C’est une victoire pour les associations écologiques locales : Le Grand Tétras ne pourra plus être chassé dans le massif pyrénéen.
Le Grand Tétras : plus gros oiseau terrestre d’Europe
C’est une décision qui fait beaucoup de bruit dans les Hautes-Pyrénées, mais aussi au-delà : le Conseil d’État vient de décider l’interdiction de la chasse du Grand Tétras des Pyrénées pour cinq années, soit jusqu’en 2027. Celui qui est le plus gros oiseau terrestre d’Europe a d’ores et déjà disparu des massifs du Jura comme des Alpes.
Raison de plus pour veiller à le protéger et éviter son extinction dans les Pyrénées. Facilement reconnaissable avec son faux air de coq noir aux yeux fardés de rouge à la large queue en éventail, il est considéré comme vulnérable sur la liste des espèces menacées.
Une population divisée par cinq
En effet, s’il a été possible de le réintroduire dans les Cévennes et que l’on en trouve également quelques-uns dans les Vosges, sa population a été divisée par cinq depuis les années 1960. Sur les 4.500 oiseaux encore présents dans les massifs de l’Hexagone, environ 4.000 se trouvent en fait dans le massif des Pyrénées. Si les associations écologiques se réjouissent de cette décision du Conseil d’État, les chasseurs, eux, sont bien sûr scandalisés.
Selon eux, les quelques mâles prélevés chaque année constituent tout sauf l’une des principales menaces à la survie de l’espèce. Il est vrai qu’au-delà de la chasse en soi, c’est l’accumulation de différents facteurs qui menace l’espèce des Grand Tétras. A commencer par la modification du climat, les conséquences du réchauffement climatique et donc de son habitat naturel. Entre l’exploitation forestière et le tourisme, ce sont également les bonnes conditions de sa reproduction qui se retrouvent en fait perturbées.
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Un combat de 14 années pour 7 associations
Cette décision aura tout de même été l’aboutissement d’une bataille judiciaire d’une durée inconcevable : c’est depuis 2008 que différentes associations écologistes ont contesté en justice, l’un après l’autre, les différents arrêtés préfectoraux autorisant la chasse du Grand Tétras dans les départements du massif pyrénéen. L’association France Nature Environnement Midi-Pyrénées, avec la FNE des Hautes-Pyrénées, Nature En Occitanie, Nature Comminges, le Comité Ecologique Ariégeois, le Groupe Ornithologique du Roussillon et FNE national auront fini par porter l’affaire devant le Conseil d’État afin que le sujet soit tranché.
Le Conseil d’État a estimé que « la chasse du Grand Tétras n’est pas compatible avec le maintien de l’espèce et qu’il est nécessaire de la suspendre sur l’ensemble du territoire métropolitain de la France pendant une durée suffisante pour permettre la reconstitution de l’espèce dans les différents sites de son aire de distribution ». Les chasseurs estiment pour leur part que cette décision de justice nie les efforts qu’ils ont pu accomplir de leur côté pour protéger cette espèce, dont la population a en effet augmenté ces dernières années. En effet, si les chasseurs contribuent au comptage de ces oiseaux, ils s’attaquent également à certains de leurs prédateurs, tout en dénonçant également les ravages du tourisme et de l’exploitation forestière.
Illustrations : ©Shutterstock.
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C’est ce qui va condamner l’espèce à très court terme!
Ce n’est pas FNE ou la LPO qui effectueront les travaux d’ouverture du milieu nécessaire à cette espèce!
Quid du dérangement provoqué par les ornithologues en quête de « coches », les randonneurs ou les sports d’hiver en général?