Le lièvre d’Europe (Lepus europaeus) a des facultés d’adaptation assez étonnantes, avec des populations qui peuvent varier fortement en fonction de la disponibilité en nourriture et de la menace que constituent les chasseurs. S’il est commun dans nos campagnes, prendre le temps de l’observer pourrait vous amener à vous piquer d’affection pour ce mammifère herbivore aux longues pattes.
Le lièvre, un animal bâti pour la course !
Le lièvre est un lagomorphe, une famille bien à part mais très proche autant des rongeurs que des lapins. À l’instar de ces derniers, il figure parmi les principales proies de nombreux prédateurs terrestres de notre biodiversité ordinaire, tout comme le renard, le putois, la fouine, la martre et même parfois le lynx.
Pesant de 2,5 à 5 kg, le lièvre possède 28 dents (précision utile pour ceux qui essaieraient de l’imiter en soirée entre amis en ne montrant que les incisives) et peut mesurer jusqu’à 70 cm de long.
La plus grande part de son régime alimentaire se compose de graminées auxquelles vont s’ajouter des plantes herbacées, dans de plus ou moins grandes proportions en fonction de la saison et de la disponibilité.
Betteraves, céréales (jeunes pousses), fruits, jeunes plants d’arbres peuvent tomber sous sa dent, à plus forte raison quand il neige.
Enfin, les lièvres savent se reproduire… et c’est le moins qu’on puisse dire ! Une femelle (appelée « hase ») peut ainsi avoir plus de cinq portées par an avec à chaque fois d’un à trois jeunes (appelés « levrauts ») qui ont une croissance impressionnante. L’allaitement dure de 3 à 5 semaines, suivi par… une émancipation immédiate !
Le saviez-vous – Quelles différences entre un lièvre et un lapin ?
Le lapin est plus petit que le lièvre : 50 cm pour 1,5 kg environ avec une silhouette ramassée, contre 70 cm pour 4 kg et un corps longiligne. Les oreilles du lièvre sont plus grandes (plus de 11 cm) et se terminent par une tache noire triangulaire tout au bout.
D’autre part, les yeux du Lapin de Garenne sont entièrement noirs alors que le lièvre a l’iris jaune.
Particularités du lièvre
« Le lièvre et la tortue » et tout autre histoires ou contes autour du lièvre ne sont pas volés pour un animal qui peut courir jusqu’à 70 km/h ce qui l’amène au niveau du lion ou de l’autruche.
Le lièvre est tout simplement bâti pour de telles épreuves de courses avec des membres postérieurs très longs qui lui permettent au passage des bonds de plus de 2 m de haut et 7 m de long.
Statut actuel de l’espèce
L’espère est chassable dans toute l’Europe mais est tout de même inscrite en Annexe III « Espèces de faune protégées » de la convention de Berne (Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel e Europe).
Les menaces qui planent sur le lièvre
Si l’espèce n’est pas en danger bien qu’elle soit en France la 10e espèce la plus chassée avec plus de 900.000 individus abattus par an, on note cependant une diminution de ses populations depuis le début des années 1960, en voici les principales raisons.
La disparition de son milieu
Originaire des grandes steppes ouvertes, les lièvres ne s’adaptent pas aux milieux fermés comme les forêts. Les régions où les surfaces de forêts augmentent, voient inévitablement une régression des populations de lièvres.
Les pratiques agricoles
Les pratiques agricoles ont un impact direct sur les populations de lièvres que ce soit à travers la taille des surfaces exploitées (plus elles sont grandes, moins elles sont favorables) ou par la fragmentation des cultures favorables au lièvre.
À noter que le lièvre est, par contre, relativement résistant aux pesticides ce qui lui donne un avantage potentiel à terme.
La chasse
La chasse n’est pas un facteur déclenchant d’une diminution de population de lièvre d’Europe car il faudrait que les chasseurs soient sacrément acharnés pour tous les débusquer.
La chasse est, par contre, le premier facteur aggravant lorsqu’une population de lièvres est déjà en diminution et ce du fait d’une mauvaise gestion.
Les relâchés
Les pratiques de relâchés et de réintroduction pour renforcer des populations sauvages n’est pas nouveau, loin s’en faut. Les relâchés de lièvres à des fins de chasse ne le sont pas non plus (tout comme les faisans, les perdrix, etc.), avec des années qui ont parfois vu plus de 200.000 animaux relâchés.
Le problème ? La « qualité » des animaux relâchés… entre comportements déviants du fait de la captivité mal gérée, du capital génétique ou encore d’éventuelles pathologies véhiculées.
Comment aider le lièvre d’Europe ?
Les lièvres sont des animaux qui vivent sur le pas de notre porte et que pourtant peu de gens connaissent réellement. Muni d’une paire de jumelles, d’un bon guide naturaliste et d’un peu de patience vous pourriez en apprendre beaucoup sur cet animal et contribuer à la faire un peu mieux connaître.
Un animal gagne toujours à être mieux cerné : il aurait alors certainement plus sa place dans les livres d’enfants qu’au bout d’un fusil !
Les enjeux de sauvegarde d’une espèce aussi largement répartie que celle du lièvre sont avant tout locaux, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont moindres. Certaines pratiques, comme on l’a vu plus haut, ou certains phénomènes extérieurs peuvent largement et durablement impacter les populations de lièvres qui auront alors bien besoin d’un coup de patte…
Dans le cas du lièvre ce sera le local qui compte, alors n’hésitez pas à vous rapprocher d’une structure de qualité qui pourra autant tirer partie de vos observations de terrain que les faire valoir au niveau national si besoin est.
Evidemment pas un mot sur les prédateurs du lièvre, et pourtant il y a une corrélation entre l’indice kilométrique d’abondance du lièvre et du renard.
Quand ce dernier est piégé, les populations de lièvre s’améliorent, un hasard sans doute
Comment voulez vous que se nourrissent les animaux avec des agriculteurs qui empoisonnent le moindre brin d’herbe et qui chaque automne (et même avant) endosse leur fusil pour abattre sans pitié tout rescapé affamé ?
Ces salopards sont protégés par un président nommé Macron
Moi je sais pour qui ne pas voter !