C’est lors d’une interview à La Tribune Dimanche qu’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a levé le voile sur cette initiative.
La logique s’inverse : c’est le « non fait maison » que les restaurants devront bientôt signaler
D’ici fin 2023, une nouvelle exigence réglementaire viendra garantir le « fait maison », dans une démarche visant à protéger les consommateurs, soutenir les restaurateurs qui cuisinent véritablement sur place et perpétuer la tradition culinaire française, reconnue au patrimoine culturel immatériel mondial de l’UNESCO en 2010. Concrètement, les restaurants auront l’obligation de signaler sur leurs menus les plats qui ne seraient pas « faits maison », a annoncé Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, dans un entretien à La Tribune Dimanche le 22 octobre 2023.
Ce projet, sur lequel la ministre travaille depuis plusieurs mois, intervient suite aux ambiguïtés autour de la mention « fait maison » créée en 2014. Pour Olivia Grégoire, il est essentiel que le consommateur soit correctement informé. Si actuellement les restaurateurs peuvent choisir d’indiquer les plats préparés sur place à partir de produits bruts, il ne s’agit pas d’une obligation. En plus, la logique actuelle est l’inverse de ce qui est proposé par Olivia Grégoire : actuellement, il s’agit de mettre en avant les plats « vertueux », alors que la ministre propose de signaler au contraire les plats « mauvais élèves ».
🥘Dans quelques mois, si les plats dans les restaurants ne sont pas concoctés sur place, une mention l’indiquera dans le menu.
Une mesure pour mieux informer le consommateur et valoriser nos restaurateurs qui proposent de bons petits plats faits maison.https://t.co/EPbNnpXFcv
— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) October 22, 2023
Le chemin vers la transparence : enjeux et perspectives
Alors que la France recule dans les classements gastronomiques mondiaux, se retrouvant derrière des pays comme l’Allemagne, cette nouvelle initiative est saluée par de nombreux chefs renommés, tels que Philippe Etchebest et Stéphane Manigold. D’autres pays, comme l’Italie, ont déjà adopté des mesures similaires en 2019, augmentant la pression pour une plus grande transparence dans le secteur de la restauration en France.
Avant la mise en oeuvre de cette mesure, quelques semaines de concertation sont prévues, suivies d’un débat parlementaire. Toujours dans un entretien à La Tribune Dimanche, Guillaume Karbarian, député En marche et membre de la Commission des affaires économiques en charge des PME-TPE, souligne l’importance de cette initiative pour préserver le savoir-faire national et protéger les filières agricoles. Olivia Grégoire, elle, aspire à une plus grande transparence, aussi bien pour les habitués que pour les touristes, tout en soutenant les restaurateurs face à la montée des coûts. Le défi à venir est de définir précisément les modalités et mécanismes de contrôle de cette nouvelle régulation.
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