Les audits sociaux et la Grande Distribution
Concentration de la production à bas coût dans les pays du Sud, violation des droits du travail, dégradation de l’environnement : la grande distribution est souvent pointée du doigt.
Et pourtant : les codes de conduite internes et leurs audits de conformité sont devenus monnaie courante chez les distributeurs au niveau de leurs chaînes d’approvisionnement.
Peut-être trop, sans grande cohérence et réelle efficacité ?
- Avec des audits très limités dans le temps (2 jours en moyenne), des exigences contradictoires d’un distributeur à l’autre ou des dissimulations de fournisseurs prévenus avant, les défaillances notées sont nombreuses…
Regroupant distributeurs et industriels depuis 2006, une plate-forme appelée GSCP (Global Social Compliance Programme) est censée harmoniser les normes privées et outils d’audits existants.
- Objectif : réduire le nombre des audits tout en en augmentant leur qualité et se concentrer sur les solutions pour faire face au non-respect des normes sociales et environnementales.
L’exemple de Carrefour : l’appel à une ONG
Membre fondateur de ce programme, l’enseigne Carrefour a elle-même sa propre charte fournisseur dont la conformité est assurée par des audits externes.
Sa particularité ? Cette charte a été élaborée en partenariat avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH).
Un partenariat plutôt novateur qui a débouché sur un mécanisme de contrôle renforcé et la création d’une association -l’ INFANS – dédiée à l’amélioration des droits de l’Homme au travail (organisation de formations des fournisseurs, développement d’une norme internationale sur la responsabilité des entreprises).
Un outil d’auto-diagnostic internationalisé ?
Depuis 2006, Carrefour met à disposition de ses fournisseurs un outil d’auto-diagnostic Développement Durable en ligne. Créé avec le soutien de l’ADEME et du WWF, il permet aux fournisseurs d’évaluer mais aussi d’améliorer leurs pratiques via des conseils et plans d’action.
Mais, si plus de 2 200 fournisseurs de produits alimentaires ont accès à cet outil, il reste à Carrefour à le déployer au niveau du non-alimentaire et à l’international. Ce qui était prévu pour fin 2010…