Le soja va-t-il être exclu des cantines scolaires ?
L’Anses attire l’attention sur le danger des isoflavones, des substances d’origine végétale véritables oestrogènes naturels, présents dans le soja.

L’Anses recommande de bannir le soja des cantines scolaires. En cause : les produits à base de soja contiennent des perturbateurs endocriniens en quantité préoccupante, pouvant affecter le système reproducteur.
Bannir le soja des cantines scolaires
C’est une alerte qui crée une véritable onde de choc, alors que les produits au soja sont largement présents au sein des menus des cantines scolaires, notamment depuis la mise en place de menus végétariens et d’alternatives aux produits laitiers. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) vient tout juste de recommander de bannir le soja des cantines scolaires.
Le point central de cet avis : les isoflavones, des substances d’origine végétale appartenant à la famille des phytoestrogènes. Du fait de leur structure moléculaire présentant d’importantes similitudes avec les hormones sexuelles féminines, ils interagissent avec notre organisme. C’est pourquoi, s’ils sont consommés en trop grande quantité, ces isoflavones peuvent finir par perturber l’ensemble de notre système endocrinien. De quoi nuire aux fonctions reproductives comme à la bonne santé cardiovasculaire.
Nous recommandons de ne pas servir d’aliments contenant beaucoup d’isoflavones en restauration collective. En effet, ces molécules naturellement présentes dans certains végétaux, en particulier le soja, peuvent avoir des effets nocifs sur la santé.
— Anses (@Anses_fr) March 24, 2025
Réduire la teneur en isoflavones
L’Anses a décidé de définir un seuil de sécurité précis, appelé « valeur toxicologique de référence » (VTR), seuil au-delà duquel la consommation de soja peut poser problème. Elle a établi deux seuils clairs : 20 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour (µg/kg pc/j) pour la population en général. Mais seulement 10 µg/kg pc/j pour les femmes enceintes, celles en âge de procréer et enfants avant la puberté. À titre de comparaison, pour un enfant, la limite quotidienne ne sera alors que de 0,3 mg, soit l’équivalent d’une cuillère à café. L’Agence conseille de « diversifier les aliments d’origine végétale, sachant que les légumes secs autres que le soja sont nettement moins riches en isoflavones. »
« Des actions sont également possibles pour réduire les teneurs en isoflavones des produits à base de soja. » Actuellement, une grande variabilité de ces teneurs est observée entre les aliments à base de soja. Il y a ainsi cent fois plus d’isoflavones dans les biscuits apéritifs à base de soja que dans la sauce soja… L’Anses recommande également aux industriels et producteurs de « mettre en oeuvre des techniques agronomiques et des procédés de fabrication permettant de produire des aliments en maîtrisant les teneurs en isoflavones. »
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