Qui sont les makers ? Ce mot, que l’on traduit littéralement par « faiseurs », représente la nouvelle génération de bricoleurs, de bidouilleurs, qui utilisent le plus souvent les nouvelles technologies pour fabriquer leurs objets.
Makers, la révolution du Do It Yourself
C’est le journaliste et chercheur Chris Anderson qui a popularisé l’expression en 2012 avec son livre Makers, la nouvelle révolution industrielle. Il prédit l’avènement d’une nouvelle génération d’entrepreneurs ultra-connectés, qui fabriquent des objets à petite échelle, dans des ateliers de fabrication comme des Fab Lab ou makerspaces.
Pour Dale Dougherty, cofondateur de Make Magazine, « être maker, c’est avant tout un état d’esprit, à mi-chemin entre la tradition du faire soi-même héritée du passé, et les nouvelles technologies qui offrent une multitude de possibilités pour créer et inventer ».
Le Do It Yourself à la vitesse supérieure
Il y a toujours eu des bricoleurs qui démontaient vélos, meubles et appareils électroniques dans leur garage pour les réparer ou les accommoder à leur façon. Toutefois, avec l’avènement des nouvelles technologies, les possibilités de fabrication se sont multipliées.
Pour Chris Anderson, tous les bricoleurs et les entrepreneurs pourront fabriquer leurs propres objets à l’aide d’imprimantes 3D, qui vont se démocratiser, à l’instar des ordinateurs personnels et des imprimantes. Il s’agit d’une petite révolution dans le secteur de l’industrie, puisqu’elles permettent de réaliser des prototypes et de fabriquer des objets personnalisés localement, de façon plus souple et à moindre coût.
En plus des imprimantes 3D, les makers s’appuient souvent sur des machines mutualisées : découpeuses laser, soudeuses, logiciels adaptés… que l’on partage dans les Fab Labs. Ces derniers connaissent un réel succès en France, où le nombre d’espaces et d’adhérents a été multiplié par dix en quelques années. Ainsi, on comptait trois Fab Labs en 2010 mais 27 en 2014.
La culture maker
Les makers représentent un mouvement, une culture du do it yourself qui s’est développée avec la crise depuis une dizaine d’années : plutôt que d’acheter un objet et de le jeter quelques années après, pourquoi ne pas le fabriquer soi-même ? C’est une manière de lutter contre l’obsolescence programmée.
La culture maker se situe aussi dans le partage : il s’agit non seulement du partage des machines mais également des logiciels et des concepts, dans une perspective d’amélioration constante. Plutôt que de bloquer une innovation avec un brevet, les makers s’appuient sur leurs pairs pour améliorer les prototypes inventés. C’est ce qu’on appelle l’open source.
Les Maker Faire, rassemblements des makers
Les Maker Faire sont des événements qui se tiennent dans le monde entier où l’on célèbre la culture maker. Le premier événement a eu lieu à San Mateo en Californie en 2006. Depuis, elles se sont multipliées : en 2013, elles ont rassemblé plus de 530.000 personnes.
Si les prochains Make Faire Paris et autres Fab Lab Festival ne sont pas encore programmés du fait du Covid-19, le confinement a eu un effet positif sur la mise en lumière de la culture des makers. En attendant, les Fab Labs rouvrent progressivement leurs portes et nul doute que les idées développées pendant le confinement vont faire des petits.
Makers. La nouvelle révolution industrielle de Chris Anderson
Imprimantes 3D et autres outils sont désormais à la portée de tous et fabriquer des objets va rapidement devenir aussi courant que de retoucher des photos… Cela va-t-il déclencher une nouvelle révolution industrielle, portée par les Makers ? Chris Anderson décrypte ici ce phénomène qu’il appelle lui-même « le passage des bits aux atomes » ou encore « la longue traîne des objets ».
Article mis à jour et republié