Ce sont en quelque sorte les Quasimodos des mers. Eux, ce sont les poissons dit « moches », comme si des critères de beauté humaine pouvaient s’appliquer aux habitants de mers…
Une toute petite partie de la biodiversité
Mais ce regard subjectif que l’on porte sur eux n’est pas non plus sans conséquences : de par leur laideur supposée, il se trouve qu’ils font bien moins souvent l’objet d’études par les scientifiques. De quoi les mettre en première ligne de la biodiversité en péril, parfois… En effet, comme le souligne une étude publiée le 17 juillet dernier dans la revue Science Advances non seulement le grand public, mais aussi les chercheurs préfèrent se passionner pour les magnifiques poissons des récifs.
« Pour arriver à ces résultats, les scientifiques se sont appuyés sur le big data, explique le CNRS. Bases de données scientifiques, réseaux sociaux et statistiques de consultation de pages Wikipédia des différents poissons…. Par exemple, les 2408 espèces étudiées cumulent plus de 17 millions de vues sur Wikipédia, mais 50 % de ces vues ne concernent que 7 % des espèces ici considérées, et 20 % des vues seulement 1 % de ces espèces. Plus encore : 1 % des espèces étudiées cumulent presque 50 % des publications scientifiques. » Ceux considérés comme étant les plus beaux des profondeurs, bien évidemment… Cette étude vient ainsi informer « une forte polarisation de l’intérêt humain sur une très petite partie de la biodiversité des poissons de récifs. »
Des biais dans la préservation des espèces
Pourtant, comme ils le rappellent, ces poissons dits moches ont « un rôle fondamental dans le fonctionnement des écosystèmes les plus vulnérables de la planète, notamment les récifs de corail. » De quoi souligner que « l’intérêt de l’homme pour la biodiversité est essentiel pour une action de conservation efficace », rappellent ces scientifiques.
« Ces résultats mettent ainsi à jour les biais qui nuisent directement à la préservation des espèces marines », insiste le CNRS. Ces chercheurs et chercheuses proposent d’initier des campagnes de sensibilisation afin d’attirer l’attention du public sur les espèces en danger et négligées. Enfin, ils suggèrent de « mettre en place des programmes de recherche prenant en compte toutes les composantes des écosystèmes, pour une stratégie de préservation globale et non plus orientée par des impératifs commerciaux. » En effet, bien souvent, la recherche est largement financée par des intérêts commerciaux, privés comme public.
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