Selon une toute nouvelle étude, quand on prend compte non seulement les dépenses des plus riches, mais aussi leurs placements, leur empreinte carbone est au moins deux fois plus élevée que ce que l’on estimait jusque-là.
Intégrer les placements à l’empreinte carbone
En effet, dans leur étude intitulée « L’empreinte carbone du capital » publiée le 7 décembre dernier sur le site World Inequality Database(1), les économistes Lucas Chancel et Yannic Rehm ont eu l’idée de changer la méthode de calcul de de l’empreinte carbone des 10 % les plus riches. Leur idée, en soi révolutionnaire : ne pas se contenter de prendre en compte leur mode de vie, leur consommation, mais y ajouter leurs placements financiers, les actions de leurs entreprises.
Et dans cette nouvelle configuration, les résultats changent du tout au tout : leur empreinte carbone serait alors 2 à 2,8 fois plus élevée qu’on ne l’estimait jusque-là. Et ce en se fondant sur des données récoltées en France, en Allemagne et aux États-Unis. Les deux économistes ont ainsi défini trois approches principales afin de suivre les émissions au niveau individuel et national : la consommation, la propriété et l’approche mixte.
Connaissez-vous votre empreinte carbone ?
En fonction de notre mode de vie, nous émettons plus ou moins de dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Des rejets qui contribuent au réchauffement climatique. Calculer son empreinte carbone permet ainsi de prendre conscience de l’impact de ses habitudes de consommation sur l’environnement. Faites le test !
Ils profitent du réchauffement climatique
Pour mémoire, l’objectif fixé par l’Accord de Paris sur le climat était de de 2 tonnes par personne. Or, lorsque les émissions des propriétaires, des actionnaires, sont pleinement prises en compte, les 10 % les plus riches ont émis près de 38 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an en moyenne en France, 50 tonnes en Allemagne et 102 tonnes aux États-Unis. À titre de comparaison, si l’on se contente de prendre en compte les émissions liées à leur consommation, leur empreinte serait de 16 tonnes en France, 18 tonnes en Allemagne et 52 tonnes aux États-Unis.
Plus largement, les 10 % les plus riches représentent une très large majorité (70 à 85 %) des émissions liées à la détention de capital. En effet, les plus riches possèdent des actifs à plus forte intensité de carbone que les segments moyens et les plus pauvres de la société. Dit autrement, le réchauffement climatique leur profite financièrement. Dans ce cas, une taxe carbone sur la consommation frappe de manière aussi disproportionnée qu’injuste les groupes à faible revenu et à faibles émissions. À l’inverse, si elle était fondée sur le contenu carbone des actifs ou des investissements, elle retomberait alors principalement sur les émetteurs les plus riches.
Lire aussi
Jet privé de Bernard Arnault : un bilan carbone faramineux, mais il y a pire
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument
La jalousie est un vilain défaut mais tellement typique de nos écolos pastèques
La bêtise est un vilain défaut, réellement typique des chasseurs climatosceptiques