Les singes ont beau nous émerveiller, ces animaux touchants et si semblables à notre propre espèce sont pourtant menacés. Et le danger provient, encore et toujours, des activités humaines : c’est le constat que viennent de tirer 31 primatologues, dans une étude publiée dans la revue Science Advances.
L’activité humaine nuit aux singes
Les constats sont sans appel : 87 % des espèces sont en péril à Madagascar, 73 % le sont en Asie, 37 % en Afrique subsaharienne et 36 % en Amérique latine. 75 % des populations de singes à travers le monde accusent déjà un déclin. Alors, comment en sommes-nous arrivés là ?
La réponse tient au fait que les habitats naturels des singes sont peu à peu anéantis. Lorsque l’homme rase un hectare de forêt, les primates n’ont pas d’autre choix que de migrer là où il y en a encore. Mais le problème ne serait pas si grave si tout était aussi simple. La forêt, c’est aussi d’autres espèces d’animaux dont les singes se nourrissent, ces animaux à leur tour se nourrissant de plantes et d’insectes. Lorsqu’un écosystème disparaît, la chaîne alimentaire s’en trouve déséquilibrée et des carences de nourriture apparaissent nécessairement.
Ainsi, 76 % des espèces se trouvent menacées du fait de la pression de l’agriculture, 60 % sont victimes de l’exploitation forestière par l’homme, 31 % de l’avancement de l’élevage (31 %) et de 2 à 13 % meurent à cause de la disparition de leur habitat due à la construction routière et ferroviaire. La chasse et le braconnage, quant à eux, menacent 60 % des espèces.
L’agriculture en cause
La racine du mal se trouve dans notre modèle agricole, notre façon de nous nourrir. L’homme étant très dépendant de l’agriculture, la superficie nécessaire à cette activité ne cesse de s’agrandir. De plus, le modèle d’agriculture intensive bon marché, plébiscité par la quasi-totalité des géants de l’agro-alimentaire, ne permet pas de réutiliser les mêmes sols d’année en année. L’homme a donc besoin d’espaces très importants pour ses travaux agricoles et de ce fait, il empiète sur les forêts. Entre 1990 et 2010, les terres agricoles ont progressé de 1,5 million de kilomètres carrés.
La production d’huile de palme, pour laquelle la demande ne cesse d’augmenter dans le monde, met en péril les orangs-outans de Bornéo et de Sumatra : dans ces pays, les singes ont perdu 60 % de leur habitat entre 1985 et 2007. L’extraction d’hydrocarbures, la construction de mines et l’exploitation forestière sont elles aussi en cause : les routes et réseaux de transport nécessaires à ces activités devraient s’étaler sur 25 millions de kilomètres d’ici à 2050 dans les zones de forêt tropicale, d’après les calculs des chercheurs.
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