Une majorité de Français souhaitent passer moins de temps au travail

Le désir d’une certaine qualité de vie semble avoir pris le dessus sur les aspirations salariales, peut-on conclure à la lecture d’une enquête IFOP pour la Fondation Jean-Jaurès.

Rédigé par Anton Kunin, le 30 Jan 2023, à 9 h 32 min
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En octobre 2022, 61 % des Français ont déclaré préférer gagner moins d’argent, en diminuant leur temps de travail, mais bénéficier de plus de temps libre. En 2008, ils étaient 62 % à déclarer, au contraire, être prêts à travailler plus pour gagner plus.

Seul 1 salarié sur 2 estime que son entreprise prend bien en compte ses besoins et attentes

Le rapport des Français au travail semble changer radicalement. En 1990, ils étaient 60 % à estimer que le travail était très important pour eux. En octobre 2022, on assiste à un revirement à 360 degrés : selon une enquête IFOP pour la Fondation Jean-Jaurès menée auprès de 1.300 salariés, ils ne sont plus que 21 % à l’affirmer. La proportion de salariés donnant cette réponse est d’ailleurs quasi-identique à travers les différentes catégories, que ce soit le statut (18 % des professions intermédiaires, 20 % des employés, 23 % des ouvriers et 25 % des cadres l’affirment), le genre (20 % des hommes de même que 22 % des femmes) et même l’âge (21 % des 18-24 ans sont de cet avis, de même que 23 % des 50-65 ans).

Cette enquête relève aussi que 77 % des salariés estiment que leur entreprise prend bien en compte les besoins et attentes de ses clients. En revanche, seule une courte majorité (51 %) considère qu’il en va de même pour ses salariés. Autre témoignage de cette désillusion : alors qu’en 2005, 38 % des interviewés déclaraient être « tout à fait » fiers d’appartenir à leur entreprise, ils sont moitié (20 %) à partager ce constat en 2022.

Plus d’un tiers des salariés déclarent que leur motivation diminue

épidémie de « flemme » 

Pour mieux cerner ce sentiment qui peut déboucher sur un désengagement, l’IFOP a par ailleurs demandé aux salariés s’ils sentaient retirer de leur travail plus que ce qu’ils donnaient. En 2022, la proportion de salariés se déclarant gagnants s’établit à 13 %, contre 21 % en 1993. La proportion de salariés perdants grossit encore pour s’établir à 48 %, contre 25 % en 1993.

Dernier enseignement : fin 2022, si une majorité de salariés (58 %) estiment que leur motivation demeure stable, plus d’un tiers considère qu’elle diminue (36 %), alors qu’à peine 6 % déclarent qu’elle augmente.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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