Économiser l’eau au jardin : le xéropaysagisme ou le jardinage sans eau

Économiser l’eau au maximum en cultivant, ou ne pas arroser, est l’idéal du xéropaysagisme. Le xéropaysagisme diminue la consommation d’eau de 25 à 100%.

Rédigé par Jean-Marie, le 28 Jul 2024, à 9 h 36 min
Économiser l’eau au jardin : le xéropaysagisme ou le jardinage sans eau
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En pratique, le xéropaysagisme arrive à diminuer la consommation d’eau de 25 à 100 %. Voici comment se passer d’eau pour vos cultures.

Économiser l’eau au jardin : le xéropaysagisme, c’est quoi ?

Le xéropaysagisme (xeros = « sec » en grec ancien) est un type d’aménagement qui vise à utiliser l’eau de façon extrêmement efficace. Le concept a été lancé dans les régions désertiques ou les kibboutz.

La pratique consiste à aménager votre jardin de manière à favoriser des espèces locales ou peu consommatrices d’eau pour cultiver de manière plus naturelle.

Choisir les espèces pour limiter la consommation d’eau

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Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock

Toutes les plantes n’ont pas la même soif. Un jardin xéropaysagiste, avec peu ou sans eau, n’est pas pour autant un jardin désertique.

Le choix de plantes supportant un faible arrosage est vaste et avec quelques astuces, vous aurez un jardin luxuriant, coloré et très agréable. En général, il convient de prendre des plantes indigènes à la région où on est. Les espèces alpines, espèces d’escarpements rocheux ou de falaises et les espèces maritimes sont aussi des espèces peu assoiffées.

  • Très décoratives, parfois aromatiques, les plantes vivaces sont résistantes à la sécheresse : sauges, monardes, valérianes, thyms, origans, mélisses, etc. ou encore les cactus (les sedums, agaves, hoyas…)
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Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock

  • Les arbustes : buddleias, armoises (absinthe par exemple), cytises…
  • Les arbres  : il existe quelques espèces favorables (palmiers, conifère, mimosas, érable, saule)

Attention : cela ne vous empêche pas de jardiner aussi avec des plantes locales. La liste suivante n’est donc pas à appliquer au pied de la lettre, mais reste indicative.

Liste des plantes qui se contentent d’une humidité réduite

  • sumac aromatique (Rhus aromatica)
  • Thym (Thymus vulgaris)
  • Plante boussole (Silphium laciniatum)
  • Dianthus
  • Liatris aspera (Liatris aspera)
  • aster aromatique (Aster oblongifolius) (la plupart des espèces d’aster utilisent peu d’eau)
  • Cerisier d’automne (Prunus serotina)
  • Aloe (Aloe vera)
  • Lavande (Lavandula angustifolia)
  • Joubarbe des toits (Sempervivum tectorum)
  • Amélanchier (Amelanchier alnifolia)
  • Calliandra eriophylla (Calliandra eriophylla)
  • Atriplex canescens (Atriplex canescens)
  • Echinacea pallida (Echinacea pallida) (la plupart des Echinacea utilisent peu d’eau)
  • Genévrier des Rocheuses (Juniperus scopulorum)

Limiter la consommation d’eau – optimiser l’aménagement du jardin

Il faut soigner l’aménagement du jardin pour limiter les arrosages. Étagez votre jardin pour favoriser des écoulements d’eau naturels.

Plantez les plantes les plus gourmandes en eau dans les positions élevées, en plants serrés et si possible dans des endroits protégés du vent et du soleil.

Ainsi, les plantes situées plus bas, en dessous, profiteront de leurs eaux de ruissellement et de l’eau versée plus haut.

Placez les plantes plus gourmandes sous les arbres, à l’ombre ou près des bâtiments. Placez les plantes résistantes à la sécheresse dans les zones les plus ensoleillées.

Analysez vos sols avant d’essayer le xéropaysagisme

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Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock

Avant de faire pousser des cultures dans un jardin ultra sobre en eau, il faut connaître la nature de vos sols et déterminer le pH du sol.

