Le kéfir, une boisson fermentée pas toujours authentique

Le kéfir connaît un engouement sans précédent en France, mais la majorité des boissons étiquetées comme telles n’utilisent pas les fameux « grains de kéfir ».

Rédigé par Anton Kunin, le 4 Dec 2024, à 12 h 10 min
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Dans son numéro actuellement en kiosques, le magazine Que Choisir s’est penché sur la nouvelle tendance du kéfir, ce lait fermenté originaire du Caucase vendu jusqu’à trois fois plus cher que ses homologues classiques. Si les bénéfices allégués séduisent les consommateurs, l’enquête révèle que bon nombre de produits vendus sous cette appellation ne respectent pas la recette traditionnelle, suggérant une possible fraude commerciale.

Des prix élevés pour un produit souvent dénaturé

Le kéfir traditionnel est élaboré grâce à des grains de kéfir, un assemblage unique de bactéries lactiques, bactéries acétiques et levures. Cette diversité microbienne confère au kéfir ses vertus supposées pour la digestion et l’immunité. Pourtant, l’enquête de Que Choisir montre que nombre de produits en rayon n’ont jamais été en contact avec ces grains. Contactées par Que Choisir, des marques comme Naturalia ou Carrefour Sensation ont admis n’utiliser que des bactéries lactiques, semblables à celles des simples laits fermentés. Même Activia, qui revendique une recette au kéfir, adopte un processus de fermentation raccourci, éloigné des conditions nécessaires à une véritable boisson kéfir.

Le kéfir vendu en magasin atteint des prix exorbitants, parfois jusqu’à 7 euros le litre, contre environ 2 euros pour des laits fermentés comme le leben ou le lait ribot. Pourtant, ni la qualité des ingrédients ni le goût ne justifient cette différence. Lors d’une dégustation à l’aveugle, organisée par Que Choisir, même les produits étiquetés kéfir ont été confondus avec des laits fermentés classiques par les participants, soulignant une standardisation du goût.

Le kéfir : un flou réglementaire préoccupant

L’absence de normes précises sur l’appellation kéfir en France permet aux fabricants d’abuser de ce terme sans crainte de sanctions. Bien que le Codex Alimentarius fixe des critères internationaux, ces derniers sont largement ignorés. Les justifications des industriels – éviter la production d’alcool ou stabiliser le produit – révèlent des choix visant la rentabilité au détriment de l’authenticité.

Si le Code de la consommation interdit de tromper les acheteurs, les ambiguïtés actuelles autour de l’appellation kéfir laissent les consommateurs dans l’ignorance. La Direction générale de la répression des fraudes, contactée par Que Choisir, n’a pour l’instant apporté aucune réponse claire.

Alors, si vous êtes tenté par le kéfir, prenez le temps de lire les étiquettes et méfiez-vous des allégations marketing. Que Choisir rappelle que les prix élevés ne garantissent ni authenticité ni bénéfices réels pour la santé.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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