Le lérot (Eliomys quercinus) a une capacité spéciale : il s’adapte. Haie, grenier ou encore arbre creux (vive les vergers !) ont leur préférence, mais ils savent aussi courir l’aventure dans des boîtes aux lettres abandonnées, des trous dans les murs ou même dans les isolations de sous-toiture. Le lérot vit à nos côtés et d’une certaine manière un peu grâce à nous, alors préservons-le et apprenons en plus sur ce membre de notre biodiversité ordinaire.
Le lérot, rongeur nocturne vraiment craquant
Une petite boule de poils aussi choupinette, ça interroge toujours. Fort de ses 40 à 120 g, ce qui n’est pas grand-chose, le lérot peut tout de même mesurer de 10 à 17 cm.
Omnivore comme nous, le lérot, animal à forte tendance carnivore (et une grosse préférence pour les insectes), est surtout un opportuniste : il sait aussi et surtout tirer profit de notre présence, ce qui lui permet de survivre dans de nombreuses situations… Les croquettes de nos animaux de compagnie sont un rien appétissantes pour lui !
Le domaine vital d’un lérot est de 150 m de diamètre, alors avant de le chasser parce qu’il fait un peu trop de bruit ou que vous en avez peur (sans motif, pour information) réfléchissez bien à ses portes de sortie.
Particularités du lérot
Outre le fait qu’il est mignon – ce qui est une particularité en soit et peut faire la différence entre une espèce que nous humains protégeons et une que nous laissons à son triste sort – le lérot est aussi un de ces animaux qui hibernent.
Une fois son nid sphérique construit à l’aide de mousses et d’herbes, le lérot va le garnir de poils et/ou de plumes pour y passer l’hiver au chaud. En prévision de la saison froide, il fait augmenter sa masse graisseuse jusqu’à 200 g ou plus, puis va se blottir dans son nid et hiberner en attendant la belle saison.
Chute de la température corporelle, endormissement profond, aucune recherche alimentaire ou presque, quelques réveils sporadiques, rythme cardiaque au ralenti et… une grosse prise de risque pour arriver à se réveiller d’un tel état, alors on ne dérange pas !
Une autre de ses particularités réside dans ses déplacements : un lérot ne touche pratiquement jamais terre et se déplace de support en support.
Statut de protection
Le lérot est présent presque partout en France quoiqu’en des proportions différentes, car le milieu n’est pas forcément adapté.
Il est classé « quasi menacé » sur tout le territoire, mais « en danger critique » en Bretagne.
Les menaces qui planent sur le lérot
Les effectifs de lérots sont globalement en forte régression sur les dernières décennies, mais c’est localement que certains effondrements sont spectaculaires. Le problème prépondérant sur le sujet est le manque d’informations fiables sur le pourquoi du comment.
La perte d’habitat
Comme pour tellement d’animaux, la disparition des haies, des arbres champêtres, des cavités en tous genres ou encore des arbres creux sont une plaie pour les lérots. Sans milieux favorables il est inutile de s’imaginer que le lérot puisse survivre ou, plus dur encore, se reproduire.
Les produits chimiques
Qu’ils soient directement faits pour le détruire parce que les lérots peuvent causer des dégâts aux isolations, ou par le biais de leur alimentation quand ils consomment des insectes qui ont eux-mêmes consommé des pesticides, les produits chimiques sont un véritable danger pour tous les lérots.
La pollution lumineuse
Le lérot est un rongeur majoritairement nocturne ce qui laisse à penser que les éclairages nocturnes de plus en plus nombreux ont une influence directe sur lui. Dans certains cas, comme quand il réside dans une haie, cela n’a guère d’incidence, mais dans d’autres, comme quand il est visible de ses prédateurs, cette pollution peut lui causer grand tort.
Comment aider les lérots ?
Le lérot jouit d’un beau capital sympathie grâce à sa petite frimousse ce qui ne veut pas dire que tout le monde le connait aussi bien que vous qui venez de lire cet article. Mieux connaître la biodiversité qui nous environne est une des clefs de sa protection alors n’hésitez pas à transmettre votre savoir sur le lérot dès que vous en avez la possibilité.
Le risque de destruction, à savoir de voir son nid détruit pour qu’il cesse de « squatter » des quartiers humains, est particulièrement fort et peut concerner tout un chacun. Ne les détruisez et ne les déplacez pas, à moins qu’ils fassent porter un risque à l’habitation (il peut arriver que ces chenapans se logent dans des boîtiers électriques…). Dans ce cas, on peut l’attraper dans un piège à lérot et le relâcher dans la nature, loin de toute habitation.
Enfin, il existe bon nombre d’associations locales et nationales qui travaillent sur les mammifères et qui peuvent avoir intérêt à ce que vous leur signaliez la présence de ces petites bêtes, alors n’hésitez pas à faire savoir qu’ils sont présents par chez vous.