Le Tour, un événement aux retombées incalculables
Chaque changement de programme, comme une étape annulée, ou un col fermé par les caprices de la météo engendre des réactions de la caravane, des spectateurs, des agents de sécurité… Les émissions engendrées par la réorganisation des déplacements peuvent alors dépasser en un jour celles enregistrées sur toute la durée de la manifestation : le bilan carbone de chaque spectateur ou participant est donc imprévisible et il est difficile, voire impossible de mesurer avec exactitude l’impact environnemental du Tour.
Cela n’empêche pas de tenter de minimiser le coût écologique, notamment en essayant de contrôler les transports. Quelques – maigres – initiatives ont été prises.
Les initiatives pour réduire l’impact écologique du Tour de France
Le monde entier suit le tour et pour beaucoup de téléspectateurs, c’est l’occasion de pouvoir s’émerveiller sur la beauté et la diversité des terroirs français. Le Tour joue donc un rôle d’ambassadeur du patrimoine naturel et culturel de la France.
Les organisateurs du Tour de France l’ont bien compris et tentent de mettre en oeuvre des politiques durables en faveur de l’environnement.
Le tour et la biodiversité des terroirs français
Pour la septième année, le Tour, France Télévisions et le Muséum d’Histoire naturelle proposent de mettre en avant les espaces naturels traversés par les coureurs cyclistes. Étape par étape, on fait un « Tour de France de la Biodiversité » au fil des sites Natura 2000, des parcs naturels régionaux et nationaux, et des réserves naturelles sur la route du Tour.
Objectif : faire découvrir les richesses du patrimoine naturel français afin de mieux le préserver. Une initiative qui se greffe sur le Tour plutôt que d’en faire vraiment partie.
Cette année, les cyclistes et leur public vont pénétrer dans 88 zones Natura 2000 (parcs nationaux, parcs naturels, régionaux…)
Parallèlement, dans les phases préparatoires du Tour, ASO entre en contact avec les collectivités locales et les associations en charge de l’environnement, afin d’identifier les zones sensibles sur le parcours et prévoir ensemble des opérations de préservation des écosystèmes ou espèces fragiles pouvant être affecté par le passage : signalisation informative et préventive, déploiement de bénévoles, création de zones tampons…
Ces actions ponctuelles portent essentiellement sur le survol d’espaces ornithologiques par les hélicoptères, les risques de piétinement d’habitats fragiles par le public et les nuisances (bruit et distribution sauvage) dues à la caravane.
Le tour et les transports
Les équipes, les commissaires du jury, les membres de l’organisation, les services logistiques, médicaux, de sécurité et de presse, utilisent au total sur la durée du Tour : huit hélicoptères, sept ambulances, 80 motos et plus de 500 voitures, camions et véhicules techniques. Trois avions sont également réservés pour le transfert à Paris du 24 juillet.
Un poids énorme dont la prise de conscience s’est amorcée tardivement au sein des organisateurs du Tour.
Reste que le nombre de véhicules est très élevé et que les déplacements sont tels qu’il était techniquement difficile de se tourner vers des alternatives plus écologiques. La plupart des véhicules Skoda rouges de l’organisation sont à moteur diesel. Toutefois, ASO annonce accélérer le mouvement, avec des véhicules hybrides dès 2020 et tout électriques en 2021.
Des initiatives mises au tri
L’association Les Connexions, dans le cadre des l’opérations « Tri-Tour » depuis 2011, et « Chaque canette compte » depuis 2013, se charge de développer une politique d’accompagnement des déchets sur le Tour. Ce réseau de bénévoles oeuvre à « faire de la collecte sélective des déchets un outil efficace pour la propreté des sites, et une arme de sensibilisation massive » sur les grands événements sportifs et culturels, en suivant les principes de l’économie sociale et solidaire.