Cette analyse vous permettra de choisir le bon amendement du sol pour le rendre plus résistant aux sécheresses.

Un sol argileux conserve bien l’humidité, mais la plupart des plantes ne supportent pas le manque d’oxygène d’un sol argileux lourd.

Un sol sablonneux a une très faible capacité de rétention d’eau et est généralement pauvre en minéraux.

On peut apporter des modifications à ces 2 types de sols avant d’y planter, en y ajoutant mousse, compost, fumier ou de la tourbe par exemple.

Le paillis est un élément important, voire incontournable pour économiser l’eau. Le paillis aide à retenir l’humidité dans le sol en contenant l’évaporation, mais réduit également la pousse des mauvaises herbes, elles aussi consommatrices d’eau.

paillage tonte de pelouse pailler potager jardin bio

Travail sur un jardin en synergie : paillage, tonte de la pelouse pour le potager © Shutterstock

Un paillis et un compost aident à combattre l’évaporation d’eau, à garder le sol humide et à prévenir le ruissellement.

Les rocailles  : elles permettent d’accueillir des plantes résistantes à la sécheresse et au vent en se rapprochant d’un environnement désertique. Couvrir le sol de galets, de cailloux a un effet similaire à celui d’un paillis et peut être un moyen attrayant de favoriser un milieu «désertique». La plupart des plantes de rocaille sont habituées à la sécheresse et aux vents. Les pierres et les galets ont une action similaire au paillis.

Les fleurs  : choisissez des gypsophiles, rudbeckias, asclépias, echinaceas, pavots, alchémilles, lychnis, iris, pyrèthres, euphorbes, lavandes…

Le xéropaysagisme est né il y a une vingtaine d’années dans les États du Sud-ouest américain où le climat est particulièrement aride.

L’irrigation pour économiser l’eau

Il existe 3 techniques d’irrigation qui conviennent au xéropaysagisme :

  • la couverture intégrale,
  • le goutte-à-goutte
  • l’aspersion.

Ces 3 techniques permettent de considérablement diminuer la consommation d’eau d’irrigation, mais nécessitent une infrastructure coûteuse, ce qui en limite nécessairement l’usage dans les pays pauvres.

xéropaysagisme

© Vadym Zaitsev

 

N’arrosez pas n’importe comment : arrosez le matin tôt afin de réduire l’évaporation et le roussissement des feuilles par le soleil. Arrosez par temps calme sans vent pour éviter que l’eau ne soit asséchée trop vite. Cette astuce pour économiser l’eau va bien entendu dépendre de la saison et de l’endroit où vous habitez.

N’arrosez pas trop vite : arroser lentement permet que l’eau ne s’écoule pas et soit bien absorbée par le sol.

Comment entretenir un jardin en xéropaysagisme

L’entretien d’un tel jardin est à la fois plus délicat et plus facile d’un jardin traditionnel.

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Xéropaysagisme, plantes pour consommation d’eau réduite © Shutterstock

Le jardin en xéropaysagisme a besoin de moins de désherbage, de parage et d’arrosage, des tâches fastidieuses pour le jardinier. Un bon paillis  ou revêtement de cailloux dispense d’arracher les mauvaises herbes.

Moins de gazon : le jardin en xéropaysagisme est parfait pour remplacer les pelouses et la tonte, activité polluante qui accroit l’évaporation, s’en trouve moins nécessaire. La consommation d’eau double en été, surtout du fait de l’arrosage des pelouses et des jardins.

pelouse sobre moins d'eau au jardin

Choisir une pelouse à faible entretien moins gourmande en eau : une pelouse à faible entretien est composée d’un mélange d’herbes à gazon et de fétuques rustiques, peu exigeantes en eau et à croissance lente et basse, ainsi que d’espèces à larges feuilles résistant au piétinement comme le trèfle. Ces espèces n’ont pas besoin d’être arrosées aussi souvent que les pelouses classiques.

