Il y a 3 ans, l’Europe se voulait en pointe du combat pour le développement des énergies propres. Aujourd’hui, et avec des déficits budgétaires de plus en plus contraignants, la plupart des pays européens enclenchent la marche arrière……
La crise budgétaire avant la crise écologique
Il y a maintenant 4 ans, les pays européens semblaient avoir pris conscience des défis environnementaux qui s’annonçaient dans un avenir de plus en plus proche.
Mais la crise économique dans laquelle se voient plongés nombre de pays européens vient contrecarrer toutes ces belles promesses.
C’est tout d’abord l’Espagne qui vient de réduire drastiquement son financement envers la filière photovoltaïque. En février, la Grande-Bretagne a également voulu réduire ses investissements dans le secteur.
Mais c’est aussi la France qui vient faire machine arrière.
Tout d’abord, le rapport Charpin-Trink rendu en février devrait aboutir à une réforme du financement de la filière photovoltaïque.
Et c’est François Fillon qui a semblé de la même façon vouloir mettre le holà au développement du photovoltaïque en annonçant un encadrement sévère des subventions.
Les subventions allouées au photovoltaïque se verraient ainsi limitées à 2 milliards d’euros par an.
Cela devrait produire, au final, une baisse de 20 % du tarif de rachat de l’électricité solaire produite par les panneaux photovoltaïques.
Il faut dire que le rachat de l’électricité produite par la filière photovoltaïque par EDF conduit également à une augmentation générale de la facture d’électricité. Seulement il est difficile de savoir si l’augmentation de la facture moyenne n’est due qu’au développement de l’énergie solaire ou éolienne.
L’éolien après le photovoltaïque ?
2007 semble loin. D’autant que la filière des énergies renouvelables s’avérait prometteuse en terme de création d’emplois.
Seulement, le bilan s’avère mitigé puisque selon l’Observatoire de l’investissement, la France aurait créé 4383 emplois en 2010 dans l’énergie verte contre 7240 en 2009.
Aujourd’hui, beaucoup de panneaux photovoltaïques sont importés de Chine alors que la production de panneaux en France se voit en partie délocalisée dans les pays d’Europe de l’est.
Même l’Allemagne, pays pionnier en terme d’énergie renouvelable semble vouloir faire machine arrière devant l’augmentation de la facture.
Il semble d’ailleurs que le photovoltaïque ne soit pas la seule énergie renouvelable sur la sellette puisque la filière éolienne pourrait se voir bientôt beaucoup plus strictement encadrée.
Néanmoins, ces mesures pourraient aller un peu vite en besogne, puisque la performance des panneaux photovoltaïque va en s’améliorant.
Si la production est pour l’heure médiocre, dans les prochaines années, il se pourrait que les panneaux photovoltaïques soient beaucoup plus rentables. Le coût du kilowattheure a ainsi baissé en moyenne de 7 % par an en moyenne depuis 1980 et même de moins 20 % en 2009.
Si cette réduction de coût se poursuit, la production d’énergie solaire pourrait rapidement devenir aussi peu coûteuse à produire que l’énergie hydroélectrique, par exemple.
L’Europe avait promis de consommer au moins 20 % d’énergie renouvelable en 2020. Alors, promesse tenue ?
*
Egalement sur Consoglobe :