Des ambassadeurs bénévoles mènent des actions de sensibilisation pour inciter les spectateurs du Tour à trier et jeter leurs déchets : deux coordinateurs aux départs et arrivées pour installer des centaines de « boxes multi-flux » (containers de tri de canettes, bouteilles plastiques et emballages cartons et plastiques) aux points stratégiques, pousse-pousse poubelle aux arrivées et, nouveauté cette année, un « véhicule environnement » en ouverture de la caravane. Avant le début du spectacle, une animatrice annonce par haut-parleurs les consignes de sécurité, sensibilise à la biodiversité de la région et rappelle la nécessité de ne pas laisser de déchets sur le bord des routes.
D’autre part, une charte de bonne conduite à l’attention des cyclistes, du public et des organisateurs, éditée par le Muséum d’Histoire naturelle, résume en dix points les actions citoyennes en faveur de la nature à appliquer sur le Tour.
Côté participants, un livre de route du tour rappelle les règles et bonnes pratiques à mettre en oeuvre au quotidien durant la course.
À savoir :
L’une des règles du livre de route pour les cyclistes rappelle que les coureurs ne sont autorisés à jeter leurs bouteilles et emballages vides que dans les zones de collecte désignées.
D’autres initiatives écologiques
La Fédération Nationale de la Pêche lance une campagne de sensibilisation du milieu aquatique avec un véhicule situé au sein de la caravane publicitaire, des animations grand public et le parrainage de la campagne TV du Muséum national d’Histoire naturelle.
Le Tour des Abeilles a préparé une campagne de sensibilisation à la protection des abeilles avec la distribution de cartes sur les zones grand public (départ et arrivée).
Hors du tour, l’ASO participe aussi promouvoir le vélo avec la Fête du vélo en juin depuis 2013 et plus récemment, dans le cadre d’une nouvelle politique de compensation de son empreinte carbone, au projet « Le Vélo dans la Ville » en collaboration avec les villes étapes : installations de pistes cyclables, de haies champêtres…
Alors, au final, quel impact pour le Tour ?
Évidemment, il faut pour le Tour de France comme pour les autres méga événements sportifs tenir compte de l’impact positif sur l’économie locale, sans parler du moral et du simple plaisir que véhicule le sport.
Mais globalement, on manque de données scientifiques et d’informations précises même si ce genre de compétition fait de plus en plus l’objet de recherche. Notre sentiment, c’est que les très grands événements sportifs ont un prix : des conséquences écologiques bien peu souhaitables mais bien réelles.
Et c’est donc sur le terrain moral, ou du moins de l’exemplarité, que pêche un Tour de France qui ne rime globalement pas avec éco-responsabilité. On aimerait que l’esprit du sport et d’une pratique saine du vélo soit mise au diapason du respect de la nature et des paysages français traversés par la compétition.
Le milieu du football se met cahin-caha au développement durable et, l’ASO, l’organisation propriétaire du Tour cycliste, montre elle aussi un intérêt pour la question. Tant mieux pour le vélo qui reste avant tout synonyme de détente, d’activité saine, de transport non polluant.
Bien entendu, cette épreuve doit faire des efforts pour limiter son empreinte. La distribution de goodies a peut être fait son temps et devrait certainement disparaître. Mais est ce que les sponsors sont prêts à y renoncer ? Rien n’est moins sûr.
Il aurait été instructif de préciser le bilan carbone de l’épreuve : 341 000 tonnes de CO2 (ou équivalent CO2), dont 27 000 tonnes liées aux véhicules. tdg.ch/sports/actu/incroyable-impact-ecologique-tour-france/story/28050475
Ce bilan va diminuer avec l’arrivée des véhicules hybrides et électriques, et tant mieux ! Mais il est aussi à mettre en perspective avec le bilan carbone de la France : 450 millions de tonnes de CO2 !! Autrement dit, quand on aura « verdit » le Tour de France, on aura soulagé les consciences mais ça nous fera une belle jambe car c’est loin d’être la priorité pour le climat
Le tour de France comme toutes les autres grandes courses cyclistes est une honte !
Des milliers de voitures, camions, motos, hélicoptères, sans parler des spectateurs avec leurs voitures, camping-cars !