Les lits de jardin doivent être entretenus avec régularité et il faut veiller à ce que de mauvaises herbes ne commencent pas à pousser.

  • Moins d’insecticides  : en général, les plantes résistantes à la sécheresse ne sont pas aussi sujettes aux maladies et aux parasites et aux maladies que les autres espèces. Cela signifie moins de pesticides ou de fongicides. En choisissant des plantes répulsives comme le pyrèthre ou le thym et en pratiquant l’association de cultures, les nuisibles seront moins nombreux.

Facture d’eau allégée et cultures au régime sec

Avec des méthodes de xéropaysagisme, vous arrosez votre jardin beaucoup moins entre deux pluies. Il résistera beaucoup mieux en cas de sécheresse prolongée.

récupérateur d'eau maison consommation d'eau

Récupérateur d’eau de pluie à la maison © Shutterstock

Utilisez un récupérateur d’eau de pluie

Un récupérateur d’eau de pluie est un des meilleurs outils contre la raréfaction de l’eau. Vous pourrez installer des tuyaux de drainage vers les zones du jardin qui le plus besoin d’eau.

Ce type d’aménagement une garantie pour économiser l’eau et donc le temps, ce qui s’accompagne d’une facture d’eau allégée !

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

13 commentaires Donnez votre avis
  1. Le bouleau consomme énormément d’eau et la plupart ne sont pas des plantes xérophyte. Il convient surtout d’implanter des arbres qui produise une ombre importante (quercus), mais si vous n’arroser pas vos plantes, ELLE NE PRODUISE PAS D’OXYGENE!!!! Et puis vient l’hivers et vous vous rencontrer que le paillage c’est bien mais uniquement pour les espèces holarctique sylvicole, l’érreur est de l’appliquer à des especes méditéranéenes et la les raçines se mète à pourrir car se n’est pas la même mycorhize

  2. bonne idée ! Sachez toutefois qu’ils auraient pu obtenir des résultats encore plus extraordinaires en compostant toutes leurs eaux fécales, les plus concentrées possible, avec tous leurs autres déchets biodégradables pour les aider à rendre leurs sols, même arides, auto-fertiles en les couvrant avec le mulch obtenu après quelques mois. Toutes leurs eaux savonneuses (bains lessives,vaisselles,..) auraient pu alors servir à irriguer et faire « pousser », gratuitement, toutes les plantations (pas seulement celles peu consommatrices en eau)… afin de devenir, bien plus rapidement , autosuffisants sur le plan alimentaire.

  3. article paru, a quelques mots près, en Californie du Sud; même photos…
    le bon sens est de trouver des plantes locales qui vous plaisent; tout est dans le choix des « native plants »
    Good Bye, consoglobe

  4. Cet article est vraiment à prendre avec des pincettes !!! Le fait d’utiliser n’importe où des plantes telles que celles qui sont préconisées est dangereux ! Il faut avant tout se référer aux plantes locales, qui, par essence, sont adaptées au milieu en question.

    En Suisse par exemple le buddleia davidii (ou Arbre à papillons) fait partie de la liste des néophytes envahisseurs et doit être proscrit des jardins et des espaces verts en général. Il en est de même pour l’armoise des frères Verlot (artemisia verlotiorum).

    Voir par exemple: https://www.infoflora.ch/fr/flore/neophytes/listes-et-fiches.html

    D’une manière générale, toute plantation d’espèces ne provenant pas de la région devrait d’ailleurs être évitée pour limiter les mélanges et les déséquilibres écologiques.

    Merci d’être un peu plus sérieux avec vos articles !!

  5. végétaux sans eau égale diminution de l’évaporation donc du refroidissement du sol donc de la condensation donc de la rosée. attention a garder les espèce locales pour garder l’équilibre un mieux est souvent pire que le mal.

