De belle taille, côtelée à souhait, d’une belle couleur écarlate… la tomate coeur de boeuf a tout pour séduire. Elle semble promettre une chair juteuse, sucrée, charnue. A la regarder, on se projette au soleil, sous la tonnelle, avec le chant des cigales. Mais on déchante dès la première bouchée : elle n’a aucune saveur. Comme ses consoeurs parfaitement calibrées, elle n’a d’attractif que la couleur, mais n’apporte décidément pas la promesse escomptée.
Le scandale qui ne fait pas rougir de honte ses producteurs
Lancée sur le marché dans la mouvance des légumes anciens qui a le vent en poupe, la « tomate coeur de boeuf » avait pour vocation de répondre à la demande insatiable du consommateur en matière de nouveauté. Après le succès de la tomate grappe, à l’odeur caractéristique, puis celui de la tomate cerise, la mignonne mini des apéros entre copains, voici depuis quelques années sur les étals la grosse tomate sensée rappeler le goût du terroir. Vincent Lestani, directeur d’un groupement de producteur bio du Sud-Ouest, « a commencé à en expédier à Paris dans les années 2000 ».
On ressort donc les légumes des grands-mères pour en faire des best-sellers, ou comment faire du neuf avec du vieux… Mais en réalité, le pauvre consommateur se fait souvent berner : dans la grande majorité des cas, la tomate qu’il met dans son panier, et qu’il paye souvent plus cher, gage d’une qualité présumée, n’a de coeur de boeuf que le nom.
C’est en réalité un hybride issu de nombreux croisements entre des variétés industrielles à forte productivité et la véritable coeur de boeuf, dont l’authenticité finit par passer totalement inaperçue au fur et à mesure de ces multiples manipulations.
Raison de cette confusion entretenue ? La tomate coeur de boeuf ne bénéficie pas d’une fiche d’identité déposée au GEVES (Groupement d’études et de contrôle des variétés), chargé de l’état civil des végétaux en France. La dénomination reste donc vague et aisément spoliée, au fil des croisements.
Comment reconnaître la véritable tomate coeur de boeuf
La véritable tomate coeur de boeuf nous vient en réalité d’Italie. Son nom, Cuore di Bue, évoque sa forme en coeur caractéristique. Elle est lourde, dépasse facilement les 200 g, est légèrement côtelée et infiniment savoureuse et croquante. Sa traduction française autorise d’autant plus aisément les abus de language.
Rien à voir en effet avec les ersatz à la peau brillante vendus sans scrupule dans les grandes surfaces, et dont la base est nettement plus large que le sommet, contrairement à l’originale. Jugez plutôt, voici la vraie coeur de boeuf.
Où trouver la véritable tomate coeur de boeuf
Il n’est pas évident de dénicher de vraies coeur de boeuf, mais il est conseillé d’acheter vos tomates au marché, et il est toujours possible d’en cultiver soi-même ! Les pépiniéristes proposent des pieds à planter en terrain ensoleillé, léger et bien drainé. Il faudra veiller à tuteurer rapidement les tomates et couper les tiges secondaires qui se développent à la naissance des feuilles pour ne conserver que la tige principale.
Ainsi, vous récolterez de délicieux fruits que vous pourrez consommer en salade, à la croque-au-sel, en garniture chaude ou, pourquoi pas, en jus ! Et vous pourrez être sûrs de ne pas être trompé en tant que consommateur…
Je suis stupéfait par cette arnaque.
La « coeur de boeuf » est en effet tout le contraire de ce qu’on nous vend :
– Elle est large au sommet, pointue à la base comme un coeur. Celle des Grandes Surfaces est au contraire pointue au sommet et large à la base.
– Elle est lisse. Celle des G.S. est au contraire fortement côtelée.
– L’intérieur est plein. Celle des G.S. comporte au contraire beaucoup de vides.
– Elle est très goûteuse. Celle des G.S. est au contraire insipide.
Celle des G.S. s’appelle en réalité « Arawak F.1 », tomate hybride créée par le semencier suisse Syngenta.
Il y a donc, comme dans la justice ordinaire :
1. Usurpation du nom « coeur de boeuf » (usurpation d’identité).
2. Tromperie frauduleuse sur le produit.
C’est comme si un fournisseur de boissons livrait aux G.S. des bouteilles de cidre étiquetées « Champagne Mumm ».
Les maraîchers qui cultivent et vendent cette tomate sont des escrocs ou des fraudeurs; les fournisseurs des G.S. sont des complices; les G.S. sont elles aussi des complices, conscientes ou inconscientes.
Que font les Ministères de l’Agriculture, du Commerce et de la Consommation, alors que cette arnaque est très connue (cf. Internet, plusieurs émissions TV sur ce que nous mangeons, et même JT de France 2 ce mardi 28 juillet à 13h), connue de bien des clients et de tous les jardiniers ?
Moi, j’en ai trouvé des excellentes, Bio, de Provence et en direct de producteurs chez http://www.coursesetsaveurs.com/
On se régale, c’est juste du bonheur…
Ils ont aussi d’autres variétés anciennes des noires, des andines, … c’est sympa d’en découvrir d’autres !
denonce a la tv, usurpateur de nom, mafia industriel
on ferait tout pour nous vendre de la merde et payer du caviar
merci aux industriels et aux politiques achetes
donc même blem qu’avec les couteaux laguiole!
En lisant cet article, je me rends compte que je suis moi aussi tombée par 2 fois dans le piège de ces fausses cœur de bœuf en supermarché, mais on ne m’y reprendra plus !! Elles ont encore moins de goût que les tomates habituelles, et ne sont vraiment pas bonnes. De la poudre aux yeux, comme on dit !
Vive le marché et les petits producteurs honnêtes…
Il y a quelques années, on trouvait la vraie cœur de bœuf dans les supermarchés mais le prix était plus cher qu’actuellement. Et puis, comme cette variété était très appréciée, ils ont commencé à vendre ces tomates striées qui n’ont plus rien à voir à un prix plus attractif sous le même nom. Difficile en fait de les confondre, la forme n’est pas la même, à l’intérieur elles sont vides d’où leur légèreté, la texture est plus farineuse et elles n’ont plus aucun parfum. Voilà ce qui arrive quand on veut tirer les prix, ce n’est plus du tout le même produit. Elles restent quand même un peu plus chères que d’autres variétés mais moins que la vraie cœur de bœuf.
Ceci dit, j’espère quand même que le consommateur s’est rendu compte de la supercherie…
@cracotte : exact ! Il y a 2 ou 3 ans, j’étais ravi d’acheter une assez bonne coeur de boeuf en supermarché. Bien sûr pas aussi bonne que celle du jardin, mais pas mal quand même. Maintenant c’est devenu une tomate bas de gamme, vendue chère avec son look faussement vintage…