Est-ce que quelqu’un a mesuré l’impact écologique de ces courses ?
Sans parler des coureurs qui jettent leurs bidons, emballages de barres énergétiques, etc… dans la nature, un scandale !
Mais comme toujours les enjeux financiers sont colossaux, alors la nature, qui s’en soucie ?
J’ai regardé l’arrivée de l’étape à l’Ile de Ré … Les couruers jetaient leurs bidons par dessus le pont…
L’Ile de Ré, comment peut-on amener le tour dans un endroit pareil, on cherche vraiment à détruire le paysage ?
Je serais curieux de connaître le nombre d’animaux (oiseaux, petits mammifères, etc…) qui sont tués sur les routes empruntées par ces milliers de véhicules !
Les étapes font pour la plupart moins de 200km, alors pourquoi ne pas imposer des véhicules électriques ?
Pauvre planète, pauvre société, pauvres humains…
C’est beau le sport !
C’est sans compter les routes taguées et dégueulassées.
Que le tour de France se fasse, ok, mais qu’il évolue serait nécessaire.
Pourquoi tout cet armada d’assistance ? Quand on voit que des gens traversent les Alpes en Vtt sans aucune assistance ni crevaison…
Et on nous emm…… quand on prend notre voiture pour aller au travail.
je confirme; l’etape du tour est passée en bas de chez nous ; et nous avons ammassé des dizaines d’emballages d’aliments »coups de fouets » dans les fossés. nous sommes scandalisés par ce manque de respect…
donc plus aucune manifestation sportive:chaque week end ce sont des millions de spectateurs qui se deplacent pour y assister,plus de vacances ce sont des millions de vacanciers qui voyagent en ete et en hiver!etc etc
C’est sans compter ces horribles tags qui ornent les routes et les paysages de montagne après le passage de l’épreuve…
que dire des « résidus » clairement identifiés comme marques étrangères… ils sont « oubliés » par nos campings caristes des pays
étrangers qui squattent nos belles routes de montagne.
un droit de « camping itinérant » pourrait être perçu afin de permettre la collecte de leurs ordures… étonnant que cela n’existe
pas encore!
Je dois avouer qu’en lisant cet article sur ce site que je découvre j’ai eu l’impression d’un site « fake » qui détourne notre attention de l’essentiel vers le futile.
D’ailleurs qui finance ce site ?
Il m’aurait semblé que l’essentiel de la pollution venait de l’industrie que ce soit dans sa consommation immodérée d’énergies sales, dans sa production non recyclable ou dans ses rejets toxique et dans son lobbying pour déréglementer et déresponsabiliser au maximum ses actions.
Il me faudrait quelques tableaux, schémas et articles pour avoir une vision globale et avoir des points de comparaison avant de juger de l’impact d’un événement sportif.
« j’ai eu l’impression d’un site « fake » qui détourne notre attention de l’essentiel vers le futile. »
En ce qui vous concerne, je n’ai pas d’impression, mais une certitude :
Attaquer le messager plutôt que le message est l’apanage des gens de mauvaise foi.
« Il m’aurait semblé que l’essentiel de la pollution venait de l’industrie »
« il me semble » que l’article ne prétend pas le contraire.
« Il me semble » aussi que cela ne dédouane pas pour autant la pollution qu’engendre cette manifestation sportive.
« Il me faudrait quelques tableaux, schémas et articles pour avoir une vision globale et avoir des points de comparaison avant de juger de l’impact d’un événement sportif. »
Non, vous n’avez pas besoin de tout cela. D’une part parce que les chiffres se suffisent à eux même, et d’autre part parce que vous chercher un moyen de relativiser votre précieux Tour de France.
En réalité, ce qu’il vous faut, c’est vous débarrasser de votre mauvaise foi.
Quel moyen de comparaison existe-t-il ? Connaissez vous d’autres « Tour de France » ?
Les sources sont indiquées, clairement, réclamer plus, c’est juste du déni.