La « dictée par la pensée » est l’un des nombreux projets sur lesquels travaille Facebook. Annoncé le 19 avril 2017 lors de la conférence Facebook F8, ce nouveau système devrait permettre de taper sur son téléphone directement avec la pensée. Si pour de nombreux utilisateurs cette idée paraît tout simplement irréalisable, une équipe de plus de 60 scientifiques travaille pourtant sur ce projet innovant mais qui devra faire face à des difficultés majeures.
Un système télépathique qui permettrait de dicter 100 mots par minute
Cette annonce n’est pas passée inaperçue le 19 avril lors de la conférence Facebook F8. En effet, Regina Dugan, de Building 8, la division de Facebook qui travaille sur des « moonshots », a dévoilé un projet ambitieux permettant de nous faire communiquer par la pensée. Le but est de pouvoir commander son téléphone mobile par télépathie. Un projet fou actuellement développé par plusieurs dizaines de scientifiques et ingénieurs depuis quelques mois. « Et si vous pouviez taper directement depuis notre cerveau ? Ça a l’air impossible, mais c’est plus proche que ce que vous pouvez imaginer », a affirmé Regina Dugan, lors de la conférence annuelle de Facebook.
La responsable du laboratoire expérimental Building 8 estime que d’ici deux ans, cette fonctionnalité sera opérationnelle. Pour parvenir à concrétiser cette idée futuriste, son équipe a l’intention de combiner trois technologies : l’imagerie cérébrale, les prothèses neurologiques qui permettraient « d’entendre avec la peau » via des capteurs qui restent encore à concevoir, et l’intelligence artificielle. L’objectif du réseau social est de permettre de dicter des textes à raison de 100 mots par minute via un système télépathique, soit cinq fois moins de temps nécessaire que pour écrire un message sur un écran tactile de smartphone.
La « dictée par la pensée » : une avancée qui pose des problèmes
La mise en place d’un tel projet pose plusieurs problèmes majeurs. En effet, décoder un langage directement depuis le cerveau n’est pas si simple, les dispositifs fonctionnels existants opérant de manière très différente. Ils « ne décodent pas réellement les mots : on fait des propositions à l’écran, et on observe la réaction du cerveau », explique Jérémie Mattout, chercheur en neurosciences à l’Inserm et spécialiste des interfaces cerveau-machine, au journal Le Monde.
Une autre difficulté provient cette fois du dispositif lui-même. Facebook envisage de développer un capteur « non intrusif » pour que cet outil puisse être utilisé facilement par tous. Cependant, les capteurs externes sont généralement très imprécis et ne permettent pas de retranscrire efficacement l’activité cérébrale. Une telle avancée si elle se concrétise, pourra faciliter la vie du grand public mais pas seulement. Cet outil pourrait servir à des milliers de personnes handicapées. Dans un message, Mark Zuckerberg évoque la conception d’une « prothèse de langage pour les personnes souffrant de troubles de la communication, ou un nouveau moyen de donner des instructions dans la réalité augmentée ».