Le ‘melon charentais’ va-t-il disparaître des étals ?

Les producteurs de melons français veulent que soit changé le nom de la variété « melon charentais » qui ne vient pas forcément de Charente, bien au contraire.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 29 Aug 2022, à 10 h 45 min
Le ‘melon charentais’ va-t-il disparaître des étals ?
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Star des repas d’été, le melon est au centre de discussions dans les plus hautes-sphères : appelé « charentais », il n’est pas produit forcément en Charente. Le consommateur peut donc être facilement floué et acheter du « melon charentais » cultivé ailleurs, comme au Maroc ou en Italie. Une situation qui nécessite une concertation de plusieurs dizaines de pays et qui est aux mains de personne d’autre que l’ONU.

Un « melon charentais » qui n’est pas de Charente, c’est normal…

C’est étonnant, mais ce n’est pas rare, au contraire : le « melon charentais » qui n’est pas produit en Charente est monnaie courant dans les supermarchés et les marchés. Et pour cause : « melon charentais » n’est pas un terme protégé qui garantit la provenance du produit. Il s’agit, tout simplement, du nom de la variété. C’est l’équivalent, pour le melon, de « Golden » pour les pommes, par exemple.

La confusion vient du fait que cette variété de melon a le nom d’une région française, raison pour laquelle l’Association interprofessionnelle melon (AIM) a décidé de proposer un changement. Comme elle l’explique au journal Charente-Libre, sa présidente, Myriam Martineau, estime que le nom de cette variété crée la confusion chez les consommateurs qui peuvent penser acheter un produit français alors qu’il provient d’un autre pays.

Il n’y a pas fraude, la dénomination étant celle de la variété, mais la confusion est réelle et peut porter à préjudice.

Melons charentais poussant en serre  © gabriel12

En savoir plus – Le vrai faux melon des Charentes

Une décision de l’ONU nécessaire pour changer de nom

Résoudre le problème peut paraître simple : il suffit de changer le nom de la variété pour l’appeler, par exemple, « melon commun » ou encore « melon orange »… sauf que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Le changement de nom d’une variété nécessite un accord de plusieurs pays, en particulier les pays producteurs, et c’est à l’Organisation des Nations Unies (ONU) que tout se joue. C’est en effet le « Groupe de travail des normes de qualité des produits agricoles » qui est en charge de ces dossiers.

L’AIM a finalisé le dossier et sa demande. Désormais, il faudra réussir à expliquer les raisons à quelque 80 pays pour qu’ils se mettent d’accord et qu’ils acceptent de changer le nom du melon charentais qui pourrait, de fait, bientôt disparaître.

Le Saviez-Vous ?
La France n’est que le 3e pays producteur de melon charentais d’Europe, 18e au niveau mondial
, et sur les 267.000 tonnes produites dans l’Hexagone en 2020, seulement une partie venait effectivement de Charente.

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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