  6. Vous mentionnez que l’on peut ajouter de la de tourbe pour modifier la composition du sol. ATTENTION : on importe de la tourbe des pays de l’Est là où elle n’est pas protégée. On détruit de vastes tourbières pour nos jardins. Il existe des matériaux de substitution, alors s’il vous plaît n’achetez plus de tourbe

  7. Sauf la première année, le mode de culture en permaculture n’utilise pas d’eau du tout non plus, et il est possible de mettre toutes les espèces désirées, je parle ici de légumes et fruitiers ; mais la permaculture est aussi à utiliser pour les plantes et les arbres d’ornement.
    L’aloe vera a des vertus extraordinaires, mais seulement si elle est cultivée dans les pays d’origine, c’est-à-dire semi-désertiques.
    Pour les allergies de toutes sortes, je recommande le livre du Dr DRANSART : la maladie cherche à me guérir.

    Merci pour toutes les infos, anita

  8. EXELLENT J ADORE LE PROCEDE

  9. Attention aux plantes exotiques : lorsqu’on les implante, certaines deviennent invasives et banalisent le paysage (buddleia), et certaines sont quasiment impossibles à éliminer (renouée du japon…)alors attention à n’utiliser que des espèces autochtones : elles ont en plus beauxoup plus de chance d’être adaptées à notre climat. Et si en plus on fait attention à les choisir mellifères (bonnes pour les insectes) et fructifères (bonnes pour les oiseaux entre autre), alors là on a tout juste pour la biodiversité !

    • bonjour,

      connaissez-vous quelqu’un qui pratique déjà ce type de jardinage en France, et pourrait expliquer sa démarche dans un reportage ?

      meric de votre réponse
      Claudine
      0614490196

  10. Bonjour,

    SVP, au sujet du xeropaysagisme, n’oubliez pas de parler des allergies ! De nombreuses personne plantent arbres ou plantes, sans sa soucier si elles vont créer des allergies chez leurs voisins (les allergiques sont de plus en plus nombreux de nos jours, dû à la pollution de l’air, entre autres).

    Evitez le bouleau, etc, une petite liste : # Ambroisie

    # L’armoise est une plante herbacée commune, vivant partout en France.

    # Aulne

    # Bouleau

    # Charme

    # Châtaignier

    # Chêne

    # Cyprès

    # Frêne est un grand arbre commun des forêts du Nord de la France. Certaines espèces peuplent les bords de cours d’eau, d’autres sont utilisées en ornement .

    # Les graminées regroupent un nombre important d’espèces que l’on appelle communément «herbes». Sauvages, elles vivent en bordure de chemins, clairières, jardins. Certaines variétés sont largement cultivées (mais, blé, avoine). Elles vivent partout en France.

    # Noisetier

    # Olivier

    # Oseille ou Rumex

    # Pariétaire

    # Peuplier

    # Plantain

    # Platane

    # Saule

    # Tilleul

    sur humex.fr/index.php?page=plantes-et-arbres-allergisants

    Merci ;o)

    • Bonjour,
      je plains sincèrement les personnes qui réagissent à ces plantes et doivent entreprendre un long traitement pas toujours efficace,mais je ne vois pas de lien plus particulier entre les allergies et les plantes xérophytes . Toute plante par son pollen ou le revêtement poilu de ses feuilles ou son suc peut donner lieu à une réaction allergique,et je vois mal comment tenir compte de toutes ces réactions susceptibles d’arriver à nos voisin avant de créer un jardin, sans compter les réactions aux animaux (mon voisin a 2 anesses, gare au poil !)ma voisine des poules,gare aux plumes!Amicalement

    • Effectivement, mieux vaut remonter à la source de l’allergie. En effet, depuis l’ère industrielle, les aliments sont tellement rafinés qu’il en ont perdu toutes leurs qualités, rendant ainsi la population malade et vulnérable. Voyez le nombre de cancers, maladie cardiovasculaires, intolérences et allergies au lait et composants comme les fameux colorants !…
      Visons plutôt à une meilleure alimentation saine et naturelle et sans viande, voire beaucoup moins.
      Cordialement.
      Béatrice

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