Star des repas d’été, le melon est au centre de discussions dans les plus hautes-sphères : appelé « charentais », il n’est pas produit forcément en Charente. Le consommateur peut donc être facilement floué et acheter du « melon charentais » cultivé ailleurs, comme au Maroc ou en Italie. Une situation qui nécessite une concertation de plusieurs dizaines de pays et qui est aux mains de personne d’autre que l’ONU.
Un « melon charentais » qui n’est pas de Charente, c’est normal…
C’est étonnant, mais ce n’est pas rare, au contraire : le « melon charentais » qui n’est pas produit en Charente est monnaie courant dans les supermarchés et les marchés. Et pour cause : « melon charentais » n’est pas un terme protégé qui garantit la provenance du produit. Il s’agit, tout simplement, du nom de la variété. C’est l’équivalent, pour le melon, de « Golden » pour les pommes, par exemple.
La confusion vient du fait que cette variété de melon a le nom d’une région française, raison pour laquelle l’Association interprofessionnelle melon (AIM) a décidé de proposer un changement. Comme elle l’explique au journal Charente-Libre, sa présidente, Myriam Martineau, estime que le nom de cette variété crée la confusion chez les consommateurs qui peuvent penser acheter un produit français alors qu’il provient d’un autre pays.
Il n’y a pas fraude, la dénomination étant celle de la variété, mais la confusion est réelle et peut porter à préjudice.
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Une décision de l’ONU nécessaire pour changer de nom
Résoudre le problème peut paraître simple : il suffit de changer le nom de la variété pour l’appeler, par exemple, « melon commun » ou encore « melon orange »… sauf que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Le changement de nom d’une variété nécessite un accord de plusieurs pays, en particulier les pays producteurs, et c’est à l’Organisation des Nations Unies (ONU) que tout se joue. C’est en effet le « Groupe de travail des normes de qualité des produits agricoles » qui est en charge de ces dossiers.
L’AIM a finalisé le dossier et sa demande. Désormais, il faudra réussir à expliquer les raisons à quelque 80 pays pour qu’ils se mettent d’accord et qu’ils acceptent de changer le nom du melon charentais qui pourrait, de fait, bientôt disparaître.
Le Saviez-Vous ?
La France n’est que le 3e pays producteur de melon charentais d’Europe, 18e au niveau mondial, et sur les 267.000 tonnes produites dans l’Hexagone en 2020, seulement une partie venait effectivement de Charente.
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