Lessive durable : connaissez-vous le facteur « beurk » ?

Le dégoût et la honte poussent les gens à laver leurs vêtements après les avoir portés une seule fois. Même les personnes qui s’efforcent de réduire leur impact environnemental dans d’autres domaines de la vie n’échappent pas à ce petit péché.

Rédigé par Anton Kunin, le 19 Jun 2024, à 10 h 48 min
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La peur du rejet par la société s’avère plus forte que le désir d’économiser de l’eau et de l’énergie, a conclu une équipe de chercheurs à l’Université de technologie de Chalmers à Göteborg (Suède).

Des lavages trop fréquents, un fardeau pour l’environnement inutile et évitable

Une étude suédoise met en lumière un facteur souvent négligé mais essentiel dans les pratiques de lessive durable : le facteur « beurk ». Selon les chercheurs, les consommateurs éprouvent une aversion à l’égard des méthodes de lessive perçues comme moins efficaces en matière de propreté, même si elles sont plus écologiques, telles que le lavage à basse température ou l’utilisation de lessives moins agressives. Cette réaction de dégoût, ainsi que la conviction comme quoi mettre tous les jours des vêtements propres rime avec une meilleure santé, empêche l’adoption généralisée de ces pratiques écologiques.

L’industrie textile n’élude d’ailleurs pas ce problème. Selon Levi’s, un tiers de l’impact environnemental d’une paire de jeans est attribuable aux consommateurs. Laver un jean après l’avoir porté dix fois plutôt que deux fois, comme le font la majorité des consommateurs, pourrait permettre de réduire la consommation d’eau de deux tiers. L’impact environnemental est d’autant plus pesant pour les vêtements en polyester : un seul cycle d’une machine à laver chargée de vêtements faits de ce matériau cause l’émission de 700.000 fibres de microplastiques.

Lire aussi – Fabriquer sa lessive soi-même : la recette à connaître pour une formule idéale

Apprendre à accepter un lavage perçu comme étant moins efficace

Comme l’explique Erik Klint, le principal auteur de cette étude, le dégoût envers ce qui est perçu comme sale est un héritage de notre évolution, c’est un mécanisme naturel qui sert à nous protéger des pathogènes. Mais, objectivement parlant, porter deux fois un même vêtement n’est pas préjudiciable à la santé.

Face à ces conclusions, les chercheurs recommandent aux fabricants de lessive d’adopter un marketing différent afin de promouvoir des pratiques de lessive durables. Plutôt que de simplement souligner les avantages environnementaux de lavages espacés ou de l’ajout d’une faible quantité de lessive, il est crucial de rassurer les consommateurs sur l’efficacité de ces méthodes. Il est également important de communiquer sur le fait que les détergents écologiques sont tout aussi efficaces que leurs homologues conventionnels lorsqu’il s’agit d’éliminer les taches et les odeurs. Et en modifiant la perception du public sur ce qui constitue une lessive « propre », il est possible de réduire le facteur « beurk » et d’encourager des habitudes plus vertes, font valoir les chercheurs.

Connaissez-vous le « no wash movement »

Le « no wash movement » (ou « mouvement sans lavage ») est une tendance qui consiste à laver les vêtements moins fréquemment. Ce mouvement peut avoir plusieurs motivations, dont l’écologie, la santé personnelle et le souci de l’environnement. C’est la créatrice de mode britannique, Stella McCartney, qui en est à l’origine. Elle a déclarait en 2019 au journal The Observer : « dans la vie, la règle de base est que si vous n’avez pas absolument besoin de nettoyer quelque chose, ne le faites pas« .

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    Depuis 5 ans environ, j’utilise TERRA WASH, procédé japonais. Laver son linge avec des billes de magnésium peut paraître surprenant, mais l’efficacité est là. Les lessives peuvent se faire à l’eau froide tant que la durée du cycle est égale ou supérieure à 30mn. Plus besoin de trier le linge en fonction de la température. J’ajoute de temps en temps du permanganate de sodium pour que le blanc soit éclatant comme je le faisais avec les lessives classiques.

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