Le Tour du Made in France de la Camif casse les codes de l’entreprise

Le Tour du Made in France de la Camif, édition 2016, s’achève. Au programme : visite d’usines et ateliers créatifs pour imaginer le mobilier de demain. Une démarche de transparence qui veut promouvoir le design, le Made-in-France et un nouveau mode d’entrepreneuriat, respectueux des usagers, des matériaux et de l’environnement.

Rédigé par Benjamin Delille, le 22 Jun 2016, à 16 h 07 min
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Jeudi 16 juin dernier, à quelques centaines de mètres de la frontière belge, les usines de Mousse du Nord accueillaient les clients et collaborateurs de la Camif, réunis ici à l’initiative de cette dernière pour leur présenter d’où viennent ses produits. Perdue au milieu des briques à l’ombre des célèbres beffrois, l’entreprise Mousse du Nord produit des canapés presque 100 % Made in France.

Choisir des fabricants qui ne produisent qu’en France, c’est le parti pris de la Camif depuis son rachat en 2009, par le groupe Matelsom et son entrepreneur ambitieux, Emery Jacquillat. Et aussi ce que souhaitait montrer cette onzième étape du tour annuel de la fierté nationale en matière de design, avant l’étape finale, à Paris le 22 juin. Un marathon annuel qui a vu le jour en 2014.

« C’est un des informaticiens de la Camif, un cycliste convaincu, qui a lancé l’idée en plein Tour de France, sur le réseau social de l’entreprise. Ensuite, Anne Breuillé, la directrice RSE, m’a proposé un projet plus précis. On a tout de suite été emballé », explique Emery Jacquillat, le sourire aux lèvres.

Le principe est simple, la Camif propose à ses fabricants d’ouvrir leurs usines aux clients pour éveiller les consciences des consommateurs : une démarche de transparence, qui vise à créer un lien fort avec les clients, comme avec les employés de la Camif participant au tour. L’occasion d’expliquer le fonctionnement des usines et l’origine des matériaux qu’elles utilisent, mais aussi de défendre le principe fondateur de la nouvelle Camif : le Made in France.

Mousse du Nord, ou comment rendre le design mobilier Made in France durable possible

C’est à Halluin, à la pointe nord de la métropole lilloise, que René-Jacques Dufour, le PDG de Mousse du Nord, engage la visite en compagnie de son directeur commercial, Éric Delpierre. Cette première usine, où sont découpées et assemblées les mousses et les tissus, est à quelques centaines de mètres seulement de la seconde, sise à Neuville-en-Ferrain, où sont produits les canapés. « Nous achetons 85 % de nos composants dans un rayon de 100 km », s’enorgueillit le nordiste.

Le choix du Made in France, il l’a fait il y a 17 ans, au moment de la création de Mousse du Nord. Depuis, il a décidé d’aller plus loin. En liquidation judiciaire il y a seulement deux ans, l’entreprise a réussi le pari de repartir en affirmant un peu plus ses convictions. Comment ? En réduisant au maximum les déchets et en recyclant toutes les pertes. Le bois est utilisé pour chauffer l’usine pendant l’hiver, la mousse des canapés se retrouve dans les coussins, etc.

Les locaux de Mousse de France ©Anne-Laure Maison

La mousse reste cependant le point noir de l’empreinte écologique du secteur. Créés par réaction chimique, ses composants sont issus du pétrole. Mais s’il pouvait changer les choses, René-Jacques Dufour le ferait : « Le problème de la mousse, c’est que l’on n’a pas encore trouvé d’alternative qui respecte l’environnement. Mais je reste optimiste, il existe de nombreux programmes de recherche. D’autant qu’avec la hausse des prix du pétrole, la mousse est de moins en moins rentable, donc on finira par trouver une solution. »

Ce comportement vaut à l’entreprise d’être labellisée NF dans deux domaines : celui de l’ameublement, comme huit autres entreprises françaises, mais aussi celui de l’environnement, et dans cette catégorie, Mousse du Nord est la seule. Concrètement, les dépenses liées au recyclage et aux exigences des labels coûtent environ 20.000 euros par mois, mais c’est sans compter les économies d’énergie et l’assurance d’une qualité meilleure.

Créer de nouveaux produits en collaborant les clients

Après la visite, l’étape se poursuit par des ateliers créatifs. Installés au coeur de l’usine, clients, collaborateurs et fabricants se réunissent pour penser le canapé de demain. Pour Anne Breuillé, « c’est une manière de casser la relation vendeur-acheteur ».

Les participants ont été divisés en trois groupes afin de réfléchir ensemble à l’avenir du canapé. Certains ont planché sur le recyclage, d’autres sur la stratégie web de l’entreprise, et les derniers sur le canapé idéal à l’horizon 2020.

Ce genre d’ateliers avait déjà fait ses preuves pour la Camif. En 2014, dans une usine de Saint-Loup, l’un des groupes a donné l’idée d’un bureau connecté, un bureau qui est aujourd’hui, le plus vendu sur le site de la Camif.

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Passionné de voyages, Benjamin est devenu particulièrement sensible aux questions environnementales au fil de ses découvertes à l'étranger. Etudiant à...

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