arrêté « cormoran »
Les effarouchements des cormorans sont également autorisés. Ceux-ci peuvent prendre la forme d’une perturbation sonore ou visuelle, et doivent respecter les mêmes lieux et les mêmes périodes que les opérations de tir. Enfin, des « opérations exceptionnelles de destruction des nids et des oeufs » pourront être décidées par les préfets, si besoin.
Comme on pouvait s’y attendre, cet arrêté n’est pas du goût de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Cette dernière rappelant que le grand cormoran est protégé au niveau européen. Elle fait valoir qu’il n’existe aucune preuve scientifique solide démontrant que cet oiseau touche gravement les populations de poissons. Selon l’association, les véritables causes du déclin des poissons sont plutôt à chercher du côté de la pollution, du changement climatique et de la fragmentation des cours d’eau.
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