Son nom savant est le Macroglossum stellarum. Mais on l’appelle plus communément moro-sphinx, voire sphinx colibri, car son allure n’est pas sans rappeler le célèbre oiseau.
Le moro-sphinx butine en volant sur place
Rien de plus facile que de le repérer dans votre jardin, entre ses mensurations massives (tout de même 4 à 5 cm d’envergure) et sa longue trompe qui lui sert à butiner en volant sur place, tel un colibri, justement. Une trompe à laquelle il doit son nom latin de Macroglossum, qui signifie « longue langue » en grec.
Mais ce moro-sphinx est véritablement un papillon hors du commun. En effet, il est à la fois migrateur, sédentaire, et un champion de vitesse. Sédentaire, d’abord, car quand il trouve un coin qui lui plaît, il n’hésite pas y s’installer. Pourtant, ce papillon migrateur vient à l’origine des zones chaudes d’Asie et d’Afrique du Nord.
Des pointes à 50 km/h
Pour autant, ce ne sont clairement pas les longues distances qui vont lui faire, et les 3000 km séparant les continents : quand une mouche vole à seulement 8 km/h, ce navigateur de haut vol peut maintenir une vitesse de croisière aux alentours des 40 km/h, et même voler jusqu’à 50 km/h !
Rejoindre l’Europe pendant les périodes chaudes ? Rien de plus simple pour lui, qui prend ses quartiers d’été dans toute la France, du nord au sud. Gourmand du fait de la consommation d’énergie engendrée par ses battements d’ailes rapides (75 battements d’ailes à la seconde !), il butine lavande, valériane et sauge, et aime à pondre ses 200 oeufs annuels sur les fleurs des gaillets.
Deux vagues de moro-sphinx par an
Évidemment, serial butineur oblige, ce moro-sphinx contribue largement à la pollinisation des plantes, du matin au soir. Et si sa plante de prédilection, le gaillet, est a priori courante, le fait qu’elle soit bien souvent juste considérée comme une mauvaise herbe pourrait bien nuire à sa reproduction.
De mars à juillet, ce sphinx colibri migrateur vient rejoindre ses congénères étant restés à hiberner en France, réchauffement climatique oblige. Mais vous devriez pouvoir en croiser une deuxième vague dans votre jardin en septembre-octobre !
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