Ces particules, plus nuisibles qu’on ne le pense, véhiculent des additifs chimiques, des bactéries et des virus, agissant comme des « chevaux de Troie » dans notre environnement.
Les dangers multiples des microplastiques
Les microplastiques, ces particules inférieures à 5 mm, omniprésentes dans notre quotidien, représentent une menace environnementale et sanitaire plus complexe qu’il n’y paraît. Dans un entretien à Ouest-France, Guillaume Duflos, directeur de recherche et chef du laboratoire de physico-chimie à l’Agence de sécurité sanitaire des aliments (Anses), met en lumière l’inquiétante capacité de ces particules à transporter d’autres contaminants, tels que des additifs chimiques, des bactéries et des virus, à travers nos écosystèmes et jusque dans nos organismes.
La recherche sur les microplastiques, bien qu’elle progresse, se heurte à la complexité de standardisation des protocoles d’analyse. Cela rend difficile la comparaison des données et l’évaluation précise de leur impact. En France, une norme Afnor pour l’analyse des microplastiques dans l’eau a été établie, espérant devenir un standard international. Toutefois, aucune réglementation sur un seuil acceptable de microplastiques n’existe à ce jour, laissant un vide préoccupant en termes de protection sanitaire.
Les contaminants véhiculés, une menace insidieuse
Les études sur les effets des microplastiques et des nanoplastiques, ces derniers étant encore plus petits et capables de pénétrer dans les cellules, débutent à peine. Les recherches suggèrent déjà des impacts sur la reproduction et le métabolisme dans des modèles animaux, mais l’absence d’harmonisation des méthodes complique l’évaluation des risques pour la santé humaine. Le véritable problème réside dans les additifs chimiques associés à ces plastiques, qui peuvent être relâchés dans l’environnement et agir comme des vecteurs pour d’autres polluants dangereux.
Duflos souligne la priorité de caractériser les additifs présents dans les microplastiques, en raison de leur potentiel à libérer des substances nocives. Ces particules ne se limitent pas à polluer les eaux en bouteille ou les produits marins ; elles se retrouvent dans une gamme étendue de produits de consommation, des boissons aux légumes, en passant par la viande et le miel, soulignant l’urgence d’une action réglementaire et de recherches approfondies.
Les études toxicologiques lancées en 2020 par l’Union européenne n’ont pas encore abouti à des conclusions, laissant un champ d’action ouvert pour la recherche future. La sensibilisation du public et la mise en place de normes strictes apparaissent comme des étapes cruciales pour s’attaquer au problème des microplastiques, non seulement en tant que polluants physiques mais aussi en tant que vecteurs de contaminants aux effets potentiellement dévastateurs sur la santé publique et l’environnement.
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