Les énergies renouvelables ne sont pas qu’un bel idéal et les personnes, nombreuses, qui s’attachent à les promouvoir ne sont pas que des utopistes : l’argent suit aussi.
Chiffrer le recul des énergies fossiles
Beaucoup des investisseurs qui préféraient faire fructifier leur capital en apportant leur aide au développement des énergies fossiles ont changé de cap aujourd’hui. On ne sait pas s’ils ont réorienté leurs investissements vers les énergies renouvelables, mais une chose est sûre : le « désinvestissement » en énergies fossiles a pris des proportions records en 2015.
Pour se faire une idée de l’importance des engagements anti-fossiles, Arabella Advisors recourt à une mesure inhabituelle : la taille des actifs des entreprises et institutions qui ont pris ces engagements : en d’autres termes, leur taille économique. Cet indicateur serait donc en hausse vertigineuse et atteindrait 329 milliards de dollars en 2015, d’après les calculs d’Arabella Advisors.
Une fuite du risque
L’essentiel des grands organismes ayant pris ce type d’engagement sont les fonds de pension et les assureurs. Ce « désinvestissement » ne s’expliquerait pas uniquement par des raisons d’ordre moral, avancent les auteurs de l’étude. Les faillites des centrales à charbon qui se sont multipliées ces dernières années et les baisses significatives de profitabilité des grands producteurs du gaz et du pétrole poussent les investisseurs à « voter avec leurs sous ». Ces organismes investisseurs gèrent collectivement un capital de 1.300 milliards de dollars.
Le risque légal y est également pour beaucoup : les gestionnaires qui ne communiqueraient pas sur l’ensemble des risques que comportent leurs investissements s’exposent à des poursuites. N’étant plus sûrs de la fiabilité économique et de l’avenir politique des énergies fossiles, nombre de grands investisseurs préfèrent ne pas prendre ce risque.
Avec l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump aux États-Unis, les énergies fossiles pourraient bien connaître un rebond. Dans ce contexte, il est d’autant plus important que les acteurs privés et locaux prennent les bonnes décisions, estiment les auteurs de l’étude chez Arabella Advisors.
Illustration bannière : centrale à charbon en Arizona – © LifetimeStock Shutterstock
A lire absolument
Bonjour,
pourriez-vous me faire parvenir les sources de votre recherche.
J’aimerai être certain de ce que vous avancez : « 688 institutions dans 76 pays ont cessé d’investir dans les énergies fossiles, annonce Arabella Advisors dans une étude ».
Merci à vous et bravo pour votre article.